Publié le 27 Aug 2013 - 01:50
PORTEURS DE PANCARTES 1958

Le malaise grossit autour de Me Mbaye Jacques Diop

 

 

Au sein de l’Association des porteurs de pancartes, la sérénité n'est pas de mise, avec les accusations tous azimuts portées à l'encontre de Me Mbaye Jacques Diop concernant sa gestion jugée peu démocratique.

 

C'est la crise chez les porteurs de pancartes du 26 août 1958. Alors que l'association commémorait hier l'acte historique posé contre le Général Charles De Gaulle lors de sa visite à Dakar, ça tire à hue et à dia à l'interne. Et les fissures sont en train de se consolider contre «la dictature» du président Mbaye Jacques Diop dont la gestion de l'association ne plaît pas à tout le monde.

Dans les jardins de l'Hôtel de ville, hier, des absences remarquables ont été signalées du côté de certains grands responsables de l'association. Les plus en vue sont celles de Guirane Ndoye, le premier vice-président, du secrétaire général Assane Masson Diop, et du chargé de l'organisation, Amadou Baro Diène. Selon nos informations, c'est «la cheville ouvrière» de l'association qui veut ainsi exprimer «ses divergences» avec Me Mbaye Jacques Diop.

Les «dysfonctionnements» dans l'association, le «caractère unilatéral» du processus de prise de décision et des «accointances avec le Parti démocratique sénégalais» sont les principaux griefs exprimés à l'encontre de l'ancien maire de Rufisque. Il est à noter que de hauts responsables du PDS étaient présents à la journée d'hier, dont Awa Diop, la présidente du Mouvement national des femmes libérales, Aïda Ndiongue, ex-sénatrice, et une représentante de l'ancienne ministre d'Etat Aïda Mbodji.

Interrogé sur les absences, Me Mbaye Jacques Diop a minimisé en répliquant, avec le cas Baro Diène, que ce dernier est en fait «malade», ce qui expliquerait qu'il n'ait pu assister à la journée. Toutefois, des sources proches de la direction de l'association ont indiqué à EnQuête : «Baro Diène, secrétaire à l'organisation, a accompli toutes les tâches qui lui étaient confiées à ce titre. Mais son absence nous a intrigués.»

Autre front, le débat sur la participation réelle du président de l'association à la manifestation du 26 août 1958. A ce sujet, Me Mbaye Jacques Diop a traité de «fous» les tenants d'une telle thèse. «Je peux dire que ces gens qui portent cette accusation veulent diviser en deux l’association alors que, au moment ou nous menions le combat, ils n’étaient même pas dans le pays», s'est insurgé l'ex-Président du Craes.

«C’est le Général De Gaulle lui-même qui a donné le nom, il nous a pris en dérision en nous appelant les porteurs des pancartes. Nous avons pris cela comme un trophée de guerre. Et cela nous a permis, quelques mois plus tard, d’accéder à la souveraineté internationale», a-t-il précisé. Il a aussi rappelé que De Gaulle avait été reçu de manière «tumultueuse» à Dakar alors qu'il était en tournée en Afrique pour «vendre «sa constitution».

Me Diop a annoncé la création prochaine d'une association des enfants de porteurs de pancartes. Les parrains de la journée d'hier étaient le Pr. Assane Seck, Cheikh amaly Sy et Me Boubacar Seck, tous défunts.

 

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