Publié le 1 Apr 2023 - 23:58
POUR L’AVOCAT DU PRÉSIDENT SONKO

Juan Branco et pour le procès des poux !

 

J’ai appris via radio Kankang que tu étais bien arrivé, mais tu n’as pas eu le temps de saluer. On t’a refoulé. Ce On n’est pas Nous. Nous, on connait le droit international. Nous, on connait le droit des avocats. Nous, on connait la réciprocité. On vit les principes universels. De toute façon, il y avait mieux à refouler. Qui laisse coucher ici Marine Le Pen peut faire la bise à Branco. Impossible quand même de te refouler. Tu es un géant de la loi.

Les géants marquent les esprits. Leur nom suffit. Tu resteras longtemps au Sénégal. Tu reviendras. Nous savons maintenant de qui ON a la trouille ou la frousse. Tu es dans les cœurs propres. Ici aussi et légui on est divisé par des murs. Empire du bien contre empire du mal. Bienvenue donc dans le périmètre du bien, chez nous les défenseurs d’une térangua sans terreur humaine.

La tendance jubilatoire de mes propos de l’instant est presque enfantine, pour ne pas dire innocente. Je veux dire qu’il n’a rien des séquelles refoulées du vieux démon ou duel : Blanc ici, Noir là-bas. Elle ne prolonge pas les clichés derrière les sentiments de Kocoumbo l’étudiant noir, du Vieux nègre et de sa médaille. Ni noir ni médaille. Je suis de ceux qui sont par-dessus les couleurs ou les couleuvres. Puisqu’on ne sait jamais assez, c’est à partir de cette montagne que je veux partager avec toi certaines idées qui pouvaient être utiles à ce procès des poux.

Tu es bel et bien chez toi, Branco. Pour être dans la terminologie esclavagiste ou marxiste, j’aurais aimé que tu saches que tu es dorénavant l’avocat des opprimés, des exclus, des blessés, des tués. La toile a explosé à l’annonce de ton arrivée. L’espoir de voir des compatriotes libres ou réhabilités a été relancé. Rien n’a voir encore avec les dessous de la mission civilisatrice. Ta réputation de débatteur, de déballeur, de rambleur, de charmeur, est parvenue au monde. C’est dommage qu’On Nous a causé un autre tort : Nous avons raté la voix d’une incarnation du droit. Nous avons loupé la vérité. Nous sommes passés à côté d’un affrontement verbal qui allait révéler aux siècles à venir de quel côté se trouve le diablotin dans un pays de polytechniciens et de Saint-cyriens que dirigent, malheureusement et comme d’habitude dans l’histoire honteuse des humains, de petits types jaloux des grands hommes.

Pour l’histoire, j’aurais aimé que tu utilises l’argument d’autorité devant la cour. Non pas pour qu’on retienne de toi le retour du colon con mais que l’histoire soit réparée devant l’histoire, que soit montré que tout ce qui est arrivé à l’Afrique est à imputer à l’éternelle oligarchie noire. Je suis presque sûr que tu allais leur montrer que le colon n’est plus là, mais là on continue à vendre des humains et à tuer des frères et des sœurs impunément. Tu allais leur dire que tu n’es pas là pour redistribuer des claques. Ce sont les faits qui t’autorisent à crier que l’histoire veut se répéter avec ton grand client, le singulier Ousmane Sonko. L’histoire veut se répéter puisque des frères noirs traquent un frère noir comme une proie. Encore et après les assassinats de Sidya 29 ans, de Lumumba 35 ans, de Cabral 49 ans, de Sankara 38 ans, un jeune espoir de l’Afrique est ciblé.

La tactique des crimes trottine mais elle ne triomphera pas. Cette fois et pour une fois au moins, le monde des civilisés et toi comptent sur le pouvoir de la justice pour freiner cette machine de la mort télécommandée par des cornacs noirs pour élimer de valeureuses élites noires. Le moment est venu pour que tous les noirs protègent les leurs, défendent ce qu’ils ont de jeunes, de forts, d’indépendants, de visionnaires, de leaders, d’espoirs. C’est dans cette phase transitoire que le pouvoir de la justice aura tout son sens pour l’histoire et pour la civilisation. Ce pouvoir, qu’incarnent en vérité des citoyens d’une lucidité imbattable, doit cesser d’être le bras armé d’hommes politiques presque sans cursus scolaire sérieux.

Je suis sûr que tu allais interpeller la cour ! Tu allais leur demander s’ils ne sont pas au courant des maux du Sénégal. Ces maux peuvent détruire la nation. Le sens de la justice tremblerait devant les laveurs de faux billets libres. Il inquiéterait devant le silence dans la disparition des gendarmes de l’élite. Il serait anéanti dans l’histoire de cette cinquantaine de citoyens noirs assassinés impunément depuis le régime des Wade prolongé funestement par les Sall. Je suis sûr que tu allais dire à la cour toute la vérité dans sa nudité totale.

La vérité mooy : toutes les régions du Sénégal ont leurs ténors politiques. Toutes les régions ont profité de la politique du pays. La vérité mooy : ton client est l’espoir de tout un peuple de jeunes, de tout un continent, mais surtout de toute une partie du pays : le Sud-Est. Qu’on ne tire plus une balle de plus. Pour démocratiser radicalement le Sénégal, pour un Sénégal intégral de paix, de pardon, de travail, de commun, Ousmane Sonko doit être défendu contre tous les prédateurs d’élite. Il doit avoir sa chance. Trop d’élites ont été assassinées dans ce pays. Cette saignée suffit. Le pays a besoin de tous. Surtout de ceux qui ont étudié durement pour réussir, de ceux qui travaillent sans voler ni tricher, de ceux qui vivent d’honnêteté. Ton exemplaire client fait partie de ces Sénégalais qui doivent construire le Grand Sénégal du travail et des redistributions des richesses.

Je suis sûr que tu reviendras dans des circonstances de paix. J’espère que le procès du sexe n’aura pas lieu. J’espère que ce qui compte c’est le Sénégal. J’espère que ton client sera candidat et remportera les élections présidentielles. J’espère que l’Afrique verra pour une fois au moins son jeune et influent leader accompagné au concert des nations civilisées.

                                                                                Ndéné Baguel Maîmoude Mbodji

                                                                           

 

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