Déthié Fall dévoile son programme
Pour la Présidentielle 2024, il faudra compter sur Déthié Fall qui a livré, hier, les grands axes de son programme, lors du séminaire des cadres de sa formation politique, le Parti républicain pour le progrès/Disso Ak Askan Wi. Il annonce la tenue d’un congrès d’investiture au mois de juillet 2023.
Déthié Fall, Président du PRP, est candidat à l’élection présidentielle de 2024. Hier, il a levé un pan de ce que sera son programme, lors d'un séminaire des cadres du parti.
Selon ses dires, la rencontre ‘’a regroupé pas moins de 300 cadres durant trois jours d’intenses travaux’’. Avant d’en arriver à ses propositions, il a peint un tableau peu ragoutant de la situation socioéconomique du pays. ‘’Aujourd’hui, le Sénégal, dit-il, est marqué par un stress social sans précédent. Trente-quatre pour cent parmi nous sont dans une situation de pauvreté. Plus de six millions ne parviennent pas à avoir le minima de 1 000 F par jour. Notre économie, malgré une croissance élevée, ne nous profite pas. Nos ressources naturelles – minières, hydrauliques, maritimes, foncière – quoique nombreuses, ne nous profitent toujours pas. Une agriculture toujours saisonnière. Un élevage toujours festif. Une difficulté d’accéder aux structures de santé et de bénéficier de soins de qualité. Une école publique qui n’attire plus, n’éduque plus et ne fait plus rêver son intrant essentiel : l’enseignant’’.
En effet, Déthié Fall est revenu sur sa promesse faite le 26 février 2023, lors de l’annonce de sa candidature, quand il s’engageait à s’atteler à la véritable construction de notre pays pour avoir, enfin, un Sénégal où il fera bon vivre et qui sera beau à voir, en cas d’élection.
Pour matérialiser cette promesse, il a pris hier un certain nombre d’engagements. Sur le plan de la gouvernance et des institutions, il s’engage à être un véritable chef d’État et non un chef de parti afin de s’occuper de la nation toute entière, de leurs différentes orientations aussi bien dans les choix que dans les décisions. Dans ce chantier, il compte opérer une rationalisation des institutions avec une suppression du HCCT, du Haut conseil du dialogue social et un remodelage du Cese aussi bien dans son mode de fonctionnement que dans le nombre de conseillers et leur désignation. Il s’engage aussi à réduire le nombre de ministres à 25 et à mettre en place une procédure d’appel à candidatures pour toutes les nominations au poste de direction nationale. Il veut aussi revoir nos rangs de souveraineté en érigeant l’agriculture, l’éducation, la santé, le numérique comme des ministères de souveraineté.
La question de la justice sera aussi au cœur de sa gouvernance. Il ambitionne, dit-il, de faire du Sénégal un pays où la justice sera impartiale et équidistante. ‘’Une justice qui sera un véritable contrepouvoir et dont son action ne sera dictée que par l’éthique et la déontologie’’, annonce-t-il.
Pour y arriver, il compte, entre autres, supprimer le délit d’offense au chef de l’État ; renforcer les organes de contrôle de la bonne gouvernance afin qu’ils puissent disposer de l’autonomie de saisir directement la justice sans autorisation de l’Exécutif ; instaurer un juge des libertés pour limiter les détentions préventives abusivement utilisées par le procureur ; créer une haute autorité indépendante et autonome en charge des élections et de la vie des partis politiques ; et rendre les ministres et le président de République pénalement responsables de leurs actes dans l’exercice de leurs fonctions.
En outre, au moment où la conjonction économique étreint les ménages sénégalais et les fruits de la croissance tardent à se répercuter sur le quotidien, Déthié Fall annonce que, sur le plan économique, il compte inscrire sa gouvernance sous le sceau de l’industrialisation et d’avoir une économie dynamique dont la création de richesses et donc la croissance saura profiter aux Sénégalais d’abord. Dans ce chantier, il dit vouloir changer la structure de notre économie, en faisant revenir le secondaire avec l’industrialisation et en achetant d’ici ce que nous mangeons, buvons et portons. Il entend également bien faire en sorte de transformer d’ici ce que nous produisons et cultivons. L’autre axe sera la bonne gouvernance des ressources naturelles. Il s’y ajoute le renforcement et une forte implication du secteur privé national qui doit, à ses yeux, contribuer de façon substantielle à la croissance de notre pays.
L’agriculture ne sera pas en reste. Le président du PRP s’engage à assoir les leviers d’atteinte de notre véritable souveraineté, afin de produire ce que nous mangeons. Pour cela, il veut améliorer et faire appliquer la réforme foncière pour faciliter l’accès et la valorisation des terres agricoles pour les agriculteurs et agroindustriels locaux. Il compte aussi sur une politique incitative d’investissement privé national dans le domaine de l’agriculture et naturellement, aboutir à une industrialisation de notre agriculture afin de la rendre plus productive.
Redorer le blason de l’école publique sénégalaise
Le candidat veut aussi redorer le blason de l’école publique sénégalaise et restituer aux établissements publics leur qualité d’antan. C’est pourquoi, dans le domaine de l’éducation, il s’engage à renforcer et améliorer les conditions de travail des enseignants ; à initier un plan de construction d’infrastructures suffisantes afin d’avoir un effectif d’au maximum 50 élèves par classe sur l’étendue du territoire ; à éradiquer totalement les abris provisoires ; à augmenter les universités et les établissements de recherche, entre autres.
La santé figure en bonne place dans son programme. L’opposant dit que son ambition est d’offrir à chaque Sénégalais l’opportunité de se soigner, de bénéficier des meilleurs soins possibles et à notre personnel médical d’être parmi les plus formés et les mieux équipés. Ce ne sera pas une sinécure. Mais il compte y parvenir en renforçant les structures de santé, en construisant dans chaque département un établissement public de niveau 1 ; en développant l’assurance maladie comme modalité de prise en charge totale et gratuite des soins de base et d’urgence ; en instaurant une TVA santé pour le financement des structures de santé ; en supprimant les cases de santé et en les remplaçant par des postes de santé avec au moins un infirmier d’État et une sage-femme d’État.
Le candidat a aussi fait cas de la diplomatie et de son ambition de doter notre pays d’une diplomatie garantissant le win-win dans toute coopération, qu’elle soit bilatérale ou multilatérale.
Il a aussi parlé des infrastructures, pour faire du Sénégal un pays dynamique, avec des infrastructures à la pointe de la technologie, durables et aux normes internationales.
La lancinante question de la sécurité et de la défense n’a pas été occultée. Pour faire du Sénégal un pays sûr, stable où l’investissement privé sera sécurisé et dans lequel chaque résidant se sentira en sécurité, Déthié Fall compte renforcer les effectifs de nos FDS, les dépenses, la surveillance maritime et transfrontalière afin de lutter contre le banditisme et de prévenir le terrorisme, nos services de renseignements afin de prévenir le banditisme, la menace extérieure comme intérieure et le terrorisme. Il veut aussi améliorer les pensions de retraite des anciens FDS.
Tous ces projets et programmes, dit-il, figurent dans ‘’un document très fouillé de plus de 200 pages’’. La version finale, ajoute-t-il, fera l’objet d’un document édité et sera mise à la disposition des Sénégalais, à travers les librairies ou sur les différents canaux d’informations.
Le candidat annonce l’organisation d’un congrès d’investiture au mois de juillet 2023.
AMADOU FALL