Publié le 18 Aug 2016 - 09:59
PREMIER JOUR DE GREVE DU CTCS

Le mot d’ordre n’est pas totalement suivi 

 

Dans la banlieue dakaroise, devant un arrêt minibus de la ligne 28, à Hamo 6, les véhicules sont vides, stationnés les uns à côté des autres. A 8 heures, les usagers, visiblement déboussolés, guettent un moyen de transport pour se rendre à leur lieu de travail. Sacs entre les mains, ils commencent à perdre patience, du fait de la longue attente. 

De temps à autre, en rangs dispersés, plusieurs d’entre eux convergent vers les responsables de l’arrêt pour s’enquérir de la situation :   c’est le calvaire matinal en ce mercredi, premier jour de grève du Collectif des transporteurs et conducteurs du Sénégal (Ctcs). En tenue, Pape Diouf veut se rendre au Port. Il a perdu plus de 4 heures de temps à l’arrêt. Au téléphone, le client de taille moyenne laisse entendre : « Les minibus de la ligne 28 ne circulent pas. Et je suis là depuis 7h30 mn. Et je suis obligé de prendre un taxi et de faire ‘arriver-payer’.» Accroché après sa communication, M. Diop, peu loquace, se désole en ces termes: « La grève est déplorable. »

Non loin de lui, Anta Hanne est assise devant une boutique faisant face aux bus Tata. Parapluie entre ses jambes, la jeune fille, en pleine discussion avec les receveurs qui lui sont familiers, doit se rendre à Sandaga où elle tient un restaurant. Découragée, elle lance à voix basse : «Je suis sur le point de rentrer, parce que je suis là depuis 6h 30mn. Je devais être au restaurant à 7h 30 mn. Certaines de mes collègues, qui sont venues ici vers 5 heures du matin, ont eu la chance de trouver un bus. D’autres viennent juste de retourner chez elles.»  

Du côté des transporteurs, le discours est centré sur les conséquences de la grève. Lunettes bien ajustées, bloc note et stylo à la main droite, le régulateur de cette ligne croit savoir qu’elle a impacté aussi bien les clients que les transporteurs. « Ces derniers ont paralysé tout le système, parce que l’Etat n’a pas respecté ses engagements. Depuis ce matin, vers 5h 20 mn, nous sommes en grève. Beaucoup de clients viennent de rentrer. Ils étaient là en masse. La zone de Guédiawaye a 13 lignes. Donc, forcément s’il y a perturbation, les gens vont souffrir», affirme El hadji Seydou Ndour, posté derrière un bus. Sauf qu’il ne connaît pas les motivations exactes de ces transporteurs grévistes.

« C’est mon patron qui m’a dit de travailler »

Sous informé, le chauffeur Abdou Lahad Diop, lui aussi, ne maîtrise pas les tenants et les aboutissants des 48 heures de grève qui secouent leur milieu. Et, malgré tout, il a respecté le premier jour du mot d’ordre. Son camarade Bassirou Guèye, receveur, abonde dans le même sens. Sacoche autour du cou, il déclare : « Je viens de remarquer que nous sommes en grève. Les soubassements de cette perturbation m’échappent.» Selon M. Diop, au total, la ligne 28 compte 23 bus Tata. Les lignes 33, 38, 72, 30, etc. dédiées à Guédiawaye n’ont pas respecté le mot d’ordre. Au volant, sous le couvert de l’anonymat, le chauffeur du bus 38 est en action au Rond-Point Case Bi. Son véhicule est surchargé. « C’est mon patron qui m’a dit de travailler. La ligne 38 est sur la circulation», avance-t-il, avant d’appuyer sur l’accélérateur, sueur au front.

décident de ne pas suivre le mot d’ordre et de poursuivre leurs activités professionnelles, par tous les moyens appropriés.»

PAPE NOUHA SOUANE

 

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