Publié le 22 Aug 2013 - 23:00
PRODUITS ALIMENTAIRES

 Les prix mondiaux en baisse constante sans conséquence

 

 

Les cours mondiaux du blé, du riz, du sucre, du lait et de la viande ont connu une baisse constante entre mai, juin et juillet. Mais cette tendance ne se fait pas sentir ou très peu au Sénégal.

Meuniers et commerçants importateurs au Sénégal de denrées alimentaires semblent faire le dos rond, alors même que les prix mondiaux sont en baisse constante, pour le troisième mois consécutif depuis mai dernier. Selon le bulletin de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), publié le 8 août dernier, cette baisse est notée sur cinq catégories de produits, notamment les céréales, les huiles et matières grasses, les produits laitiers, la viande et le sucre.

A en croire le site de la FAO, visité par EnQuête, les coûts des céréales ont diminué en juillet de 3,7% par rapport à juin 2013. ‘’Cette forte baisse s'explique en grande partie par le fléchissement des cours du maïs dû à des conditions climatiques favorables qui permettent d'espérer une forte augmentation de la production dans plusieurs grands pays producteurs de maïs’’, explique la note de la FAO. De même, les prix du blé et du riz thaïlandais ont connu aussi une chute. Seul le riz vietnamien a pris le sens inverse.

D’après la même publication, les cours des huiles et matières grasses ont connu un fléchissement de 3,3% en juillet comparé au mois précédent. Des baisses qui concernent surtout l’huile de soja et l’huile de palme. L’organisation onusienne le justifie par ‘’l'abondance des disponibilités exportables, surtout en Argentine, d'une faible demande (notamment d'agro diesel) et de bonnes perspectives de récolte de soja aux États-Unis''. Il en est ainsi des produits laitiers dont les prix ont replié de 1,1%, grâce à ‘’une stagnation de la production de lait dans les autres pays exportateurs, notamment en Europe, en Amérique du Sud et aux États-Unis et une baisse des prix du fromage due à une réduction de la demande d'importations''.

Pour le sucre, la FAO note que c’est la quatrième fois consécutive qu’il subit une baisse de 3,6%, en juillet. Celle-ci est occasionnée par des ‘’prévisions de production excédentaire dans les principales zones de production, notamment au Brésil, premier producteur et exportateur mondial de sucre’’. Qui se sucre sur le dos des Sénégalais ?

A quand la répercussion au plan interne ?

Prompts à ''répercuter'' au Sénégal la courbe des prix mondiaux lorsque qu'elle ascendante, les industriels et commerçants importateurs ne font pas de vague.

Récemment, le gouvernement d’Abdoul Mbaye a entamé une politique de réduction du prix du lait végétal en sac de 25 kg, du lait végétal en sachet de 500g et du lait en sachet de 25g. A la suite d'une guéguerre entre meuniers et boulangers, en début d'année, consécutive à une hausse du blé au plan mondial, le gouvernement avait tranché et homologué le prix du sac de 50 kg de farine à 20 000 F Cfa. Huit mois après, c'est le statu quo concernant la farine de blé, matière première principale utilisée en majorité dans la production du pain au Sénégal. Et citant les prévisions de la FAO sur l’évolution des cours des matières premières, une note de la Direction de la prévision et des études économiques (DPEE) du Sénégal constate que sur le marché local, le kilogramme de la farine de blé est ''resté stable à son niveau de mars 2013 (434 F Cfa)’’. Qui enfarine-t-on ? 

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