Publié le 2 Jan 2014 - 19:49
RELANCE ANNONCÉE DU PLAN SÉSAME

 Les exigences du Sutsas, selon Mballo Dia Thiam

 

La décision prise par le chef de l'État sénégalais de ''ressusciter'' le plan Sésame qui souffre de graves dysfonctionnements ne suscite pas l'euphorie. Le syndicaliste Mballo Dia Thiam en appelle à plus de vigilance.

 

Le chef de l'État sénégalais n'est pas entré dans les détails lorsqu'il a évoqué, dans son discours de fin d'année, la relance du plan Sésame. Brièvement, il l'a fait savoir que ''dans une société digne des valeurs que nous pratiquons au quotidien, réussir l’organisation de la solidarité à l’échelle nationale me tient à cœur.

Je me réjouis à cet égard du lancement des programmes de Bourses de sécurité familiale et de Couverture maladie universelle. De plus, la gratuité des soins pour les enfants de zéro à cinq ans est déjà effective depuis le mois d’octobre. Le Plan Sésame, au bénéfice des personnes âgées a été relancé....''

Interpellé sur cet aspect, le secrétaire général du Syndicat unique des travailleurs de la santé et de l'Action sociale (SUTSAS), M Mballo Dia Thiam, juge qu'il ne faut pas placer la charrue avant les bœufs.

Le plan sésame qui répond à une volonté de l'ancien régime d'assurer la couverture médicale des personnes âgées de 60 ans semble avoir créé jusque-là plus de problèmes qu'il n'en a résolu. Des chiffres évaluent le montant de sa dette à 4 milliards de FCFA avec au moins 2 milliards qui doivent revenir à l'hôpital Principal de Dakar.

Pire, ''80% des personnes du troisième âge n'ont pas encore eu la chance de bénéficier d'une prise en charge médicale alors que le Plan sésame devrait s'adresser à cette cible'', selon le secrétaire général des travailleurs de la santé, M  Mballo Dia Thiam. Il juge que le gouvernement sénégalais qui s'est engagé à solder la dette doit changer de paradigmes.

Et, ajoute t-il, ''le plan Sésame n'avait pas fait l'objet d'études sérieuses et on n'a pas jusqu'ici tiré les enseignements. On ignore s'il s'agit d'un plan ou d'un programme. Il ne s'agit pas à l'heure actuelle de dire qu'on va relancer, il faut changer l'organigramme du plan Sésame. Il ne suffit pas non plus de rembourser, mais de faire en sorte qu'il ne place plus les structures sanitaires dans des situations d'endettement drastiques et ne crée plus des déséquilibres budgétaires''.

En effet, pour le syndicaliste, le plan dont le budget passe d'un milliard de F Cfa à 1 700 000 000 F souffre de provisions. '' L'offre de soins n'a rien à voir avec la demande sociale, même si on doit installer une agence comptable, les provisions sont insuffisantes et sont à l'origine des situations de créances. 

Ce qu'il faut, c'est un pré-positionnement des ressources, lesquelles devront être utilisées au fur et à mesure que les cibles vont passer. Il y a lieu de souligner également que toutes les pathologies ne sont pas couvertes par ce plan. D'ailleurs, la prise en charge d'une personne du troisième âge coûte cher. Or si on fait les calculs, le plan sésame n'assure que 1530 F par personnes âgées, par an....''

Malgré la volonté affichée par le gouvernement de Macky Sall de satisfaire la demande sociale, il bute sur ce plan à une insuffisance de ressources financières à l'origine d'une faiblesse institutionnelle. Mballo Dia Thiam en veut pour preuve, le budget du ministère de la santé et de l'action sociale qui est passé cette année à 128 milliards de FCFA.'' C'est insuffisant, car c'est l'action sociale qui prend en charge les personnes âgées.'' Il ajoute par ailleurs, que ''les hôpitaux sont des entreprises qui doivent générer des bénéfices, ils tirent leurs recettes des consultations. Il ne faut pas perdre de vue que derrière chaque gratuité, il y a un tiers payant''....

Matel BOCOUM

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