Publié le 28 Nov 2021 - 01:24
REMOUS PRISON CAMP PÉNAL

Frapp parle de 35 prisonniers en cellule d'isolement

 

Plus de 35 prisonniers ont été ‘’mis en cellule d'isolement pour casser leur résistance’’ face aux ‘’tracasseries et brimades’’ quotidiennes qu'ils subissent. C’est ce qu’a indiqué, hier, le front citoyen Frapp, dans une note transmise à ‘’EnQuête’’, à la suite d’un remous dans la matinée au sein de la prison du Camp pénal.

 

Dans une note transmise hier à ‘’EnQuête’’, à la suite du mouvement noté au sein de la prison du Camp pénal de Liberté 6, le front citoyen Frapp affirme que ‘’plus de 35 prisonniers’’ ont été mis en cellule d'isolement pour casser leur résistance face aux ‘’tracasseries et brimades quotidiennes qu'ils subissent’’.

‘’Le Frapp, le Collectif pour la justice et contre les violences policières et les familles des détenus appellent à la retenue et au calme. Déjà, la prison du Camp pénal est connue pour avoir des problèmes d'eau. Malgré tout, des gardes ont versé l'eau des prisonniers, douchant même les prisonniers avec le liquide précieux. L'Administration pénitentiaire a-t-elle besoin de faire cela aux prisonniers ? Le Frapp, le Collectif pour la justice et contre les violences policières et les familles de détenus dénoncent les tortures verbales, physiques que certains gardes exercent sur les prisonniers’’, soutient le mouvement citoyen.

Le Frapp rappelle dans le texte qu'il n'y a guère longtemps, des gardes pénitentiaires s'étaient retrouvés en prison. ‘’Les gardes devraient bien tenir les prisons et y installer des traditions qui soient respectueuses des droits et libertés des prisonniers, car ils peuvent se retrouver dans la même position que ceux qu'ils brutalisent aujourd'hui. Il est dommage que, pour garder leur poste et par esprit vindicatif, l'Administration pénitentiaire cache la vérité et refuse de reconnaître la vérité. Le Frapp, le Collectif pour la justice et contre les violences policières et les familles de détenus demandent à l'Administration pénitentiaire de ramener le calme à la prison du Camp pénal. Un calme qui ne soit ni inhumain ni dégradant pour les prisonniers’’, poursuit le document.

‘’Des grenades lacrymogènes ont été lancées dans les chambres des prisonniers’’

Le Frapp, le Collectif pour la justice et contre les violences policières et les familles de détenus demandent ainsi la libération des 35 prisonniers du Camp pénal mis en isolement. Le Frapp, le Collectif pour la justice et contre les violences policières et les familles de détenus demandent au directeur de l'Administration pénitentiaire de calmer le nouveau chef de cour et le directeur de la prison du Camp pénal.

‘’Des grenades lacrymogènes ont été lancées dans les chambres des prisonniers et les prisonniers enfermés avec la fumée des lacrymogènes. Les prisonniers ont des droits et le Frapp, le Collectif pour la justice et contre les violences policières et les familles de détenus tiendront le ministre de la Justice pour responsable de toute tragédie qui arrivera à la prison du Camp pénal’’, dénonce le mouvement citoyen.

De son côté, l’Association pour le soutien et la réinsertion sociale des détenus (Asred) a aussi dénoncé et condamné avec énergie la violence sur toutes ses formes dans les établissements pénitentiaires du Sénégal. ‘’Tout est parti de la volonté de fouiller la chambre 10. Une telle mesure de sécurité devrait bien être accueillie par les détenus, car prévu par le règlement intérieur de la prison. Malheureusement, cette fouille a dégénéré et a engendré une altercation entre agents et détenus qui, finalement, s’est soldée par un détenu blessé. Heureusement, l’ordre est rétabli’’, souligne l’association dans un communiqué reçu à ‘’EnQuête’’.

L’Asred appelle au calme dans cet établissement et notamment dans tous les autres établissements pénitentiaires du pays, et demande au personnel pénitentiaire de faire preuve d'humanisme à l'égard des détenus qui sont en situation de faiblesse.

‘’La situation est très difficile pour certains qui purgent de longues peines et qui n'ont plus de visite. Ce contexte si particulier et le caractère sensible des prisons doivent être des motifs valables pour appeler au calme et demander que les droits du détenu soient respectés lors des fouilles. Nous suggérons que des solutions soient trouvées le plus rapidement possible avant que l'irréparable ne se produise, car nous ne voulons plus de mutinerie dans les prisons’’, plaide le président de l’Asred qui a signé le document.

L’Administration pénitentiaire rassure les familles

Si le Frapp indexe l’Administration pénitentiaire, celle-ci n’a pas tardé à réagir. ‘’Après une fouille de routine faite ce jour au Camp pénal de Liberté 6, sans aucun incident, des détenus s’en sont pris à un de leur codétenu, qu’ils soupçonnent d’être un informateur. A la suite de cela, ils ont été dispersés et le calme est revenu. L’Administration pénitentiaire tient à informer l’opinion publique que les fouilles régulières font partie de la procédure de sécurisation des lieux de détention, pour empêcher l’utilisation de produits interdits ou dangereux comme les armes, les téléphones portables et la drogue. L’Administration pénitentiaire rassure les familles des pensionnaires que l’incident a vite été maîtrisée et que, contrairement aux informations relayées sur les réseaux sociaux, aucun acte de maltraitance n’a été pratiqué et qu’aucun blessé n’est à déplorer’’, lit-on dans leur note.

MARIAMA DIEME

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