Publié le 19 Nov 2021 - 02:31
SÉCURITÉ SANITAIRE ET RÉPONSE AUX ÉPIDÉMIES AU SÉNÉGAL

L’AIEA ‘’arme’’ l’Institut Pasteur  

 

Covid-19, Ebola, Marbourg, grippe aviaire, fièvre de la vallée du Rift, la dengue, la fièvre hémorragique de Crimée Congo. Voilà autant de zoonoses qui menacent le continent, notamment le Sénégal. Dans la perspective de la lutte contre ces épidémies, l’Institut Pasteur de Dakar a signé, hier, un accord avec l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour la mise en œuvre d’une antenne d’alerte immédiate.

 

L’Institut Pasteur de Dakar et l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ont signé, hier, un accord de coopération qui a pour but de renforcer l'écosystème africain de préparation et de réponse aux épidémies en général et aux zoonoses en particulier.

Selon le directeur général de l’Institut Pasteur de Dakar, Docteur Amadou Sall, ce partenariat va également consolider la sécurité sanitaire au Sénégal, en Afrique et dans le monde. Parce que, souligne le Dr Sall, il définit un cadre de coopération entre l'Institut Pasteur et l'AIEA dans les domaines du renforcement des capacités, de la recherche, du développement et du partage des connaissances dans le domaine des techniques nucléaires et connexes pour soutenir l'identification. Dans la mesure où la détection précoce et la surveillance des agents pathogènes des zoonoses ou l'interface animal-humain demeurent une nécessité, surtout avec les menaces épidémiques.

C’est pourquoi, dit-il, l'IPD s'investira aux côtés de l'AIEA pour renforcer les capacités des laboratoires nationaux Zodiac, afin d’améliorer le diagnostic, la surveillance, le partage des données et le développement de nouvelles méthodes de détection ou de vaccins contre des zoonoses. Ce faisant, cet accord va aussi renforcer l'écosystème de détection.

Le directeur de l’Agence internationale de l’énergie atomique est d’avis qu’il élargira les champs d’activité. D’autant que, précise-t-il, la pandémie n’est pas seulement une histoire de soins, ni de curie. C’est aussi, dit-il, une histoire de faire en sorte qu’un tel phénomène ne se reproduise plus de cette manière. Dans ce sens, il considère que l’application des sciences et technologies nucléaires est essentielle dans le cadre de l’identification rapide de pathogènes d’origine animale. C’est pour cela que l’agence atomique a lancé ce projet Zodiac.

‘’On travaille avec l’OMS et la FAO, pour faire en sorte que ces efforts soient bien coordonnés, que ces efforts s’alignent de manière efficace. C’est bien, quand on pense à l’Afrique, de commencer par l’Institut Pasteur. Cet effort nous permettra, par le biais du renforcement de la recherche et du renforcement des laboratoires vétérinaires, d’avoir cette antenne d’alerte immédiate, lorsque des phénomènes apparaissent et ne pas atteindre le niveau qu’ils ont atteint’’, explique-t-il.

Regain d’activité de la pandémie de la Covid-19

Par ailleurs, le Dr Sall souligne que la pandémie de la Covid-19 connait un regain d'activité dans plusieurs pays dans le monde. Celle-ci fait suite à une longue série d’épidémies qui ont déjà sévi dans le monde : Ebola, Marbourg, grippe aviaire, fièvre de la vallée du Rift, la dengue, la fièvre hémorragique de Crimée Congo. Elles sont toutes, dit-il, des zoonoses et continuent de rappeler que la sécurité sanitaire passe par une approche ‘’One Health‘’ dans la surveillance et la recherche. Mais également, précise-t-il, dans des sujets aussi divers que l'identification de réservoirs animaux de virus, la surveillance de l'environnement, le développement des traitements et des vaccins.

‘’C'est là toute la pertinence de I'Initiative Zodiac qui, à travers une action intégrée et systématique contre les zoonoses (Zoonotic Disease Integrated Action) est lancée en juin 2020 par l'AIEA, dans le prolongement de l'action menée face à la Covid-19. Cela, afin d'aider les pays à prévenir les pandémies de maladies causées par des bactéries, des parasites, des champignons ou des virus transmissibles de l'animal à l'homme’’, explique le Dr Sall.

Il rappelle, en outre, qu'au Sénégal, grâce au don que l'AIEA avait fait au ministère de la Santé et de l'Action Sociale, l'IPD a pu bénéficier d'équipements de biosécurité, de tests et réactifs pour le diagnostic de la Covid-19.

VIVIANE DIATTA

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