Publié le 2 Jun 2023 - 16:31
SAINT LOUIS - APRÈS LE VERDICT SONKO/ ADJI SARR

Des édifices publics vandalisés

 

Hier, la capitale du Nord a été le théâtre d’affrontements, après l’annonce du verdict du procès Ousmane Sonko/Adji Sarr. Durant toute la journée, des violences ont opposé manifestants et forces de l'ordre dans différents endroits de la ville. Des manifestations qui ont occasionné beaucoup de saccages d’édifices publics dans le faubourg de Sor et quelques arrestations à l'université Gaston Berger.

 

Il n'a fallu que quelques heures, après l'annonce de la sentence du procès Ousmane Sonko / Adji Sarr pour que Saint-Louis et ses environs s'embrasent. Militants et sympathisants du leader de Pastef ont spontanément envahi les rues pour manifester leur désaccord du verdict de l'affaire Sweet Beauté. Comme s’ils s’étaient passés le mot d'ordre, les manifestations ont gagné du terrain en un temps record dans beaucoup de quartiers de la ville. Tous les grandes artères de la vieille cité ont été bloqués avec des troncs d'arbres, des pneus ou bacs à ordures incendiés.

Sur l'avenue Général De Gaulle, les manifestants ont perturbé la circulation et imposé aux commerçants du grand marché de Sor de baisser leurs rideaux. Sur cet axe, les jeunes ont longtemps résisté aux assauts des forces de l'ordre, répondant aux tirs de lacrymogènes par des jets de pierres. Dans plusieurs quartiers du faubourg de Sor, face au nombre limité de policiers, les manifestants ont saccagé des édifices publics et vandalisé tous les arrêts-bus nouvellement installés.

Pour éviter que les jeunes manifestants n'atteignent le centre-ville, la police a pris les devants et   positionné un grand nombre d'éléments et de lourds engins à l’entrée du Pont Faidherbe. Malgré toutes ces dispositions, les manifestants ont incendié des pneus sur la corniche, vers la place Me Abdoulaye Wade et vandalisé les bâtiments du nouveau Palais de justice en face des jardins du Pont Faidherbe. Des incidents qui ont provoqué un blocage sur le pont Faidherbe, coupant le trafic entre l'Île et le faubourg de Sor pendant plusieurs heures. 

Au populeux quartier de Pikine, pendant plusieurs tours d'horloge, les partisans de Sonko ont affronté les forces de l'ordre avec des jets de pierres. Plusieurs barricades ont été érigées sur les routes secondaires pour empêcher les policiers d'avancer. Dans cette localité, les manifestants ont posé de nombreuses équations aux forces de l'ordre qui ne savaient plus quelle technique adopter pour faire face aux jeunes qui devenaient plus nombreux au fil des heures.

Après de rudes affrontements à travers le quartier, les policiers ont finalement battu en retraite à Pikine x Tall laissant les manifestants dicter leur loi sur la route nationale. Dans certains endroits stratégiques, les jeunes ont brûlé des pneus ou des étals de fortune. D'épaisses fumées étaient visibles vers Tableau Walo, Arrêt Mor Dione, entre autres. C'est cette situation de KO qui était également constatée dans les autres quartiers de la ville. Toutefois des interpellations ont été enregistrées dans les rangs des jeunes.

La situation était très tendue aussi à l’UGB. A Sanar, étudiants et gendarmes se sont opposés dans de violents affrontements. Durant des heures, la Rn2 a été occupée par les étudiants à hauteur du grand portail. Pour les déloger et pour pouvoir rétablir le trafic, les forces de l'ordre ont usé de bombes lacrymogènes.  Une manœuvre qui n'était pas de tout repos pour les gendarmes qui ont essuyé des jets de pierres. D'ailleurs, au cours des échauffourées, des étudiants ont été arrêtés et d'autres, victimes de légères blessures, ont été évacués au centre médical de l'UGB.

Par ailleurs, dans la soirée, deux boutiques de deux stations d'essence sises au quartier Pikine ont été pillées par des centaines de jeunes en furie qui ont repoussé les barrages des policiers qui étaient en position à Pikine x Tall. 

IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS

 

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