Un droit bafoué, une urgence ignorée

Dans nos hôpitaux, une scène tragiquement banale se répète chaque jour. Un malade arrive, parfois en urgence vitale, parfois simplement en détresse. Mais avant même de voir un médecin, il doit d’abord acheter un ticket. Pas de ticket, pas de consultation. Ensuite, il faut trouver l’argent pour les médicaments, parfois même pour les gants ou les seringues, afin d’espérer être pris en charge. La règle est brutale : pas d’argent, pas de traitement.
Ce spectacle n’est pas seulement choquant, il est indigne. Les Sénégalais modestes, déjà écrasés par la précarité, subissent une double peine. La maladie les frappe au moment même où leur portefeuille est vide. Alors, ils renoncent souvent aux soins, préférant souffrir en silence ou attendre un miracle. L’hôpital, censé être un refuge, devient un lieu de peur et d’humiliation, où l’attente interminable, l’accueil glacial et les coûts exorbitants renforcent la douleur.
Pourtant, la santé n’est pas un luxe. Elle est un droit fondamental, la base même de toute société qui se veut juste et digne. Mais au Sénégal, elle a été sacrifiée par des gouvernements successifs qui ont multiplié les promesses sans jamais offrir de solutions réelles. Chaque régime a présenté des slogans séduisants — couverture maladie universelle, gratuité des soins, modernisation des hôpitaux — mais sur le terrain, la réalité est restée la même : des malades qui meurent faute d’argent, des infrastructures délabrées, un personnel soignant démotivé et des familles abandonnées à elles-mêmes.
Il ne s’agit pas d’un manque de moyens, mais d’un manque de priorités. Notre pays trouve toujours des milliards pour financer des projets de prestige, des campagnes électorales ou des cortèges de 4x4 rutilants destinés à flatter l’ego des puissants. Mais lorsqu’il s’agit de sauver une vie, ce sont les citoyens eux-mêmes qu’on renvoie à leur pauvreté. C’est ce cynisme qui tue plus sûrement que la maladie.
C’est pourquoi l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail (ACT) prend l’engagement de prendre le taureau par les cornes. Notre parti mettra la santé au cœur de l’action publique et fera de l’accès aux soins une véritable priorité nationale. Nous refusons qu’un Sénégalais meure parce qu’il n’a pas les moyens de payer un ticket ou d’acheter des médicaments. La dignité d’un peuple commence par la protection de ses malades. Et c’est sur ce terrain, concret et vital, que nous voulons bâtir un Sénégal plus juste et plus humain.
Soreu Malick Diop,
Membre du bureau politique du parti ACT