Publié le 22 Sep 2021 - 19:34
SECURITE ROUTIERE

Un nouveau programme axé sur la gouvernance du secteur des transports

 

L’État du Sénégal veut réduire le taux d’accidents de la circulation particulièrement élevé ces dernières années. Pour ce faire, l’Union européenne finance un programme de gouvernance dans le secteur des transports.

 

Dans le cadre de la lutte contre l’insécurité routière, le ministère des Transports terrestres a lancé, hier, le Programme d’appui à la gouvernance dans le secteur des transports (Pagotrans). Financé par l’Union européenne à hauteur de 3 900 000 euros (environ 2,6 milliards F CFA sous forme de don), il intègre plusieurs volets, à savoir la sécurité routière, la surcharge à l’essieu, la pollution de l’air, le genre et l’emploi. L’objectif du projet est de mettre en œuvre une stratégie de communication visant un changement de comportement des usagers de la route. Une prise de conscience qui contribuerait à réduire le taux d’accidents de 35 % au Sénégal. A terme, le Pagotrans devrait permettre une meilleure gestion du réseau routier, l’amélioration de l’entretien routier et la réduction de l’insécurité routière.

Selon le rapport de l’OMS sur la sécurité, routière le Sénégal fait partie des pays dits à revenu faible qui totalisent plus de 90 % des décès imputables aux accidents de la circulation dans le monde. En outre, le risque de mourir d’un accident de la circulation e Afrique est le plus élevé au monde (près de 26,6 pour 100 000). ‘’L’insécurité routière est devenue un fléau de santé publique qui engendre des drames humains et sociaux insoutenables. Ces drames impactent nos communautés, notre économie (coûte au moins au Sénégal 2 % du PIB, près de 163 milliards F CFA par an)’’, fait remarquer la représentante de l’ONG Laser International.

Selon Awa Sarr, cette insécurité routière est à combattre par tous, d’autant plus que les victimes deviennent un lourd fardeau pour eux-mêmes, leurs familles et la nation. ‘’Le facteur humain dont on parle tant, poursuit-elle, c’est nous. Dépasser les limitations de vitesse, ne pas porter son casque ou sa ceinture de sécurité. Être distrait par des messages textes, ne pas mettre son enfant dans des dispositifs de retenue... relèvent entièrement de notre responsabilité. Changeons nos comportements’’. Awa Sarr plaide pour un partage accessible et compréhensible des systèmes de collecte et d’exploitation des données, de même que la vulgarisation des programmes de sécurisation des abords des établissements scolaires.

Réhabilitation du corridor Dakar - Bamako

Le Pagotrans comprend deux axes principaux : une assistance technique portant sur l’opérationnalisation de la banque centrale des données routières, mais aussi l’amélioration de l’entretien routier et des services de transport, principalement sur le corridor Dakar - Bamako. L’autre composante concerne la communication axée sur la sensibilisation aux problématiques multiformes liées à la sécurité routière, l’entretien routier, aux pratiques anormales, à la surcharge de l’essieu et aux changements climatiques. Elle implique les forces de défense et de sécurité, les acteurs de la santé et de l’environnement et les collectivités territoriales.

Selon le ministre des Transports terrestres et du Désenclavement, ‘’l’implication active des transporteurs, des chauffeurs, des représentants syndicaux et d’associations de consommateurs et usagers de la route doit être de mise tout en intégrant l’aspect genre. Ce programme nous permettra d’apporter des solutions structurelles à l’insécurité routière’’.

Compte tenu de la recrudescence des accidents de la route et des victimes entre 2019 et 2021, Mansour Faye a annoncé la création, sous peu, de l’Agence nationale pour la sécurité routière. Toujours au chapitre des perspectives, la tutelle promet la réalisation ‘’imminente’’ de l’autoroute Mbour – Fatick - Kaolack. ‘’Toutes les diligences ont été prises pour un démarrage effectif des travaux dans quelques semaines. D’autres infrastructures telles que le train Dakar-Bamako avec la coopération canadienne vont suivre. Avant cela, les chemins de fer du Sénégal vont procéder, dans un premier temps, au confortement des rails afin de soulager le corridor Dakar - Bamako. Aussi, l’autoroute Dakar – Tivaouane – Saint-Louis est prévu’’, ajoute le ministre. 

Le développement de masse BRT-TER œuvre à la réduction de la congestion et à la dépollution de l’air. Toutefois, il estime que malgré la volonté politique et l’engagement du Sénégal, ‘’il y a encore des efforts à faire pour une meilleure gouvernance du secteur des transports’’. 

L’Union européenne, pour sa part, entend garantir, grâce à ce programme, un transport fluide et efficace à l’échelle de l’Afrique de l’Ouest. Une manière de booster l’activité économique nationale et régionale par une mobilité durable dans la région.

De l’avis de l’ambassadrice de l’UE, Irène Mingasson, l’accent doit être également mis sur la promotion des femmes dans le secteur des transports. Celles-ci sont à 20 % propriétaires de véhicule, 11 % sont chauffeurs de taxi et 7 % travaillent dans le transport en commun.

EMMANUELLA MARAME FAYE

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