Publié le 5 Jul 2024 - 07:40

Sudes/ESR

 

Le Sudes/ESR, dans un communiqué, accuse le Conseil d’administration de l’Ucad de vouloir faire rempiler illégalement l’actuel recteur. ‘’A un peu moins de trois semaines de la fin du mandat du recteur de l'université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad), le Sudes-ES/Section Ucad exprime sa profonde inquiétude et son indignation grandissante face aux atermoiements du conseil d'administration concernant le lancement de l'appel à candidatures pour le poste de recteur conformément au décret 2021-846 du 24 juin 2021.

En effet, il nous est revenu qu'en sa dernière réunion, le Conseil d'administration de l'Ucad rechigne à lancer l'appel à candidatures et qu'à la place, il a décidé de commettre un conseiller juridique qui serait celui de l'actuel recteur de l'Ucad pour faire le constat que ce dernier aurait entamé tacitement depuis juillet 2023 un supposé second mandat qui devrait courir jusqu'en 2026’’, écrivent les syndicalistes. Ils disent ‘’dénoncer avec la plus grande fermeté cette attitude dangereuse et inquiétante du Conseil d’administration de l'Ucad qui, de fait, se rend complice d'une arnaque juridique sur fond de manipulations et d'élucubrations intellectuelles, et d'un dilatoire dont le seul objectif est de maintenir l'actuel recteur illégalement et illégitimement à son poste, alors que son mandat arrive à échéance le 22 juillet 2024’’.

...Les syndicalistes sont d’avis qu’en ‘’agissant ainsi, le président du conseil d'administration fait preuve de carence en référence aux articles 2 et 3 du décret 2021-846 relatif aux modalités de nomination du recteur dans les universités publiques du 24 juin 2021. Ces articles disposent : ‘Quatre-vingt-dix jours avant le terme du mandat du recteur en fonction ou, au plus tard, trente  jours après la fin de son mandat pour une raison autre que la fin légale du mandat, un comité de sélection des candidatures pour la nomination d'un nouveau recteur est mis en place’ (Art. 2) et ‘l'appel à candidatures est élaboré par le Conseil d'administration de l'université (Art. 3)’’’. Ils ont rappelé que les textes ‘’indiquent clairement que toute nomination aux fonctions de recteur passe ipso facto par un appel à candidatures. Cela s'est fait dans toutes les autres universités publiques du Sénégal (UGB, UIDT, UADB, UASZ)’’. Eu égard à cela, les membres du Sudes/ESR se demandent si l'Ucad est au-dessus des lois de la République et ‘’que veut-on cacher ou protéger avec cette manœuvre désespérée de tordre le cou aux textes qui régissent notre institution ?’’.

La section Ucad du syndicat attend du ministre de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation de ‘’sortir de son silence assourdissant et de prendre acte de la carence du président du conseil d'administration ; d’instruire les instances compétentes pour lancer sans délai l'appel à candidatures pour la nomination d'un nouveau recteur à l'Ucad, dès lors qu'aucune ‘[...] raison autre que la fin légale du mandat’ ne justifie de le prolonger ‘au plus tard, trente jours après’’’. Les syndicalistes préviennent dans leur note que si rien n’est fait,  ils se réservent le droit de ‘’contester vigoureusement la légitimité de tout maintien du recteur actuel au-delà de la date d'échéance de son mandat ; d’engager toutes les actions légales et syndicales nécessaires pour faire respecter les textes en vigueur’’. Dans le même cadre, ils ont invité ‘’l'ensemble de la communauté universitaire à se mobiliser pour défendre avec énergie et détermination la démocratie au sein de notre institution.  L'Ucad ne saurait être le fief de tripatouilleurs de textes !’’.

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