DAUST crée l’émulation dans la robotique agricole
C’est la deuxième édition de la compétition interafricaine de création de technologies de pointe appliquées aux besoins de développement du continent. Cette rencontre annuelle de la compétition panafricaine de robotique (Parc) est organisée au Sénégal par Dakar American University of Science and Technology (Daust). Elle a rassemblé sept nationalités africaines différentes qui ont rivalisé de créativité sur le thème de l’agriculture.
Le thème de la deuxième édition de la Parc (Panafrican Robotic Competiton) organisée au Sénégal par Daust est l’agriculture.
En effet, il s’agissait, cette année, de développer des technologies de pointe sur l’agriculture, dans le but de participer à la robotisation de ce secteur en Afrique. Cette année, la compétition a reçu une seule ligue composée de sept nations : le Mali, la RDC, le Nigeria, le Zimbabwe, Madagascar, le Lesotho et le Cap-Vert qui ont présenté 31 participants.
Selon Abdoulaye Faye, cofondateur et directeur technique de Caytu qui est une start-up basée à Saly et qui évolue dans la robotique, ‘’c'est une compétition lancée par Sidy Ndao en 2015, avec l'objectif d’initier les jeunes. Depuis lors, on parle d'une trentaine de pays chaque année quasiment qui participent à la compétition. Malheureusement, cette année, on n’a qu'une seule ligue. Normalement il y a des ligues pour les élèves du collège, du lycée, des plus jeunes même. Mais cette année, on a juste la ligue des ingénieurs’’.
Dans ce cadre, explique-t-il, ‘’il n’y a pas mal de challenges en fonction des années. Cette année, c'est l'agriculture. Donc là, Caytu a fourni un robot qu'ils utilisent pour parcourir le champ qu'on a érigé ici. Il y a une navigation autonome qu'ils doivent faire. Ça, c'est la première partie du challenge. La deuxième, c'est de détecter les herbes’’.
Pour M. Faye, les enjeux qui peuvent découler de cette compétition pour l’agriculture africaine sont énormes.
En effet, soutient-il, ‘’quand on parle d'agriculture en Afrique, ce qui nous manque, c'est la ’machinisation’ de l'agriculture ; on peut dire l'autonomisation, si on veut aller plus loin. Aujourd'hui, en utilisant la robotique, on peut anticiper sur des années sur l'évolution de l'agriculture en automatisant certaines tâches, comme le fait de semer ou de faire le labourage. Ça pourrait aider énormément les agriculteurs’’.
Dans ce même ordre d’idées, Jimmy Ranitratsilo explique que l'Afrique actuellement est un grenier de l'économie mondiale en termes d'agriculture. Alors, estime le coach du team Madagascar, ‘’quand on parle de robotisation ou de mécanisation de la main-d’œuvre, ça ne peut qu'être bénéfique. On peut avoir des gains de temps, après on peut avoir des gains en termes de productivité, en termes de qualité parce que la machine en question à des aptitudes de sélection ou bien de ramassage des mauvaises herbes, de plantation des bonnes graines, de récolte proprement dite’’. Alors, a assuré M. Ranitratsilo, ‘’d'un point de vue social, d'un point de vue économique, c’est bénéfique, mais aussi d'un point de vue politique, ça pourrait booster l'économie panafricaine de manière à ne plus importer un peu partout en Europe, etc., mais de manière à être les principaux acteurs de l'exportation au plan mondial’’.
Par ailleurs, l’absence des ingénieurs sénégalais dans la compétition a été remarquée. Dans ce sens, se désole Abdoulaye Faye, ‘’c'est ce qu'on a remarqué, je regrette parce que cette compétition appartient à tous les pays africains’’. Et de préciser : ‘’C'est vrai, quand on a débuté avec les autres ligues, on a noté la présence d'équipes sénégalaises. Mais pour cette ligue, il n'y a pas encore la participation d'équipes sénégalaises. On continue de vulgariser avec tous les moyens disponibles pour que les étudiants puissent participer. Mais ils doivent savoir que cette compétition est ouverte à tout le monde, à tous les pays africains. Et ils ont leur mot à dire’’.
Cette édition a été remportée par Smaraf Eduk, une équipe de la RDC.
IDRISSA AMINATA NIANG (Mbour)