Publié le 30 May 2013 - 22:36
TRANSACTION NÉBULEUSE

 Les chèques d’Abass Jaber et les zones d’ombre

L’affaire soulevée dans le cadre des biens mal acquis par la sortie hier de la garde des Sceaux, ministre de la Justice, Aminata Touré, permet de remonter une filière pour le moins nébuleuse. Selon nos sources, Abass Jaber, le boss de Sunéor, fait partie des personnes traquées par la Justice qui ont effectivement transigé. Elle n’est d’ailleurs pas la seule.

 

Selon des sources basées à l’Avenue Victor Hugo, dans le XVIe arrondissement à Paris, l’industriel avait dans un premier temps mis, dans le courant du mois d’avril 2013, sur la table, un chèque de 500 millions de francs Cfa. Avant d’en déposer un autre d’un milliard de francs Cfa, transmis à la ministre de la Justice, au début de cette semaine. Ce milliard 500 cent millions, total des sommes d’argent versées par Jaber, est le montant réel versé pour l’instant par ce dernier, selon des sources dignes de foi. Ce, pour un total de 4,5 milliards de francs Cfa, montant pour lequel il a transigé. Il semble bien dans cette affaire que l’État du Sénégal a accepté de se faire payer par tranches.

 

Or, dans le communiqué rendu public par les services de communication du ministère de la Justice, la somme de 3 milliards a été avancée, comme montant total encaissé. Si 3 milliards de francs Cfa ont été remis à l’État du Sénégal, quelle est donc l’identité de l’autre personne qui a transigé, étant entendu que Jaber n’a versé qu’1,5 milliard ? Mystère et boule de gomme. Ce qui reste sûr, c’est qu’Abass Jaber n’est plus dans le collimateur de l’État, depuis qu’il a décidé de transiger. Une transaction qui ne concernerait d’ailleurs pas le patrimoine immobilier acquis dans des conditions nébuleuses, largement dénoncées à l’époque par La Gazette.

 

La transaction concerne des droits non reversés au Trésor, alors que dus à l’État du Sénégal. Y a-t-il anguille sous roche ? Aminata Touré confiait en tout cas dans une interview à notre confrère de l’Observateur qu’Abass Jaber "ne se situe pas nécessairement sur la traque des biens mal acquis, c’est surtout sur des aspects que nous avons contesté sur la privatisation de la Sonacos où nous estimons que l’État, sur certains aspects, a été lésé". Elle avait confié que "les repreneurs de la Sonacos (Abass Jaber, ndlr) ont accepté de combler ce déficit pour éviter un contentieux".

 

DJIDJI DIARRA

 

 

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