L’Etat bloque les travaux

L'Etat du Sénégal a sommé d'arrêter les travaux de construction de l’université Oumar Foutiyou Tall de la banlieue. Le promoteur Imam Massamba Diop de Jamra s’en émeut et demande à rencontrer le chef de l’Etat, car les bailleurs menacent de la délocaliser en Côte d’Ivoire.
‘’Nous avons un financement d’une université de 23 milliards qui devrait porter le nom de Cheikhou Oumar Foutiyou Tall. Vous imaginez ! Les 23 milliards sont disponibles, depuis 3 ans. Les autorités peuvent le confirmer. Nous avions le terrain avec l’autorisation de l’Etat. Une autorisation abattage nous a été délivrée et nous avons payé 5,136 millions. Alors que nous avions entamé les travaux, l’Etat est venu nous sommer de tout t’arrêter sans justification.’’
Cette déclaration a été faite avant-hier à Pikine par le président de l’ONG Jamra, en marge d’une cérémonie de prières. Vu cette tournure des événements, Imam Massamba Diop renseigne que ses partenaires ont été démarchés par le président de la Côte d’Ivoire. Alassane Ouattara, dit-il, met à leur disposition un terrain de 12 ha pour la construction de cette université au pays d’Houphouët Boigny. ‘’Et ce n’est pas cela que nous voulons. Nous comptons sur nos autorités pour réparer cette injustice, car on en a besoin.
C’est bien de réfectionner des stades, de construire une arène, mais c’est mieux de s’entraîner pour, par la suite, aller à l’école. Ce qui est sûr, c’est que les élections s’approchent ; nous avons nos cartes. La force d’un musulman, c’est la prière et le président Macky Sall en sait quelque chose. Quand il lorgnait la présidence de la République, il avait amené ici une délégation de 12 personnes dont l’actuel maire pour qu’on puisse prier pour lui. Ce que nous avons fait et les résultats sont connus de tous’’, a déclaré l’imam de la mosquée de Gazelle.
La construction de cette université moderne est assurée par la firme chinoise «Chino-Hydro», qui a d’ailleurs en charge nombre de chantiers BTP sur le sol sénégalais. ‘’Ainsi, après le terrain omnisports, à l’entrée de Pikine, ce nouveau dispositif dans l’architecture de l’enseignement supérieur du Sénégal est un acquis de taille pour la jeunesse de la banlieue qui disposera désormais de «son» université moderne, où des matières avant-gardistes comme les énergies renouvelables, les tic, ainsi que les sciences du gaz et du pétrole occuperont une place de choix’’, renseigne une note des services de communication de l’ONG JAMRA.
Imam Massamba Diop dit courir derrière une audience avec le chef de l’Etat pour l’informer de la situation. ‘’C’est inacceptable. Le maire de Pikine, je ne l’ai pas vu depuis lors. Je ne fais pas de la politique politicienne, mais juste la politique comme l’art de bien gérer la société. C’est cette politique-là que nous faisons au quotidien à travers les constructions d’école, de poste de santé.’’
CHEIKH THIAM