Publié le 4 Dec 2021 - 12:00
VARIANT OMICRON

Questions autour de l’efficacité de la vaccination

 

La recrudescence des contaminations COVID-19 en Europe et la découverte d’un nouveau variant appelé Omicron inquiètent les populations et les autorités sanitaires mondiales. L’inquiétude des populations génèrent des questions sur l’efficacité de la vaccination.

 

1-Un vaccin efficace ?

L’efficacité du vaccin ne fait aucun doute. Seulement, cette efficacité est plus remarquable sur la prévention des formes graves et décès que sur la prévention des infections et la transmission du virus. Dans les hôpitaux, la majorité des patients qui ont développés des formes graves de la maladie ou qui en sont décédés n’ont pas été vaccinés. Cela démontre l’efficacité de la vaccination. Toutefois, le fait qu’on ait du mal à maitriser la pandémie dans les pays qui ont une large couverture de vaccination avec plus de 70% de la population adulte vaccinée, peut s’expliquer par deux facteurs principaux. D’une part, la vaccination ne prévient pas les infections comme on l’aurait pensé.

D’autre part, la vaccination ne prévient pas non plus la transmission du virus comme on aurait imaginé. La vaccination de façon générale est très efficace sur la prévention des infections et la transmission des maladies. Mais le virus de la COVID-19 qui est très virulent avec une grande capacité d’adaptation peut être contagieux et transmissible avec les sujets vaccinés. Cela ne veut pas dire que la vaccination n’a aucune efficacité sur la prévention des infections et la transmission du virus. En réalité, les sujets vaccinés sont moins susceptibles d’être contaminés et de transmettre le virus que les sujets non vaccinés. C’est pourquoi, le taux d’incidence des nouvelles contaminations en Europe est plus important dans les pays de l’Est comme la Roumanie, mais aussi du Nord comme l’Allemagne, l’Autriche ou la Russie qui sont moins vaccinés que les pays du Sud comme la France, l’Italie, L’Espagne et le Portugal.

Les autres facteurs qui peuvent expliquer le retour des contaminations sont l’iniquité vaccinale, le relâchement des mesures barrières et l’automne qui favorise des regroupements dans des endroits clos qui sont souvent mal ventilés.

2-Nouveaux variants ?

Il y’aura toujours de nouveaux variants tant que le virus continuera à circuler, donc à se répliquer. La majorité de ces variants ne présenteront aucun danger mais quelques-uns le seront. C’est le cas des variants Alpha (anglais), Beta (sud-africain), Gamma (brésilien), Delta (indien) et peut être maintenant le nouveau variant sud-africain appelé Omicron. Ce dernier présente plusieurs mutations qui pourrait le rendre plus contagieux et résistant aux vaccins, d’où l’inquiétude de beaucoup de pays qui ont interrompu les liaisons aériennes avec l’Afrique du Sud. Il est encore très tôt pour tirer des conclusions. Il faut quelques semaines pour en voir plus clair mais le principe de précaution s’impose. L’OMS dit qu’il y a d’autres études en cours et elle publiera les résultats[1] au fur et à mesure. Personnellement, je crains qu’il ait un ou des variants africains très virulents pour la simple raison que l’Afrique est le continent qui résiste le plus au virus de la COVID-19.

3-Besoin d’une dose et dose de rappel

D’après les dernières données observées, l’immunité induite par les vaccins anti-COVID diminue après 6 mois[2]. C’est pourquoi une 3ème dose de rappel semble nécessaire pour booster à nouveau cette immunité. En fait, les données collectées montrent de plus en plus que les vaccins anti-COVID ne sont pas des vaccins à 2 doses mais plutôt à 3 doses, voir plus et ceci n’est rien de nouveau avec les vaccins de façon générale. Par exemple le vaccin de l’hépatite B nécessite 3 doses, le vaccin du Polio nécessite 4 et le vaccin charbon (anthrax) nécessite 5 doses et une dose de rappel annuel. Par ailleurs, cette 3ème dose pose un problème d’équité vaccinale à l’échelle mondiale. Pendant que les pays développés sont entrain de donner une 3ème dose à leur population, les pays pauvres ont du mal à assurer une première dose pour toute leur population. D’après le Directeur de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, les pays développés ont administré 50 doses pour 100 personnes alors que les pays pauvres ont administré 1,5 dose pour 100 personnes.

4-Qui peut recevoir la dose de rappel

Le Centre de contrôle et de prévention des maladies (CDC) américain recommande la dose de rappel aux 18 ans et plus qui ont :

§  Reçu vaccin de Pfizer ou Moderna il y a au moins 6 mois

§  Reçu le vaccin de Johnson & Johnson il y a au moins 2 mois

Les patients immunodéprimés peuvent recevoir une dose additionnelle. C’est à dire une dose de plus après la dose de rappel.

5-Les effets secondaires de la dose de rappel

Les effets secondaires sont similaires à ceux des doses précédentes : fièvre, courbatures, maux de tête et fatigue pendant un jour ou deux. On peut avoir aussi des frissons, et une inflammation des ganglions lymphatiques.

Ces effets secondaires sont un signe positif parce qu'ils montrent que votre système immunitaire est entrain de réagir au vaccin afin de construire l'immunité recherchée.

6-Mixer les vaccins

On peut mixer les vaccins. La FDA (administration américaine de l’aliment et du médicament) a jugé sûr de recevoir une 3ème dose différente des 2 précédentes[3]. Ce mélange pourrait même engendrer une réponse immunitaire plus importante[4]. Par ailleurs, le vaccin de moderna n’est pas recommandé pour les moins de 30 ans[5].

7- 3ème dose au Sénégal ?

Pour le moment, le Sénégal n’a pas besoin d’administré une 3ème dose de rappel pour 2 raisons principales : Premièrement, Il n’y a pas suffisamment de vaccins pour tous. Deuxièment, le taux d’incidence des nouvelles contaminations est très bas. Par ailleurs, pour éviter la péremption des milliers de doses de vaccins à cause du manque d’engouement des populations à la vaccination, je pense qu’on devrait administrer une dose de rappel aux personnes à risque et une dose additionnelle aux patients immunodéprimés.

8-Nouveaux médicament anti Covid-19

La recherche continue pour développer de nouveaux vaccins et médicaments à voie orale. Les laboratoires américains de Merck et Pfizer ont développés respectivement le Molnupiravir et le Paxlovid qui sont 2 médicaments à voie orale. D’après les études préliminaires, Merks dit que son médicament est efficace à 50%[6] dans la réduction des hospitalisations et décès et Pfizer dit que le sien l’est à 89% dans la réduction des hospitalisations et décès[7] [8]. Ces 2 firmes pharmaceutiques ont demandé une autorisation d’urgence auprès de l’Agence de l’Aliment et du Médicament (FDA) américain. L’Angleterre quant à elle a déjà autorisé le Molnupiravir.

Comme je l’ai développé sur ma vidéo YouTube concernant le Molnupiravir, ces médicaments ne sont pas une substitution à la vaccination.

9-Vaccins des moins de 18 ans

Je suis un fervent supporter de la vaccination des adultes contre la COVID-19. Par contre je ne suis pas du tout convaincu de l’urgence d’élargir la vaccination de masse aux moins de 18 ans parce qu’ils sont les moins exposés à ce virus et on n’a pas suffisamment de données sur l’innocuité de ces vaccins sur cette tranche d’âge, surtout en ce qui concerne les 3-11 ans. Je pense que la vaccination doit être réservée aux enfants présentant des comorbidités. Ces doses de vaccins devraient plutôt être utilisées pour vacciner les adultes dans les pays sous-développés afin de prévenir l’émergence de nouveaux variants. L’OMS est aussi dubitative sur la vaccination de cette tranche d’âge.

10-Mesures barrières et passe sanitaire ?

Tant que la pandémie persiste, les populations doivent respecter les mesures barrières pour éviter la circulation du virus.

Je pense que le passe sanitaire est une bonne idée parce qu’elle va inciter les populations à la vaccination. Il faut comprendre la position des autorités sanitaires et publiques est très délicate comparé à la position des anti-vaccins. Les autorités ont l’obligation de prendre des mesures pour protéger les populations parce qu’ils ont des comptes rendre. Ce qui n’est pas le cas des anti-vaccins.

Dr. Dia, Abdoulaye Kébé

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NB: Le surtitre et le titre sont de la rédaction.

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