Publié le 17 Oct 2012 - 09:35
VIOL, HOMOSEXUALITE, RACKET

La folie des nouveaux hommes de presse

Image, Google

 

 

 

 

Depuis quelques années, les dieux des médias semblent tomber sur la tête dans notre pays. Passons en revue les quelques scandales qui ont entaché l’honneur d’une des professions les plus nobles au monde.

 

Un jeune confrère initie une opération de racket chez un notaire ayant pignon sur rue. Il lui soutire des sous jusqu'à ce que la juriste ayant assez de se faire arnaquer appelle les forces de l’ordre qui l’interpellent et le déférent au parquet. Jugé, il écope de plusieurs années de prison.

 

Mariée, une journaliste d’une chaîne publique se donne en spectacle avec son amant devant le portail d’une chaîne publique. Répudiée, elle est retirée de l’antenne.

 

Cheikh Yérim Seck est inculpé, jugé et condamné de trois ans de prison ferme pour viol d’une jeune étudiante dans une auberge des beaux quartiers.

 

Cerise sur le gâteau, le célèbre chroniqueur d’un hebdo de la place, Tamsir Jupiter Ndiaye est déféré pour faits d’homosexualité et reconnaît sa déviance face aux policiers de la Brigade des mœurs qui l’ont déféré avec son amant à la prison de Rebeuss. Ce qui est choquant dans cette affaire, l’acte immonde posé par ce grand pourfendeur de la classe maraboutique s’est déroulé, dit-on, dans les locaux d’une institution onusienne, symbole de l’éducation donc de la vertu dans le monde. Victime de sa cupidité, il a foulé aux pieds les termes qui l’ont lié à son amant d’un jour. Toutes ces affaires ne peuvent ternir l’honorabilité dont les acteurs majeurs ont contribué massivement à l’ancrage d’une démocratie pérenne et plurielle dans notre nation. Ces déviants, ces braconniers de la presse sont ce que nous appelons des hommes de presse qui sont loin d’être des journalistes, des professionnels de la communication sociale formés à bonne école. Ces transgresseurs de l’ordre moral et social sont tous entrés dans la profession par la bande, par effraction. Ils n’ont guère fréquenté les écoles de formation des journalistes où on vous inculque l’éthique et la déontologie deux années durant, le socle de la pratique quotidienne d’un métier qui n’est pas pourvoyeur de richesses fulgurantes et de gloriole imméritée par le squat des plateaux de télé encouragé par des complicités payées rubis sur ongle dans la pénombre des clubs et autres lieux de dépravation qui pullulent dans notre capitale.

 

Comment voulez-vous qu’un prétendu journaliste dont le seul parchemin est une licence de droit de l’Ugb puisse en moins d’une décennie engranger un patrimoine immobilier qui avoisine le milliard ? Ce raccourci vers la réussite n’a pour origine qu’un racket qui ne dit pas son nom. L’autre déviant est victime de sa truculence, tirant à boulets rouges sur les khalifes généraux des confréries majeures du pays et des grands leaders de l’opposition, tout en s’érigeant en parangon de la vertu et gardien du temple du «politiquement correct». Étalant sa vilenie et son indécence, comme un voyou des bas quartiers, Jupiter s’est permis de poignarder son amant au torse sous l’emprise de l’alcool. Socialement mort, deux solutions, à notre avis, s’offrent à lui : L’exil ou le suicide.

 

Un seul réconfort pour les journalistes dignes de ce nom : ces brebis galeuses ne peuvent salir le statut envié des professionnels de la communication qui sont les derniers remparts contre toutes les dérives sociétales et politiques. Il est peut-être temps qu’ils reprennent en main un métier qui leur a valu beaucoup de satisfaction morale, mais agressé par des flibustiers qui n’ont honte de rien. Dieu puisse que ces braconniers de la presse puissent être dénoncés sans pitié et que le destin mette à nu leurs sinistres desseins en leur ouvrant les portes des cachots où ils réfléchiront sur leur sort dans la repentance. Qu’ils sachent, comme le dit Bob Marley dans un de ses tubes : «on peut tromper certains gens pendant un laps de temps, mais on ne peut pas tromper les gens éternellement.» Yérim, Jupiter, Mamadou et les autres doivent intégrer dans leur praxis cette maxime du prophète du reggae. Pour le salut ici-bas et à l’au-delà.

 

E. Momar WADE

 

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