Publié le 30 Aug 2012 - 13:56
VIOLENCES POLICIÈRES ET CIVILES

 ''Les forces de l'ordre sont là pour défendre un régime ou la République ?''

La question sur les violences policières et civiles a été au cœur d'un échange hier, au centre Lebret. Les exposants ont essayé de déceler les points négatifs.

Hier, le colonel Momar Guèye des Eaux et Forêts, le premier exposant, a proposé une plaidoirie en faveur des corps habillés ''pour, dit-il, rééquilibrer ce qui paraît un peu déviant''. S'appuyant sur une contribution parue récemment dans la presse, dans laquelle il rappelle plusieurs cas de meurtres et d'assassinats des forces de l'ordre, dans des conditions macabres, quelle qu’en soit la section. M. Guèye a dénoncé le désintérêt de la population devant de tels faits. Plus loin, il a regretté que l'émotion ou la révolte partagée par les Sénégalais ne soit pas la même, quand un agent des forces de l'ordre perd la vie, face à l'acharnement d'un civil. ''Il ne s'agit pas de les couvrir ou de les absoudre, mais c'est pour qu'on garde son calme et pour qu'on situe les responsabilités'', a-t-il laissé entendre, avant de soutenir que c'est ''à partir de ce moment qu'il n'y aura ni frustrations, ni colère''. Ainsi, dira-t-il : ''Il faut s'armer de sérénité pour que la république ne soit pas en danger''.

 

''La présidence est la source de la violence en Afrique''

À la suite de l'officier des Eaux et Forêts, Alioune Tine, président de la Raddho, a soutenu que la violence civile et policière est permanente et ne peut être enlevée. ''Une société sans violence, où il n'y a pas de sécurité, n'existe pas. Elle est imaginaire'', a laissé entendre le coordonnateur du M23. Étayant son argumentaire, il a pris l'exemple de la lutte et de la boxe qui, de son point de vue, restent une violence dite conventionnelle. Toutefois, ''face à la terreur, la tyrannie, a affirmé M. Tine, on n'a pas le choix que de se révolter''. Le président de la Raddho a également affirmé que la présidence est la source de la violence en Afrique. Alioune Tine s'est interrogé sur la compréhension des différentes formes d'instrumentalisation de s institutions publiques. ''Les forces de l'ordre sont là pour défendre un régime ou la république ?'' s'est-il demandé. Ainsi, il a proposé une réflexion sur une culture institutionnelle de la république et des types d'institutions recherchées. ''Il faut s’asseoir et discuter sur notre vision et arrêter de tourner en rond, a-t-il avancé, en suggérant de se donner les moyens de construire une responsabilité citoyenne.

 

Invité à cette table ronde, le professeur Moussa Samb a soutenu que la garantie des droits de l'Homme nécessite le recours aux forces publiques. ''Cette force publique n'appartient à personne. Elle doit fonctionner, au nom de l'utilité de tous'', dira le professeur Samb. S'inspirant du cadre purement légaliste, il a indiqué que, mises à part trois conditions, les autorités responsables de la loi n'ont pas droit à l'utilisation des armes à feu et sont soumises à l'utilisation de méthodes moins dangereuses, s'il en existe. Ces trois conditions sont notamment l'autodéfense, la prévention d'un crime ou l'appréhension d'une personne représentant une menace à la vie

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