L’alerte de l’association Action pour le développement du Sénégal

Le phénomène des violences séquelles exercées sur les filles a pris des proportions inquiétantes dans toutes les régions du pays. Malgré les efforts des autorités pour freiner ce fléau, le phénomène persiste. D’où le cri du cœur de la présidente de l'association Action pour le développement du Sénégal, Ndèye Gnilane Faye.
La violence sexuelle sur les filles préoccupe les organisations féminines, dont l’association dénommée Action pour le développement du Sénégal dont le siège est localisé au quartier Bongré Arafat. Sa présidente, Ndèye Gnilane Faye, ne rate aucune occasion pour dénoncer et tenter de trouver des solutions à cette problématique de violences sur les filles. La présidente de ladite association dit avoir constaté que les filles, surtout des quartiers périphériques de Kaolack, sont victimes d'abus sexuels. Ce qui fait que son association s’est engagée dans un programme de sensibilisation depuis le mois d’août, même si celui-ci a effectivement démarré en décembre dernier.
La vulnérabilité des ménages est, selon elle, l’une des causes de ces violences sexuelles. Une précarité qui occasionne cette situation.
Ainsi, l’idée de cette initiative est de sensibiliser les jeunes filles et les garçons sur ce phénomène afin de savoir la posture à adopter en cas de violences sexuelles.
En effet, d’après Mme Faye, "les jeunes filles victimes de ce drame ne savent pas vers quelle direction aller. Donc, il faut une formation dans ce sens pour que les filles sachent quoi faire", a-t-elle dit. Une compétition en théâtre sur le thème de la violence sexuelle figure dans les activités de l’association qui a ciblé huit collèges d’enseignement moyen de Kaolack.
Cependant, dit-elle, malgré son engagement, ses efforts butent sur un grand obstacle. Celui de l'inexistence de centre d'accueil pour ces personnes vulnérables. Fort de ce constat, Mme Faye dit avoir entamé des démarches auprès des autorités pour mettre sur pied ce lieu si important pour la gestion des cas d’abus sexuels. Un projet qui lui tient à cœur. C’est pour cela qu’elle s’est battue et est parvenue à avoir un site avec un plan de construction, mais la main des autorités tarde à se manifester pour le financement de son projet.
Par contre, elle salue les efforts des autorités à travers l’adoption des lois réprimant les violences sur les filles comme la criminalisation du viol.
Seulement, elle juge que les gouvernants peuvent mieux faire, surtout en mettant sur pied des centres d’accueil à Kaolack et partout où le besoin se fera sentir. Au-delà des structures de prise en charge, la lutte contre ces violences passe également à son avis par le changement de mentalité des familles, dont plusieurs étouffent des affaires de violences sur les filles, s’étant produits au sein de la famille ou dans certaines circonstances. Les raisons avancées par ces familles étant des réalités culturelles, de voisinage ou autres. Mais ces thèses ne semblent pas la convaincre. C’est pourquoi elle a déploré cette posture qui ne fait que nuire à la dignité des filles qui garderont les séquelles de ces abus sexuels durant toute leur vie. En tout état de cause, la lutte a été enclenchée à Kaolack par l'association susmentionnée afin de juguler ce phénomène qui fait des ravages partout au Sénégal surtout en milieu pauvre.
Alioune Badara Diallo Kane