Publié le 19 Dec 2013 - 15:01
GOUVERNANCE FONCIÈRE AU SÉNÉGAL

L'agriculture familiale face aux convoitises économiques

 

Depuis la crise alimentaire en 2008, la terre est devenue un enjeu pour beaucoup d’acteurs du monde rural. Entre convoitises économiques et volonté de sauvegarde du terroir, elle peine à trouver une vocation nouvelle dans le processus du développement local.

 

«La gestion du foncier dans le développement local». Voilà le thème de la rencontre organisée par l’Ong OXFAM, en collaboration avec le Cesti et la  fondation Konrad Adenauer, hier à Dakar. Cette journée de réflexion vise à confronter les différents regards et expériences provenant des médias, des décideurs publics ainsi que des mouvements citoyens face aux problèmes liés au foncier au Sénégal.

Pour Aliou Diack, ancien président de la communauté rurale de Mbane, le processus d’accaparement ou de spoliation du terroir, depuis les programmes agricoles comme la Grande offensive agricole pour la nourriture et l’abondance (GOANA) ou pour le Biocarburant est toujours d’actualité. Dans ce monde en crise, la terre constitue une valeur refuge, en matière de placement.

Elle suscite l’appétit de grands groupes privés comme la Compagnie sucrière sénégalaise (CSS), qui réclame 4 312 hectares à la communauté rurale de Mbane et à la commune de Ndombo; ceci au détriment de populations locales qui sont ainsi spoliées de leurs terres, ajoute-t-il.

«Il y a un réel  problème de gouvernance dans la gestion du foncier rural, qui est aux mains de l’administration locale. Celle-ci passe des accords avec les entreprises agricoles souvent sans en référer aux conseils ruraux (…) et des terres sont désaffectées et louées à des privés ou à des spéculateurs fonciers qui, souvent, les revendent», se plaint Aliou Diack.

Soutenir l'agriculture familiale

C'est pourquoi, a indiqué Cheikh Oumar Ba, directeur exécutif de l’Initiative Prospective Agricole et Rurale (IPAR), il devient urgent de soutenir la production locale. «L’agriculture familiale, qui assure la moitié de la production agricole au Sénégal, est aujourd’hui menacée.

L’agrobusiness, qui monopolise 600 000 hectares au Sénégal parmi les meilleures terres, prône une exploitation agricole dédiée pour l'essentiel à l’exportation ; ce qui peut devenir un frein dans notre course vers l’autosuffisance alimentaire.» Pour le Directeur de l'IPAR, il s’agit aujourd'hui d’intégrer les citoyens dans la gestion de la terre et d’œuvrer à la cohabitation entre l’agrobusiness et l’agriculture familiale.

Au fil des débats, Babacar Seck, membre du Conseil des organisations non gouvernementales d’appui au développement (CONGAD), est revenu sur le manque d’investissements qui frappe l’agriculture avec seulement 4%  du budget national, soit 130 milliards de F Cfa. «Sur les 1 900 milliards de crédits bancaires au Sénégal, une large partie est accordée au commerce d’importations de céréales au détriment de la production agricole», déclare-t-il en conclusion.

Mamadou Makhfouse Ngom

 

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