Publié le 25 Jan 2014 - 08:28
EGYPTE

Amnesty estime sans précédent le niveau de violence

 

L’Égypte connaît un niveau de violence d'une "ampleur sans précédent" depuis que l'armée a écarté du pouvoir le président islamiste Mohamed Morsi démocratiquement élu, le 3 juillet, dénonce Amnesty International dans un rapport publié jeudi.

Les autorités égyptiennes "écrasent les dissidents et foulent aux pieds les droits de l'homme", estime l'ONG qui fait état d'arrestations de masse, de pressions sur la liberté d'expression et de limites au droit de manifester.

Le rapport a été publié à deux jours de la date anniversaire du soulèvement populaire qui a conduit à la chute d'Hosni Moubarak en février 2011.

A Davos, en Suisse, où il participe au Forum économique mondial, le Premier ministre par intérim, Hazem el Beblaoui, a réagi en dénonçant une "image déformée" de la réalité. "Il y a une fixation sur l'emprisonnement d'activistes", a-t-il dit sur CNN, ajoutant : "Des policiers sont assassinés. Personne n'en parle. La représentation de la réalité n'est pas équilibrée."

Environ 1.400 personnes ont été tuées dans des violences depuis que le chef de l'état-major, le général Abdel Fattah al Sissi, a évincé Morsi, ces décès étant imputables "principalement à un usage excessif de la force par les services de sécurité", souligne Amnesty.

Au-dessus des lois

Plusieurs centaines de personnes ont été ainsi tuées le 14 août lorsque les militaires ont donné l'assaut à l'aide de bulldozers et à balles réelles contre des campements occupés par les partisans de Mohamed Morsi au Caire, notamment devant la mosquée de Rabaa al Adaouiya.

Des milliers de personnes ont été arrêtées, dont la plupart des dirigeants des Frères musulmans, organisation dont était issu le chef de l'Etat déchu. Le gouvernement de transition a déclaré la confrérie "organisation terroriste" le 25 décembre. "Les forces de sécurité sont totalement libres d'agir au-dessus de la loi et sans risque d'être tenues responsables de leurs abus", ajoute Amnesty.

"L'Egypte a vécu une série d'atteintes dommageables aux droits de l'homme et un état de violence d'une ampleur sans précédent au cours des derniers mois", a dit Hassiba Hadj Sahraoui, responsable adjointe du programme de l'ONG pour le Proche-Orient et l'Afrique du Nord.

Le gouvernement de transition affirme de son côté son attachement aux droits de l'homme et à la démocratie et accuse les Frères musulmans d'être une menace pour la sécurité nationale.

L'Egypte a adopté une nouvelle Constitution par référendum et des élections présidentielle et législatives devraient être organisées prochainement. Sissi n'a pas encore fait savoir s'il entendait être candidat à la présidence mais si tel est le cas, il devrait l'emporter.

Selon Amnesty, les autorités égyptiennes font tout ce qui est en leur pouvoir pour réduire la présence d'observateurs indépendants, militants humanitaires, journalistes ou ONG, sur le territoire.

Reuters

 

Section: 
COMMUNIQUE DE PRESSE : Air Sénégal renforce sa flotte pour soutenir son réseau
67ᵉ ANNIVERSAIRE D’INDÉPENDANCE GUINÉE : Alpha Condé promet de « libérer la Guinée » et appelle à l’unité nationale
MASSACRE DE GAZA : La blague de Washington
MASSACRE DE GAZA : Les yeux braqués sur la Maison Blanche
G20-POLITIQUE ÉCONOMIQUE : L’Afrique dit stop !
SITUATION À GAZA : Le réveil timide des alliés
DIALOGUE POLITIQUE POUR LA CAPITALISATION DES RÉSULTATS DU PROGRAMME ADOS : Le Sénégal face aux défis des violences basées sur le genre
MANIFESTATIONS POLITIQUES : Paris sous tension
RUPTURES DE FINANCEMENTS ET INQUIÉTUDES POUR LES PERSONNES VIVANT AVEC LE VIH/SIDA De nouvelles victimes de la politique de Trump
Cause Palestinienne
GAZA : Cinq journalistes tués dans des frappes israéliennes
SANCTIONS CONTRE LA CPI : La nouvelle dérive trumpienne
MALI : Assimi de plus en plus parano
Trump, Zelensky et la diplomatie vestimentaire
PRÉSIDENTIELLE EN CÔTE D’IVOIRE : Le pouvoir active la justice et invoque le terrorisme
Reconnaissance Palestine
PRÉSIDENTIELLE 2025 AU CAMEROUN : L’éviction de Maurice Kamto, une opposition en miettes et la candidature de trop de Paul Biya
DEUX ANS DE TRANSITION MILITAIRE AU NIGER : La promesse sécuritaire tenue en échec
RECONNAISSANCE DE L’ÉTAT PALESTINIEN : Dakar et Paris sur la même longueur d’onde
PRÉSIDENTIELLE 2025 EN CÔTE D’IVOIRE Ouattara, la tentation d’un 4e mandat et l’ombre portée d’Adama Bictogo