Metz, pourquoi ça marche

Quatrième de Ligue 1 à trois points du leader monégasque au coup d'envoi de cette 6e journée, le promu messin réussit un début de saison plus que satisfaisant. A y regarder de plus près, c'est peut-être tout sauf un hasard. Voici trois raisons de penser que Metz est dans le vrai.
Un gardien prometteur
Du haut de ses vingt, Thomas Didillon est peut-être l'un des gardiens les plus prometteurs de l'élite. Formé au club, le natif de Seclin a fait ses premiers pas en pro à, tout juste, 18 ans, le 16 mai 2014, à l'occasion de la 38e et dernière journée de Ligue 2 (0-0 à Laval). Pour s'aguerrir et gagner du temps de jeu, le jeune homme est parti faire ses gammes en prêt à Seraing (filiale du FC Metz), en deuxième division belge, lors de la saison 2014-15. 31 matches de Championnat plus tard, le grand gaillard (1,93m) est rentré au bercail où il s'est peu à peu imposé comme le n°1 à son poste, au nez et à la barbe de Johann Carrasso, devenu indésirable (il quittera le club en février 2016) et de David Oberhauser. Solide dans les airs et sur sa ligne, en témoigne son penalty brillamment repoussé samedi à Dijon (0-0), Didillon dégage une sérénité et une puissance assez exceptionnelles à son âge. Très à l'aise balle au pied, il aime aussi évoluer haut sur le terrain, à l'image d'un certain Manuel Neuer à qui certains observateurs aiment déjà le comparer. International français dans toutes les catégories de jeunes depuis les U16 (il évolue actuellement avec les Espoirs), le vainqueur du Tournoi de Toulon en 2015 est un gardien d'avenir. Mais il est aussi, et surtout, celui du présent pour le club lorrain.
Un noyau dur qui tient la route
Si l'effectif messin a pas mal évolué cet été, comme expliqué ci-dessous, Philippe Hinschberger, le coach lorrain, a tout de même gardé quelques cadres qui ont permis au club de retrouver l'élite en fin de saison dernière. En défense centrale, le roc Guido Milan (1,94m, 93 kg) continue de faire le job aux côtés de Simon Falette. A sa droite, l'Italo-Argentin de 29 ans peut aussi compter sur Jonathan Rivierez, indiscutable depuis le début de saison au poste de latéral. Dans un milieu à trois plutôt solide, Georges Mandjeck, en sentinelle, et Cheick Doukouré, sur le côté droit, font eux aussi figure d'indéboulonnables, même si le carton rouge reçu samedi par le second nommé lui vaudra inévitablement une suspension.
Un recrutement intelligent
Malgré des moyens quelque peu limités, le promu messin a certainement réussi cet été l'un des recrutements les plus intelligents de l'élite. Il s'est d'abord fait prêter par Hanovre l'ancien Parisien Mevlut Erding, qui sortait pourtant d'une expérience un peu terne la saison dernière du côté de Guingamp. Et bien lui en a pris puisque l'international turc en est déjà à cinq buts inscrits en autant de matches joués (91 au total en Ligue 1). En quête d'autres joueurs d'expérience, les dirigeants lorrains ont également réussi quelques jolis coups en faisant signer Renaud Cohade, Franck Signorino, Yann Jouffre ou encore Milan Bisevac, tous libres.
A eux cinq (en comptant Erding), ils totalisent plus de 1200 matches de Ligue 1. Rien que ça... Même s'il a peu joué jusque-là, Benoît Assou-Ekoto a lui aussi une expérience longue comme le bras. Simon Falette (Brest, 24 ans) et Opa Nguette (Valenciennes, 22 ans), eux aussi libres de tout contrat, semblent avoir déjà trouvé leurs marques, tout comme Florent Mollet (24 ans), arrivé de Créteil, et Ismaila Sarr (18 ans), la belle trouvaille arrivée de Génération Foot (Sénégal). Bien sûr, tout cela demande encore confirmation. Mais le FC Metz n'a visiblement pas pour objectif de viser le haut de tableau. Le maintien lui suffira amplement. Si le chemin est encore long, il affiche déjà dix points au compteur.
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