Publié le 11 Aug 2021 - 22:58
COVID-19 A MATAM

Plus de morts et moins de vaccinés

 

La flèche de la 3e vague et en train de monter dangereusement, dans la région de Matam où les cas se multiplient à une vitesse effrayante. En seulement quatre jours, 43 nouvelles contaminations ont été enregistrées pour six décès. Un triste record. Au moment où seules 47 406 personnes ont pris le vaccin, sur une population de 760 000 habitants.

 

La capitale Dakar est sans conteste l’épicentre de la pandémie au Sénégal, en concentrant près de 80 % des cas. Mais ces statistiques ne sont plus que l’arbre qui cache la forêt, puisque le coronavirus, sans bruit, est en train de gagner du terrain dans la partie nord-est du pays. En quatre jours, le variant Delta a déjà causé officiellement six décès sur 43 nouveaux cas.

C’est la première fois, depuis l’avènement de la Covid dans le périmètre régional en juin 2020, que la région de Matam enregistre d’aussi effrayantes statistiques. A l’heure actuelle, le nombre total de cas à Matam s’élève à 781.

En dépit de ces chiffres qui ne cessent d’aller crescendo, ce n’est pas encore le grand rush vers les vaccins. Sur une population estimée à 760 000 habitants, ils ne sont que 47 406 à avoir déjà pris les doses de vaccin. Un nombre qui traduit éloquemment la faible volonté des populations de prendre ces injections préventives. Des idées reçues ont déjà voué ces doses aux gémonies. Dans les villages et hameaux, la vaccination est loin d’être envisagée.

A quelques encablures de Ourossogui, ville-carrefour, à la périphérie du village de Thiambé, Amadou est un berger d’une cinquantaine d’années qui ne s’est pas encore vacciné. ‘’Je n’ai pas encore pris de vaccin et pour dire vrai, je ne compte pas le faire. Dieu merci, je suis en très bonne santé. Je suis toujours avec mon troupeau et je n’ai pas le temps de m’arrêter pour faire la queue dans les structures de santé, afin de prendre un vaccin. C’est Dieu qui nous protège et je lui fais entièrement confiance. Tout ce qui m’arrivera relèvera de la seule volonté divine. Pour le moment, je reste bien loin de ces injections’’, confesse le berger aux deux femmes.

Cette conviction est partagée par Samba, berger aussi de profession, qui est plus sceptique au sujet du contenu des vaccins. ‘’Je ne fais pas trop confiance à ces vaccins. J’ai une fois entendu un savant dire que les Blancs sont en train de tout œuvrer pour nous empêcher d’avoir beaucoup d’enfants. Alors, qu’est-ce qui nous dit que ces vaccins ne contiennent pas des produits qui vont diminuer notre fertilité... Si c’était une bonne chose, ils allaient nous montrer des images de nos chefs religieux en train de se vacciner. En tout cas, je suis de la région de Matam, mais je n’ai pas encore vu mon marabout prendre ces doses’’, soutient-il.

Face à ces arguments qui paraissent peu cartésiens, d’autres, pour refuser de se vacciner, font appel à d’autres raisons plus ou moins expertes. Monsieur Diallo est un agent de sécurité de proximité qui n’a toujours pas pris sa dose. Cependant, le choix de son vaccin n’est plus disponible : ‘’Au début, j’étais un peu réticent à prendre le vaccin, mais depuis que la 3e vague a ressurgi, je me suis décidé à me vacciner. Le problème auquel je suis confronté, présentement, est que je veux prendre l’AstraZeneca, car c’est ce vaccin que les autorités ont pris. J’ai beaucoup plus confiance en l’efficacité de ce vaccin que sur les deux autres. Mais l’AstraZeneca n’est plus disponible dans la région. Alors j’attends et j’espère que ces doses vont bientôt arriver’’, explique-t-il.

En effet, le vaccin AstraZeneca n’est plus disponible dans la région.  Selon les chiffres de la région médicale, 16 132 individus avaient déjà pris les deux doses du vaccin indien sur toute l’étendue du territoire régional.

Le déni de la maladie ne favorise pas la ruée vers les vaccins. Si l’AstraZeneca est en rupture, les deux autres, à savoir le Sinopharm et le Johnson & Johnson, sont bien disponibles dans les structures de santé. D’ailleurs, le Sinopharm est pour l’heure le vaccin le plus injecté, car ils sont 25 634 à avoir pris le vaccin chinois, au moment où seuls 5 640 individus ont pris le Johnson & Johnson. Et malgré les intenses campagnes de sensibilisation, le nombre de vaccinés au quotidien peine à décoller.

Dans les dernières 24 heures, 277 individus ont accepté de se faire vacciner. Il faudra encore d’autres stratégies pour voir la région atteindre la barre des 50 % de sa population vaccinée.

Djibril Ba

 

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