Publié le 28 Dec 2021 - 11:54
PANEL SUR L’ÉDUCATION INCLUSIVE

Promouvoir la prise en charge des déficients

 

Durant deux jours, la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique (Cosydep) a organisé une session nationale de renforcement de capacités des acteurs de la presse. Les discussions ont tourné autour de l’éducation inclusive. Elles ont été, en grande partie, consacrées aux personnes handicapées, à la question liée à leur inclusion dans le système éducatif du pays.

 

L’éducation pour tous est un slogan qui peine à être effectif dans notre pays. C’est, du moins, le constat fait par les panélistes qui ont discuté, pendant deux journées, des difficultés liées à l’éducation inclusive, concernant surtout les personnes en situation de handicap. Cette session organisée par la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’éducation publique, a permis de discuter sur plusieurs thèmes dont les fondamentaux de l’éducation inclusive (EI) et ses exigences et paramètres.

Comment faire pour mieux intégrer tout le monde dans le système éducatif du pays ? Cette question trouve toute sa pertinence dans la situation actuelle des personnes handicapées.

En effet, d’après différentes interventions, ces dernières rencontrent d’énormes difficultés pour jouir normalement de leur droit à l’éducation. Déjà, les supports et les équipements utilisés dans le milieu scolaire, constituent, une limite pour ces personnes. C’est pourquoi certains n’ont pas manqué de remettre en cause le curricula et ont évoqué le référentiel de formation des enseignants en langage des signes. Pour aider cette couche de la population à apprendre, on peut aussi promouvoir les écritures en braille. En d’autres termes, pour mieux les inclure dans le système, ‘’les offres éducatives doivent s’adapter à leur situation’’, comme le suggère Saliou Sène, Coordonnateur du projet dénommé ‘’Renforcement de l’appui à la protection des enfants dans l’éducation au Sénégal’’ (Rap). Et pour poursuivre, l’expert en éducation inclusive estime que les réalités de l’environnement ne permettent pas souvent aux personnes handicapées de s’épanouir.

D’importants sujets ont été aussi à l’ordre du jour. On peut citer, entre autres, la gouvernance et le financement de l’éducation inclusive. En d’autres termes, le management, les approches, les stratégies, les initiatives, les expériences, les bonnes pratiques…

En outre, il a été aussi question de communication et de mobilisation sociale.

Pour cette raison, Ali Dia, coordonnateur de Sensorial Handicap Corporation (SHC), projet pour l’éducation inclusive, a beaucoup insisté sur l’accessibilité. Il explique que cette dernière peut être informationnelle, structurelle, matérielle, surtout avec la proposition de supports adaptés. Une façon de prendre en compte les déficients visuels et auditifs qui ont les mêmes droits que les autres.

Alors que nombreux sont ceux-là qui ont tendance à stigmatiser ces personnes, Yatma Fall est revenu sur le concept de handicap pour éclairer les uns et les autres. Pour le président de la Fédération sénégalaise des associations des personnes handicapées (FSAPH), le handicap est un élément de la diversité de l’humanité. Il faut donc une bonne politique pour bien inclure dans les affaires de la cité ceux qui en souffrent. Et d'ajouter : ‘’Puisqu’il n’est pas possible d’agir sur leur physique, il faut le faire sur leur environnement. C’est-à-dire lever tout obstacle pouvant les empêcher de s’épanouir. Par exemple, des ascenseurs adaptés.

L’attitude ou la perception que la société a de ces personnes a poussé d’ailleurs M. Fall à attirer l’attention sur les concepts. Pour lui, l’expression ‘’personne vivant avec un handicap’’ est à bannir. Le vocable approprié reste donc personne handicapée ou personne en situation de handicap. C’est une manière d’agir sur l’esprit des gens pour qu’ils comprennent et évitent une certaine stigmatisation. Dans son intervention, il est largement revenu sur les problèmes que rencontre cette couche de la population, surtout dans les écoles.

Instruments juridiques pour l’éducation

Dans son exposé, Abdou Diao, chargé de programmes à la Cosydep, a renseigné sur les instruments légaux et les dispositifs qui encadrent et orientent la mise en œuvre de l’éducation au Sénégal. Il s’agit notamment de la Constitution de 2001, de la loi d’orientation de l’éducation nationale de 1991, la loi d’orientation sociale de 2010, les directives   présidentielles issues du Conseil présidentiel sur l’éducation et la formation de 2015, le Programme d’amélioration de la qualité, de l’équité et de la transparence (Paquet 2013-2025), révisé pour la période 2018-2020, la Lettre de politique générale pour le secteur de l’éducation et de la formation de 2018…

Cependant, il faut noter que, malgré tous ces instruments, le ministère de l’Éducation nationale (Men) observe ‘’qu’en matière d’accès, les capacités d’accueil du système ne progressent pas au rythme de la demande et de l’allongement de l’obligation scolaire. Environ, 47 % des enfants d’âge scolaire restent en dehors du système. Ce qui continue d’alimenter un taux élevé d’analphabétisme de la population jeune et adulte (54 %)’’.

Selon le recensement général de la population et de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage de 2013, le nombre d’enfants âgés de 7 à 16 ans hors de l’école représente 47 %. Les variations entre zones rurales et zones urbaines sont notamment très marquées. En milieu rural, on dénombre 60 % d’enfants ‘’hors de l’école’’, tandis que cette proportion est de 30 % en milieu urbain. À retenir que, parmi cette population exclue ou en marge de l’école, les enfants handicapés représentent une part non négligeable. Ceux qui sont âgés de 7 à 16 ans qui n’ont pas eu une scolarisation, étaient de 66 %. Comparé à celui de 47 % pour l’ensemble des enfants du pays, ce taux ‘’témoigne d’une évidente marginalisation encore exacerbée, si l’on considère uniquement les cas de non-scolarisation estimés à 87 %’’.

El hadji Fodé Sarr (Stagiaire)

 

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