Publié le 24 Jun 2025 - 23:48
RAPPORT D'EXÉCUTION BUDGÉTAIRE

Un net repli des investissements

 

Comme promis, les services du ministère des Finances et du Budget ont rendu publics, hier, les rapports d'exécution budgétaire pour le quatrième trimestre 2024 et le premier trimestre 2025. Malgré des recettes globales et des dépenses en hausse, on note un ralentissement significatif des investissements de l'État financés sur ressources internes. 

 

À la fin du premier trimestre 2025, le total des recettes mobilisées fait état de 1 027,82 milliards F CFA, soit 21,44 % des prévisions annuelles (4 794,60 milliards F CFA).

Selon le rapport, les services ont ainsi fait un peu mieux par rapport à la même période en 2024, avec une hausse de 91,06 milliards F CFA, soit 9,72 % en valeur relative.

En ce qui concerne les ressources internes recouvrées, elles ont été évaluées à 1 019,82 milliards F CFA, soit 96,15 % de l’objectif trimestriel (1 060,70 milliards F CFA). Ces ressources sont composées, d'une part, des recettes fiscales pour 960,26 milliards F CFA, soit +11,6 % par rapport à 2024 ; d'autre part, des recettes non fiscales pour 59,56 milliards F CFA, soit +24,4 % par rapport au T1 2024.

Pour ce qui concerne les ressources externes, elles sont estimées à 8 milliards F CFA, constituées exclusivement de dons en capital, sur des prévisions annuelles de 245 milliards F CFA (200 milliards en capital et 45 milliards en dons budgétaires, selon la LFI). 

À propos des dépenses du budget général, sur la base des ordonnancements, le rapport fait état de 1 419,45 milliards F CFA, soit 22,14 % des crédits ouverts. Elles sont réparties entre les dépenses ordinaires pour 1 130,89 milliards F CFA, soit 26,01 % de l’enveloppe annuelle et les dépenses en capital pour 288,57 milliards F CFA, soit un taux très faible de 13,99 %. 

L'analyse des dépenses ordinaires fait ressortir, au premier trimestre, des charges de la dette de l'ordre de 225,24 milliards F CFA (24,16 % de la LFI 2025). Elles sont réparties entre les dettes intérieures pour 51,76 milliards F CFA et les dettes extérieures pour 173,48 milliards F CFA.

Ce poste a ainsi connu une hausse de 23,98% par rapport à 2024 (+43,57 milliards en valeur absolue).

L'autre poste important, en ce qui concerne les dépenses, concerne les dépenses de personnel. Elles sont estimées à 357,07 milliards F CFA (24,04 % des crédits ouverts). En rythme annuel, elles ont connu une relative stabilité avec une hausse de 3,58 milliards F CFA, soit seulement 1 %. Le secteur éducation et formation professionnelle a pris le gros lot avec 189,90 milliards F CFA, soit 54,25 %. Suit le secteur de la défense et de la sécurité pour 84,26 milliards F CFA (24,07 %). Viennent très loin des secteurs comme la santé pour 19,96 milliards F CFA, les finances et du budget pour 10,83 milliards  F CFA, la justice pour 9,09 milliards F CFA, les institutions constitutionnelles pour 7,38 milliards F CFA et enfin les autres secteurs pour 28,65 milliards F CFA. 

À noter également le montant très important des transferts courants évalués à 463,93 milliards F CFA, soit 30,63 % des prévisions, alors qu'on est juste au premier trimestre. Ces fonds sont répartis comme suit : Affaires économiques (48 %) ; FSE (169 milliards) ; Poste (6 milliards) ; Sen Ter SA (5 milliards) ; Bourses et œuvres sociales (45,77 milliards + 30,36 milliards) ; IES/Isep (52,14 milliards) soit au total 29,4 % pour l'Enseignement contre 6,3 % pour les Services généraux. 

Le rapport précise, par ailleurs, que l'effectif de la Fonction publique est évalué à 186 205 agents (+1,4 %). 

Les investissements directs de l’État estimés à 2,64 milliards F CFA seulement 

Sur les dépenses en capital sur ressources internes, le rapport fait état d'une exécution de 103,37 milliards, soit un taux très faible de 11,54% par rapport aux prévisions. Les investissements directs de l’État sont estimés à 2,64 milliards F CFA. Le rapport invoque les délais de passation des marchés pour expliquer ce taux très faible.

En ce qui concerne les transferts en capital, elles sont estimées à 100,72 milliards F CFA (17,15 %). Elles ont connu une baisse de baisse de 52,16 milliards par rapport à 2024. Le rapport évalue à 87,8 % le montant alloué aux affaires économiques, dont 70 milliards pour la campagne agricole ; 6,54 milliards pour les infrastructures routières. 

En ce qui concerne les dépenses en capital sur ressources extérieures, le rapport fait état de 185,20 milliards F CFA (15,87 % des prévisions). Elles sont constituées de prêts projets pour 129,2 milliards ; dons en capital pour 28,1 milliards. La répartition par secteur fait ressortir les chiffres suivants : secteur quaternaire : 76,8 milliards F CFA (41 %) ; secteur tertiaire : 45,7 milliards F CFA (25,3 %) ; secteur primaire : 21 milliards F CFA (11 %) ; secteur secondaire : 14 milliards F CFA (7,5 %). 

Ce que coutent les agences publiques 

Le rapport d'exécution budgétaire est aussi édifiant sur la liste importante des agences, leur caractère budgétivore et leur dépendance aux transferts de l'État. Avec un budget global prévisionnel de 2 140,73 milliards F CFA, ces organismes gèrent des sommes colossales, équivalentes à une part importante du budget général de l'État. Sur les 2 140,73 milliards F CFA, les ressources propres sont estimées à 1 136,44 milliards F CFA (53,1 %) contre des transferts de l’État projetés à 537,22 milliards F CFA (25,1 %) dont plus de 404 milliards, au titre des transferts courants. 

À fin mars, le rapport évalue les ressources mobilisées à 509,04 milliards F CFA (23,73 %), répartis comme suit : ressources propres : 336,47 milliards (29,1 %) ; transferts de l’État : 92,94 milliards (dont 5,78 milliards en capital). Les dépenses exécutées sont évaluées à 338,32 milliards F CFA (15,8 %), dont 258,83 milliards (19,69 %) en fonctionnement ; 79,50 milliards (9,62 %) en investissements et 75,06 milliards (29 % de la masse salariale) en dépenses de personnels. 

 

 

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