Publié le 2 Dec 2012 - 17:00
ÉCONOMIE SÉNÉGALAISE EN 2011

La pauvreté en hausse de 11%

 

''La tendance, depuis 2006, est en baisse continue. Cela veut dire, en d’autres termes, que s’il n’y a pas de croissance, la première constance est de s’attendre à une situation de pauvreté''. Ce constat fait par le coordonnateur de l’Unité de coordination et de suivi de la politique économique et sociale (UCSPE) est sans appel. 2011 n’a pas été une année socio-économique heureuse pour le Sénégal.

 

Elle a connu un ‘’ralentissement des activités’’ et ‘’une perte de croissance’’, selon les acteurs qui pointent du doit plusieurs facteurs. Il s’agit, entre autres, du contexte pré-électoral, de l’environnement économique et financier international peu propice, de la mauvaise campagne agricole, mais aussi de la persistance des délestages au Sénégal.

 

En effet, en 2011, le taux de croissance a chuté à cause des contre performances dans les secteurs de l’agriculture, de la pêche et de l’élevage, notent les experts dans la revue annuelle du DPES), mué aujourd’hui en Stratégie nationale du développement économique et social (SNDES) par le nouveau pouvoir. Il est également inscrit dans la revue que, malgré une baisse légère de l’incidence de la pauvreté en 2011, le nombre de pauvres n’a pas baissé pour autant. Selon le coordonnateur de l’UCSPE, Mayacine Camara, la cohorte de personnes pauvres a augmenté de plus de 11%.

 

Autre constat inquiétant fait dans le domaine des infrastructures. Aucune performance n’a été notée l’année dernière aussi bien dans la construction que dans la réhabilitation des routes. Sur les ressources inscrites par le gouvernement pour les objectifs du sous-secteur des infrastructures et services de transport, 197 milliards 783 millions ont été investis sur un budget de 256,329 milliards F Cfa.

 

La revue indique à ce propos que les résultats sont plus faibles que ceux de l’année 2010. Le plus surprenant, c’est que ‘’toutes les ressources ont été mobilisées’’. Retard d’exécution de projets ou biens mal ciblés ? Les deux, indiquent les techniciens.

 

Éducation et électrification rurale, l’horizon 2015 compromise

 

En outre, dans le domaine de l'éducation, la revue note des disparités dans le taux d’achèvement du cycle primaire qui, maintenu à ce rythme, ne permettra pas d’atteindre l’objectif à l’horizon 2015. Idem pour l’énergie. Le plan Takkal, qui a absorbé 83,899 milliards sur les 101,069 milliards F Cfa, soit 83% de taux d’exécution, a présenté un déficit de production en 2011, avec 827,5 mégawatts mis en service sur un objectif de 836,3MW. Il en est de même pour la distribution d’énergie qui a enregistré une hausse  ''substantielle'' de la quantité non distribuée évaluée à 51% entre 2010 et 2011.

 

L'une des conséquences serait qu'en matière d’électrification rurale, le Sénégal ne pourra pas atteindre l’objectif de 35% fixé en 2015 du fait d’un rythme de croissance lent de l’indicateur entre 2008 et 2011. Les techniciens de dire que ''des efforts considérables doivent être faits pour accroître et accélérer le taux de desserte en milieu rural concernant le secteur électrique''.

 

Pour le gouvernement et les autres acteurs, la revue annuelle est aussi l’occasion de formuler des recommandations de mesures correctives pour l’amélioration du suivi et de la mise en œuvre de la Stratégie nationale de développement économique et social (SNDES 2013-2017). En ce sens, ils ont demandé la poursuite de la promotion de l’accès aux services sociaux de base. Surtout qu'une forte baisse de la mortalité chez les enfants de moins de 5 ans a été notée, de même qu’une amélioration de l’accès à l’eau potable.

 

Amadou NDIAYE

 

 

 

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