Le colonel Jean Bertrand Bocandé annonce un dispositif de recherche et une enquête

L'Administration pénitentiaire persiste et signe : le détenu Pape Mamadou Seck s'est évadé. Par conséquent, pour élucider les circonstances dans lesquelles ''l’évasion'' s’est produite, elle annonce qu’une enquête administrative a été ouverte et confiée à la Division de l’inspection des services pénitentiaires.
L'Administration pénitentiaire édifie l’opinion publique sur ''l’évasion'' du détenu Pape Mamadou Seck, survenue à la Maison d’arrêt et de correction du pavillon spécial de l’hôpital Le Dantec où il était détenu pour des raisons médicales. En effet, dans le but de lever toute équivoque et satisfaire un besoin de communication, l'Administration pénitentiaire a décidé, à nouveau, d’informer sur le sujet qui continue de défrayer la chronique. ''Conformément à la réglementation régissant l’organisation et le fonctionnement de l’Administration pénitentiaire, un compte rendu a été adressé aux autorités administratives et judiciaires. Également, le dispositif de recherche a été enclenché et se poursuit'', a déclaré le directeur de la structure, le colonel Jean Bertrand Bocandé, hier, face à la presse.
Pour élucider les circonstances dans lesquelles ''l’évasion'' s’est produite et situer les responsabilités, il annonce qu’une enquête administrative a été ouverte et confiée à la Division de l’inspection des services pénitentiaires, sans préjudice d'éventuelles poursuites judiciaires, le cas échéant.
Le colonel Jean Bertrand Bocandé de rappeler que les missions de l’Administration pénitentiaire consistent, conformément aux dispositions législatives et réglementaires, à assurer la sécurité et la préparation à la réinsertion sociale des personnes placées sous-main de justice. Elles consistent, dans l’obligation des services pénitentiaires, à sauvegarder l’intégrité physique du détenu, de lui assurer une prise en charge alimentaire et sanitaire correcte, mais également à le détenir jusqu’à qu’une décision de justice intervienne pour son élargissement.
''Toutefois, poursuit-il, il peut arriver qu’une personne prenne volontairement le risque de rompre le lien de la détention, en s’échappant. C’est alors une évasion qui est un délit prévu et puni par le Code pénal. C’est justement dans ce cas de figure où nous sommes, avec l’évasion au pavillon spécial de Pape Mamadou Seck''.
Le film de l’évasion
Pour rappel, M. Seck a été placé sous mandat de dépôt, le 29 juin dernier, à la Maison d’arrêt de Rebeuss par le juge d’instruction du 2e cabinet près du tribunal de grande instance de Dakar pour complot contre l’autorité de l’État, acte de nature à occasionner de troubles politiques graves et à compromettre la sécurité publique, association de malfaiteurs en rapport avec une entreprise ''terroriste'', destruction de biens appartenant à l’État, détention et transport des produits de substances incendiaires en vue de la commission d’actes en rapport avec une entreprise terroriste.
''A son arrivée dans l’établissement, renseigne Jean Bertrand Bocandé, il a été soumis aux formalités d’écrou et d’examen médical conformément à la réglementation''. Deux jours seulement après son séjour à Rebeuss et compte tenu de sa situation sanitaire, Pape Mamadou Seck a été transféré à la Maison d’arrêt et de correction du pavillon spécial de l’hôpital Aristide Le Dantec, le 1er juillet 2022, sur la base d’un bulletin d’hospitalisation délivré par son médecin traitant, après avis conforme du médecin-chef de l’Administration pénitentiaire. Ce transfert ayant pour but de lui assurer une meilleure prise en charge sanitaire, selon M. Bocandé. Car la Maison d’arrêt et de correction du pavillon spécial est une prison-hôpital destinée à recevoir les détenus malades de tout le Sénégal et dont leur état de santé le justifie et ceci sans aucune distinction.
''A son admission au pavillon spécial et durant toute son incarcération, P. M. Seck a bénéficié d’un suivi médical permanent dans le respect du droit à la santé reconnu au détenu. Il a bénéficié sans rupture de toute l’assistance dont son état nécessitait. Malheureusement, dit-il, dans la nuit du samedi 9 au dimanche 10 juillet, il a rompu volontairement le lien de la détention, en s’évadant du pavillon spécial''.
Ainsi, l’Administration pénitentiaire invite la population à une meilleure collaboration pour la réintégration du détenu évadé.
BABACAR SY SEYE