Le colonel Olivier Rafowicz s'entretient avec la presse sénégalaise

Depuis Israël, via un webinaire, le porte-parole de l'armée israélienne en français, le colonel Olivier Rafowicz, s'est entretenu avec la presse sénégalaise sur quelques éléments qui entourent le conflit israélo-palestinien.
“Nous faisons face à la guerre la plus grave, depuis 1948. Pour Israël, c'est avant tout un conflit existentiel. L’État israélien se trouve dans une zone où il n'est entouré que d'ennemis qui veulent sa destruction”.
À travers ces mots, le porte-parole de l'armée israélienne en français, Olivier Rafowicz, n'a pas voulu y aller par quatre chemins, hier. Pour lui, son pays n'a pas vraiment le choix.
Mais ce qui préoccupe aussi ce soldat, c'est cette guerre informationnelle autour de la “vraie guerre”. “Aujourd'hui, il y a certes cette guerre classique qui continue de faire rage, mais les choses ne s'arrêtent pas là. En effet, à côté de ces troubles, nous avons un affrontement animé par l'information, l'influence et dans lequel les médias jouent une part considérable”.
Poursuivant son intervention, le colonel Rafowicz explique pourquoi il est crucial de s'adonner à ce genre d'exercice. “Cet élément du conflit, ce rendez-vous avec la presse est important, dans la mesure où il rétablit la vérité. Car d'aucuns nous accusent d'être en guerre contre le peuple palestinien. Ce qui est archifaux. Encore une fois, nous avons pris les armes contre les groupes terroristes, comme le Hamas et toutes ces organisations armées qui veulent nous nuire. Encore une fois, c'est un conflit existentiel”.
“On utilise les munitions de la propagande et de l'influence pour tout mettre sur le dos d'Israël”
Sur le sort subi par les populations civiles, le militaire accuse aussi directement le Hamas. Selon lui, c'est “l'organisation terroriste”, elle-même, qui utilise les civils comme “bouclier humain”.
Concernant, cette fois-ci, les chiffres découlant de ces massacres, le porte-parole de l'armée israélienne donne l'explication suivante : “Les rapports qui reviennent sur les civils tués et leurs chiffres proviennent des membres du Hamas. C'est par le truchement de la défense civile à Gaza qu'on obtient de telles statistiques. Or, cette fameuse défense civile est reliée au Hamas. En gros, on utilise les munitions de la propagande et de l'influence pour tout mettre sur le dos d'Israël”.
Pour M. Rafowicz, même l'aide humanitaire est détournée par l'ennemi d'Israël. “La fameuse aide humanitaire apporte entre 600 et 700 millions de dollars au Hamas. Et on utilise cet argent pour enrôler de nouvelles recrues. Donc, Israël ne peut pas accepter que l'aide humanitaire soit sous le contrôle du Hamas. C'est une question de sécurité nationale”.
Au-delà de cette envie de protéger les Israéliens, le colonel souligne que cette guerre sert toute la sous-région, dans la mesure où le Hamas nuit à la quiétude de la zone. “Le Hamas veut installer un califat en Palestine. Cette organisation terroriste est contre l'Autorité palestinienne. Aujourd'hui, si nous sommes en conflit contre une telle entité, nous faisons aussi le travail pour le peuple de Palestine et, au-delà, pour la Jordanie, l'Égypte, etc., autant de pays qui, pour des raisons sécuritaires, souhaitent l'éradication pure et simple du Hamas”, affirme Olivier Rafowicz.
Noam Delgo, cheffe de mission adjointe à l'ambassade d'Israël : “L'événement qui a eu lieu à l’Ucad nous avait beaucoup surpris.”
Pour Noam Delgo, cheffe de mission adjointe et consule à l'ambassade d'Israël, la réflexion a été axée sur un aspect politico-diplomatique. Elle a d'abord commenté le dernier incident survenu à l'université Cheikh Anta Diop de Dakar. “Le Sénégal est un pays chaleureux, hospitalier. C'est pourquoi l'événement qui a eu lieu à l’Ucad nous avait beaucoup surpris. Ce jour-là, l'ambassadeur était obligé de prendre congé des lieux pour des raisons de sécurité”.
La diplomate a aussi voulu apporter une réponse par rapport à ce qu'on pourrait qualifier de ruée vers la reconnaissance de l'État de Palestine. Mais elle souligne d'emblée que reconnaître l'État de Palestine n'est pas forcément synonyme de paix. Elle ajoute : “Israël a reconnu l'Autorité palestinienne depuis 1994. Depuis cette date, des négociations pour la solution à deux États ont été posées sur la table. Mais malheureusement, les discussions n'ont jamais abouti. Tout ça pour vous dire qu'en étant l'un des premiers pays à reconnaître la Palestine révèle qu'Israël a toujours mis en avant l'apaisement.”
Mamadou Diop