Le diagnostic alarmant de Dr Ciré Sagna

Lors de la caravane de presse organisée par la Direction de la Santé de la mère et de l’enfant, en collaboration avec la Direction régionale de la Santé de Tambacounda et l’Association des journalistes en santé, population et développement (AJSPD) pour la promotion de la SRMNIA (Santé de la reproduction, de la mère, du nouveau-né, de l’enfant et de l’adolescent), le médecin-chef du district sanitaire de Koumpentoum, Dr Ciré Sagna, a présenté la situation de sa structure au premier semestre 2025 et exposé les difficultés rencontrées.
Sur le plan administratif, le District sanitaire de Koumpétoum, couvre un département (Koumpentoum) 2 arrondissements (Kouthiaba et Bamba thialéne) et 10 communes (Koumpentoum, Kahéne, Kouthiaba, Maleme Niani, Kouthiagaidy, Payar, Méréto, Pass Koto, Ndam, Bamba Thialéne). Il est situé à une centaine de Kilomètres de la ville de Tambacounda. Il compte un centre de santé, 24 postes de santé, 33 cases de santé et 123 sites de Prise en charge du paludisme à domicile (PECADOM).
Avec une Superficie de 7 650 km2, selon le Médecin chef du district sanitaire de Koumpetoum, Dr Ciré Sagna, le District sanitaire accueille 6 médecins, un dentiste, 5 Techniciens supérieurs, 28 Sage-femmes d’État, 19 Infirmiers d’État, 9 Assistants Infirmiers d’État, 87 Matrones et 332 badianou gox, 665, Dispensateur de Soins à Domicile, (DESDOM) relais et pairs maris, entre autres.
Il couvre une population forte de Population : 215 737 âmes dont 51 872 femmes en âge de reproduire. Il y a, poursuit-elle, 7 594 grossesses qui sont attendues dont 1 030 à risques.
Au premier semestre 2025, renseigne Dr Ciré Sagna, le taux d'accouchements effectués dans les structures sanitaires est de 56%, 87% pour le taux d’accouchements assistés par un personnel qualifié et 11% le taux d'accouchements à domicile enregistrés dans les structures sanitaires.
Dr Sagna informe que le taux d’avortement enregistré au niveau des structures est de 4%. Le chiffre monte à 85%, pour le taux de planification familiale après avortement et à 98% pour le pourcentage de femmes enceintes ayant effectué au moins une consultation prénatale (CPN1).
Le taux de césariennes est de 0,2%. Le pourcentage Nouveau-nés ayant bénéficié du paquet de soins immédiats à la naissance est de 91%. Tandis que 7% de Nouveau-nés ont eu un faible poids de naissance.
Il y a eu des décès maternels. Leurs causes sont, selon Dr Sagna, l’éclampsie, l’anémie, le choc septique….
S’agissant des évacuations de malades, les causes sont l’avortement, la rupture prématurée des membranes, la dystocie, l’anémie et la pré éclampsie sévère.
Efforts de l’État, difficultés et contraintes
Le Médecin chef du district sanitaire de Koumpetoum souligne qu’il y a eu des investigations et un audit de tous les décès maternels et néonatals. Elle se félicite de l’atteinte du taux de prévalence contraceptive, du bon taux de couverture en SP3, de la diminution des décès maternels par rapport à 2024 et de l’amélioration des indicateurs de la nutrition et la santé de l’enfant.
D’ailleurs s’agissant de la prise en charge des malades, elle souligne que l’État a fait des efforts. Il s’agit entre autres de la fonctionnalité du bloc opératoire, la dotation en équipements pour le bloc opératoire, l’affectation de 2 médecins SOU, la dotation de motos à tous les 25 Programmes Personnalisés de Soins (PPS) pour les stratégies avancées (DP/ISMEA), la réfection de la maternité et du bloc opératoire du centre de santé (ISMEA), la dotation d’un réfrigérateur pour la banque de sang (dépôt de sang), la dotation d’une ambulance médicalisée par ISMEA et la dotation de véhicules de liaison pour les sorties.
Néanmoins, il y a des contraintes et des difficultés. Elle liste, entre autres : la rétention des données sanitaires au niveau de 7 points de prestations de services, l’absence de service de néonatologie, l’absence d’ambulance au niveau des 8 postes de santé éloignés, l’absence de formation du laborantin pour le dépôt de sang et 8 postes de santé non doublés.
Ainsi, Dr Sagna réclame un appui du district dans l’organisation des coachings sur site. Elle fait un plaidoyer pour la dotation d’ambulances médicalisées au niveau des postes de santé éloignés, pour la construction d’une unité néonatale au niveau du centre de santé de Koumpentoum, l’affectation d’un pédiatre et d’un gynécologue au centre de santé de Koumpentoum et le recrutement de 8 Sage-femmes d’État dans les postes de santé non doublés.
Ainsi le district pourra relever les défis qui se présentent, notamment, un accès à des soins de santé de qualité à toutes les femmes, y compris les soins prénatals, obstétricaux et postnatals.
CHE IKH THIAM