Publié le 8 Apr 2021 - 05:44
ACCES UNIVERSEL A L’ELECTRICITE

L’Etat cherche 732 milliards pour corriger les inégalités 

 

Le gouvernement du Sénégal organise, depuis hier, une table ronde virtuelle sur l’accès universel à l’électricité. L’objectif de cette rencontre, qui sera clôturée ce jeudi 8 avril, étant de mobiliser 732 milliards de franc CFA pour réduire les inégalités en termes d’accès à l’énergie entre les zones urbaines et rurales.

 

‘’Réduire les inégalités d’accès à l’électricité entre les populations urbaines et rurales’’, c’est l’ambitieux objectif du projet ‘’d’accès universel à une énergie en qualité et en quantité suffisantes, à moindre coût et durable à l’horizon 2025’’, lancé par le gouvernement du Sénégal. Pour réussir ce challenge, le ministre du Pétrole et des Energies, Sophie Gladima Siby, et son collègue de l’Economie, du Plan et de la Coopération internationale, Amadou Hott, ont présidé, hier, une table ronde pour mobiliser 732 milliards de francs CFA destinés au financement de projets structurants en milieux rural et périurbain.

En effet, le Sénégal est ‘’classé parmi les pays ayant l’accès à l’électricité le plus élevé en Afrique de l’Ouest (avec un taux de 76 %, à l’échelle nationale en fin 2019)’’.  Toutefois, ‘’on note de grandes disparités entre populations urbaines et celles rurales ayant accès à l’électricité, pour respectivement 94 % et 53,9 %’’. Ces inégalités, souligne-t-on, impactent non seulement les efforts de l’Etat pour un développement équilibré du territoire, mais aussi freinent le développement économique et social à l’échelle nationale. Le projet d’accès universel à l’électricité a ainsi pour ambition de corriger ces inégalités, grâce à la décentralisation de l’électrification rurale. 

Les résultats attendus étant, entre autres, l’accès pour les populations rurales à un service électrique abordable, fiable et durable. Il est envisagé, pour cela, de renforcer le rôle de la Senelec dans l’électrification rurale, avec le lancement de nouveaux instruments de mise en œuvre, dans le cadre du Programme d'urgence de développement communautaire (PUDC) et du Programme d'urgence de modernisation des axes et territoires frontaliers (Puma). Il s’agit d’améliorer l’accès des populations rurales aux services locaux de base, dans le cadre du PUDC ; de désenclaver et de moderniser les zones frontalières avec une électrification des villages situés dans ces localités, grâce au Puma.  

Pour concrétiser cette ambition, les acteurs du secteur de l’énergie entendent raccorder toutes les localités de plus 1 000 habitants au réseau MT (moyenne tension). De même, toutes les localités situées à moins d’un km de la ligne MT seront raccordées sur le réseau.  Au total, 8 590 localités seront raccordées au réseau, soit 61 % des localités pour un montant de 495 milliards CFA ; 1 000 localités seront également électrifiées, grâce au mini-réseau solaire, soit 7 % des localités pour un montant de 105 milliards et 4 500 autres localités seront éclairées, grâce aux systèmes photovoltaïques individuels, soit 32 % des localités pour un montant de 21 milliards.  

La Banque mondiale     promet de décaisser 166 milliards F CFA

Pour accompagner cet ambitieux projet du gouvernement, la Banque mondiale compte allouer 300 millions de dollars (environ 166 milliards de francs CFA) à deux projets d’électrification rurale. L’annonce a été faite par le directeur des Opérations de la BM au Sénégal, Nathan Belete, lors de la table ronde virtuelle. Il précise qu’un tiers de ce financement va permettre d’éclairer 24 % des ménages sans électricité.

Outre le volet financier, l’autre défi de l’Etat est la mise en œuvre technique du projet.  Et sur ce point, la Banque mondiale s’est aussi engagée à apporter son expertise au Sénégal, pour réaliser son objectif de l’accès universel à l’électricité, à l’horizon 2025.

En plus de la contribution des bailleurs internationaux, l’Etat veut compter sur le secteur privé national pour booster le secteur de l’énergie. Les autorités entendent ainsi réformer le secteur, pour faciliter la contribution des investisseurs locaux. L’idée est d’attirer les investisseurs privés à soutenir le secteur de l’énergie, pour corriger les inégalités liées à l’accès à l’électricité.

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