91% des accidents ont lieu en ville

Les accidents de la route sont plus fréquents en ville qu’en milieu rural. Selon le ministre Thierno Alassane Sall, 91% des accidents au Sénégal ont lieu dans les agglomérations urbaines et sont dus pour la plupart à l'excès de vitesse.
Les statistiques sont plus que préoccupantes. Au Sénégal, ‘’quelque 350 personnes perdent la vie, chaque année sur les routes et des milliers d’autres sont grièvement blessés’’. Selon le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, Thierno Alassane Sall, 91% de ces accidents ont lieu en ville et sont dus, pour la plupart, à l'excès de vitesse. Et indirectement, ce sont les chauffeurs qui sont pointés par le ministre.
‘’91% des accidents enregistrés au Sénégal surviennent en ville. Et quelque 5% en milieu rural. Cela signifie que la vitesse excessive est la cause des accidents, parce que les sections les plus mauvaises sont la route Fatick-Kaolack où il se passe moins d’accidents qu’ailleurs. Sur la RN1 Dakar-Thiès, il y a plus d’accidents que sur l’axe Fatick-Kaolack’’, déplore le ministre.
''Interdire la circulation de certains véhicules''
Dans un autre registre, Thierno Alassane Sall accuse certaines personnes d’être à l’origine de beaucoup d’accidents dans nos pays, avec les surcharges sur l’ensemble des moyens de transport. ‘’Les graves accidents en Afrique ne sont pas dus à l’état des routes, mais tout simplement à la mentalité des populations qui acceptent de prendre des voitures qui appartiennent à un autre âge.
Les États doivent mettre en œuvre des politiques pour interdire la circulation de certains véhicules, dans le sens du contrôle technique, mais également, les populations doivent se rendre à l’évidence que leurs vies sont exposées, en empruntant certains véhicules ou en ayant des comportements qui ne sont pas tout à fait appropriés’’, a fait savoir M. Sall qui présidait, hier, l’ouverture du forum international sur les politiques de transport en Afrique.
Cette rencontre, organisée par le programme de politiques de transport en Afrique subsaharienne (SSATP), sur le thème : ‘’Des moyens de transports durables, efficaces et sûrs pour les populations africaines’’, a réuni à Dakar les experts et acteurs des transports des pays de la sous-région pour partager les expériences dans ce domaine. A l’instar du Sénégal, beaucoup de pays africains sont touchés par les accidents. Selon des statistiques de l’Organisation mondiale de la santé, chaque année, les accidents de la route entraînent 200.000 morts sur le continent, ce qui représente 16% des décès dans le monde.
Modernisation du parc automobile
Par ailleurs, un ensemble de mesures doivent être prises pour faire face à ces accidents qui portent un sacré coup à notre économie, avec la perte de milliers d’hommes valides. Pour faire face, l’Afrique doit améliorer l’état de ses routes et de son parc automobile qui représente 2% du parc automobile mondial. Au Sénégal, informe le ministre Thierno Alassane Sall, un programme de renouvellement du parc automobile est déjà en cours, avec les bus. Il s’y ajoute le contrôle technique des véhicules pour rayer du parc automobile tous les véhicules en état de vétusté avancé.
Mais, paradoxalement, à cette politique de renouvellement du parc automobile, le Président Macky Sall a porté l’âge des véhicules importés de 5 à 8 ans. Cette mesure, selon le ministre, est salutaire. ‘’La réduction à 8 ans, moi je plaiderais, comme dit le président, à 10 ans. Je pense que c’est une mesure salutaire. Parce que je demande quel est l’âge moyen des véhicules à Dakar ? Je me garde de le dire devant nos invités’’, a soutenu Thierno Alassane Sall, avant de poursuivre : ‘’Si on amène des véhicules de 8 ans, c’est beaucoup moins âgé que les véhicules qui circulent à Dakar’’.
ALIOU NGAMBY NDIAYE