‘’Il faut amener d’autres joueuses’’

L’équipe du Sénégal a fait face à plus forte qu’elle lors de la finale de l’Afrobasket 2017 perdue face au Nigeria, juge le coach des U25 filles. Selon Birahim Gaye, il est temps de renouveler l’effectif avec de nouvelles joueuses plus jeunes.
Le Sénégal a perdu la finale, ce dimanche, contre le Nigeria. Qu’est-ce qui a manqué aux Lionnes ?
Il leur a manqué, à un moment du match, de la lucidité et de la fraîcheur physique. Le Nigeria leur a imposé un rythme physique auquel elles n’ont pas su répondre. Elles voulaient jouer sur le même tempo que les Nigérianes. Ce qui pose problème. Au niveau de la réussite aussi, entre les 3 quarts-temps, elles ont péché. En plus, les joueuses ont commis un certain nombre d’erreurs en défense. Face à de grandes équipes comme le Nigeria, cela ne pardonne pas.
Sur le plan physique, surtout, on a vu une équipe du Sénégal complètement battue sur les rebonds défensifs et offensifs…
On n’était pas en mesure de relever le défi sur le plan physique. Quand on joue un match de basket, surtout une finale, c’est des défis à relever pendant quarante minutes. Il y a des places préférentielles, des positions à occuper. Il faut se battre dans ce cas pour empêcher l’adversaire de les occuper.
Est-ce que le coach n’a pas péché quelque part ?
Je ne peux pas parler des choix du coach. Mais de manière globale, on a commis certaines erreurs que le Nigeria a exploitées. C’est à cause de ça qu’on a perdu.
Le Nigeria était donc supérieur au Sénégal ?
Le Nigeria était la meilleure équipe sur le terrain, hier (dimanche). Il était largement supérieur au Sénégal.
Quelle analyse faites-vous de la compétition, dans l’ensemble ?
Dans l’ensemble du tournoi, on peut retenir la présence de deux divisions. Il y a six équipes qui sont sorties du lot et le reste était en rade. Il s’agit du Nigeria, du Sénégal, du Mali, de l’Angola, du Mozambique et de l’Egypte. On peut aussi, dans une certaine mesure, mettre dans ce lot la RD Congo. C’est une équipe qui a joué un basket plaisant.
On peut dire que le Sénégal s’est bien comporté dans la mesure où l’équipe a atteint la finale et s’est qualifiée au mondial 2018 ?
Quand une équipe détentrice du titre ne le conserve pas, elle a échoué. A ce niveau, les filles se sont bien comportées mais elles sont passées à côté parce qu’elles n’ont pas remporté la coupe.
Quels sont les points positifs que vous avez relevés de la participation du Sénégal à l’Afrobasket, Bamako 2017 ?
On a vu de jeunes joueuses qui ont fait de bonnes choses. C’est le cas d’Oumoul Khaïry Thiam, Aminata Fall et, dans une certaine mesure, Aïcha Sidibé, si on la rectifie. Il y a également Ramata Daou qui a eu un bon comportement. C’est une satisfaction pour moi. Cela montre aussi qu’il y aura des filles pour assurer la relève. J’ai aussi apprécié la prestation d’Astou Traoré. Elle s’est très bien comportée, surtout sur le jeu offensif. Par rapport à son âge et à son niveau, elle peut encore accompagner certaines filles.
Où est-ce que l’équipe a péché, selon vous ?
La première chose, c’est qu’on joue parfois par à-coup. Contre le Nigeria, on a fait un bon premier quart-temps. Ensuite, l’équipe s’est métamorphosée. L’autre chose, c’est qu’hier (dimanche), les filles du banc n’ont rien apporté à l’équipe. Des fois, on joue de façon désorganisée. On peut aussi dire que le Nigeria les a poussées à déjouer. Ce qui ne devait pas arriver à une équipe comme le Sénégal. Mais dans l’ensemble, l’encadrement technique et les joueuses ont fait du bon travail.
Aujourd’hui, on peut dire que le Sénégal est arrivé à une phase de transition générationnelle, avec certaines joueuses qui ont pris de l’âge. N’est-il pas temps maintenant de procéder au rajeunissement de l’effectif ?
La transition actuellement est fondamentale. On ne peut pas occulter ça. Il faut amener d’autres joueuses. Mais cela doit se faire dans la continuité car ces filles (le groupe actuel, Ndlr) ont fait du bon travail. Le coach a dit qu’il va partir mais il faut poursuivre dans le même tempo pour gagner d’autres titres. Il y a de la matière, la relève est là. On (U25 filles du Sénégal) est classé 3e aux derniers Jeux de la Francophonie, Abidjan 2017. Il y avait également des jeunes, dans la présélection pour la préparation de l’Afrobasket 2017, qui ont été recalées. C’est le cas d’Elma Malou, Dado Faye, Ndèye Khady Dieng. Yacine Diop n’est pas venue parce qu’elle est blessée. On a beaucoup de filles qui peuvent valablement défendre les couleurs de notre pays.
Que pensez-vous de la décision de Moustapha Gaye de quitter le banc de l’équipe ?
C’est une décision personnelle. Toutefois, je crois qu’au Sénégal, il y a de la matière. Les gens sont là et le travail doit continuer.
LOUIS GEORGES DIATTA