ALLONS DIALOGUER !

Un petit sondage pas moins exhaustif sur la nécessité de l'opposition à participer au dialogue sur le système politique initié par le Chef de l'État, a révélé un Rejet quasi unanime par quelques partisans de l'opposition, qui dès fois sont des relais de communication de leur formation politique ou bien des responsables affirmés de la scène politique.
Attitude qui peut se comprendre compte tenu des agissements du régime en place à l'endroit des acteurs de l'opposition, entre musellements, intimidation, politisation des dossiers judiciaires, ciblage et complots, diffamation et désinformation à leur encontre, privation d'exercice de libertés politiques, révocation d'un député-maire sous des bases juridiques fallacieuses, emprisonnement de chroniqueurs, discours haineux et séparatiste, menace et traitement inhumain de l'opposition qualifiée de résidu par le premier ministre; Qui par le passé était au cœur des combat de pratiques antidémocratiques.
Et il faut rappeler que le dialogue, malgré toutes ses péripéties et les urgences du pays, s'inscrit dans le calendrier républicain de la vie d'un pays et de ses institutions.
L'opposition est une institution politique qui doit participer fidèlement, loyalement et patriotiquement à la construction du Sénégal, gage de développement tant souhaité et recherché par tous. Elle mérite considération, respect et doit être consultée régulièrement sur des problématiques de la nation sénégalaise. Elle est législateur à l'assemblée nationale, elle est gestionnaire du pouvoir politique local, elle est membre du patronat également.
L'opposition a toujours joué les rôles d'avant-gardiste dans cette magnifique tradition démocratique du dialogue à travers ses pertinentes propositions, ses amendements qui écartent toujours des revirements jurisprudentiels, ses recommandations lors des réformes conduisent souvent à légiférer.
Toutefois, le jeu politique est la plupart du temps biaisé par le non-respect des engagements de convergence ou le forcing des points de désaccord de la part du pouvoir, ou encore de la politique de la chaise vide par l'opposition, qui leur porte souvent préjudice, suscitant des remous, des manifestations, des point de presse, mémorandum, pétitions...en guise de révolte politique.
ALLONS DIALOGUER sur les TDRs qui méritent sincèrement une table ronde et un dialogue objectif entre les différentes parties( le chef de l'État, les alliés du parti au pouvoir, la société, la justice ). La justice devra prendre part au dialogue, en tant qu'acteur de la validation en amont et en avant du processus électoral, un arbitre du contentieux juridico-politique à travers les recours en annulation ou recours pour un contrôle de constitutionnalité de la loi déposés par les acteurs politiques.
Les points de discussion motivent une réelle adhésion de l'opposition à ce dialogue, une occasion pour le Président de la République de se rectifier après ses actes regrettables lors des législatives et de la session parlementaire où il s'est permis un reniement.
Cette fois-ci, il ne s'agira pas d'un dialogue en terrain conquis comme à l'assemblée nationale où tous les préalables étaient assurés pour écraser l'adversaire. C'est le moment pour l'opposition de mettre fin de manière très républicaine à la période de grâce d'autant plus que c'est le Chef de l'État qui a tendu la main.
Ousmane Sonko sera un représentant de parti comme les autres parties prenantes. Le chef de l'État Bassirou Diomaye Faye devra se comporter un vrai régulateur politique, une personnalité neutre dont la finalité est de parvenir à des solutions consensuelles des acteurs politiques. La réussite de ce rendez-vous politico-institutionnel dépendra indéniablement de sa posture de Président de la République.
L'opposition est alors invitée à répondre positivement à cet appel pour un dialogue constructif dans le but d'asseoir définitivement le pluralisme politique modéré, de corriger les imperfections du parrainage, de valider une bonne fois le statut du chef de l'opposition, élément fondamental de la participation de l'opposition dans les débats d'intérêt économique, social, environnement, diplomatique, culturel....., d'éviter les pièges du régime dans sa volonté de réformer la Constitution du Sénégal qui pourra encore nous plonger dans cette spirale de querelles inutiles, de contestations politiques et juridictionnelle sur les clauses d'éternité, la sélection des candidats aux élections fondée sur des mécanismes juridiques légitimés par voie référendaire.
L' actuelle opposition est bien outillée en termes d'expérience politique, de maîtrise de l'arsenal juridique du système politique sénégalais, de connaissances techniques pour parer à toute éventuelle manœuvre malsaine du régime en place. C'est le moment d'enseigner à Ousmane Sonko que la VRAIE POLITIQUE, ce n'est pas se bander les muscles et proférer des insanités, ce n'est pas l'usage des moyens de l'État pour combattre les opposants, ce n'est pas le mépris mais bien une science qui fait Appel à la bienséance, au respect de la contradiction, au débat d'idées, à la culture de la civilité et de la quête permanente de la paix pour l'attente et la cohésion sociale.
J'appelle au sens de la Responsabilité et du Bon sens à tous les leaders politiques de l'opposition à répondre favorablement à ce dialogue.
Stéphane Ndione
Président du Mouvement ALIÉ ( Alliance pour le Leadership, l'Innovation et l'Émergence)