Les populations de Bargny ont rappelé, hier, qu’elles ne veulent en aucun cas d’une centrale à charbon dans son périmètre communal. Le panel organisé par le collectif d’Ong « publiez ce que vous payez », à la station Edk de la localité, leur a servi de tribune pour crier les maux qui assaillent leur ville menacée aujourd’hui de disparition. De l’avis d’Oumar Diallo, son chargé des programmes, « il y a la société Sococim qui est là et la centrale à charbon avec ses impairs. Mais aussi l’éventualité de la construction d’un port minéralier ». Ce qui constitue, selon lui, « des événements qui peuvent impacter négativement sur la vie des populations de Bargny ».

Face à la détermination de la population de Bargny qui refuse l’implantation de la centrale à charbon, Oumar Diallo a ajouté : « Les populations ne veulent pas de ce projet et voudraient, s’il y a cette centrale, qu’elle soit à gaz et non à charbon. Nous voulons voir comment limiter ces conflits ». Car, fait-il remarquer, « il ne suffit pas seulement de dénoncer, mais il faut dire s’il y a problème, qu’est-ce qu’il faut faire ». En effet, le protocole signé, en Mars 2017, a été rejeté par les populations et le conseil municipal. Dès lors, persiste Oumar Diallo, « il faudra voir comment trouver une solution pour discuter avec les autorités locales, la population et l’Etat pour trouver un protocole gagnant-gagnant permettant aux populations de vivre normalement dans un environnement sain ».

D’ailleurs, fait remarquer le chargé du programme de la coalition d’Ong « publiez ce que vous payez », les propos du Premier ministre à propos de la transition du charbon vers le gaz, montrent un assouplissement de la position de l’Etat. Mais, fait-il noter, « les populations n’en veulent pas. Elles voudraient dans l’immédiat une centrale à gaz ». Du côté des responsables du collectif de défense des intérêts de Bargny, les propos du Premier ministre ne sont que des propos de campagne et même un piège. En effet, fait remarquer Oumar Mbengue, « la déclaration du Premier ministre n’est qu’une promesse politique. Quand une autorité fait une déclaration, il faut le mettre dans son contexte ». Car, poursuit-il, « s’il dit qu’on va passer du charbon au gaz, dans quatre ans, tout le monde sait que ce sont des promesses électorales pour faire tomber Bargny dans l’escarcelle de leur coalition ».

Lui et d’autres doutent de l’applicabilité de cette promesse, en 2021. D’ailleurs, à ce propos, annonce-t-il, « nous allons d’abord demander aux populations bargnoises leur avis par rapport à la question. Si les bargnois donnent leur aval pour la substitution, nous allons nous plier à leur volonté. Le collectif est foncièrement contre la centrale ».  

PAPE MOUSSA GUEYE (Rufisque)