Publié le 30 May 2022 - 22:52
C1 // FINALE // LIVERPOOL-REAL MADRID (0-1)

Et à la fin, c’est le Real Madrid qui gagne...

 

Funambule de renom, le Real Madrid a tout joué sur un fil, jusqu’au bout. Après s’être fait peur lors des poules puis avoir battu de justesse chacun de leurs adversaires après la phase de groupes, les Merengues ont continué leur périple sur la corde raide avant de s'offrir trente minutes de folie au Stade de France face à Liverpool. Pour en sortir gagnant, évidemment.

 

Le Real Madrid a souffert, le Real Madrid a tangué, mais dans le ciel de Saint-Denis, le Real Madrid a brandi sa quatorzième Ligue des champions. Comme à son habitude, le sourcil gauche de Carlo Ancelotti tutoyait sa crinière argentée. Comme un symbole, c'est son diamant Vinicius Junior - qu'il a poli cette saison -, qui s'en est allé décrocher cette nouvelle étoile. Pour lui, mais aussi pour le Real qui n'a jamais cessé de renouveler sa confiance au gamin brésilien. À l’image de la trajectoire rectiligne vécue par le jeune de 21 ans, les Merengues sont eux aussi montés en puissance tout au long de cette campagne de Ligue des champions. Comment oublier ce temps, finalement pas si lointain, quand Karim Benzema et compagnie s’inclinaient face au Sheriff Tiraspol sur un missile de Sébastien Thill ? Quand on voit le chemin parcouru depuis, il faut croire que ce qui n'était finalement qu'un petit coup à l’ego a fait du bien.

Benzema et Courtois locomotives d'un TGV endormi

Toujours poussif en championnat, le Real Madrid a engrangé les points et les succès en partie grâce à deux phénomènes qui, eux, n’ont jamais baissé en gamme : Thibaut Courtois dans les cages, Karim Benzema devant les buts. Huit mois plus tard, au moment de faire les comptes, les deux hommes trônent en haut des classements de leurs catégories respectives : le portier belge conclut son parcours européen avec 61 arrêts, soit 46 de plus qu'Alisson, deuxième au classement, et l’attaquant français termine avec 15 réalisations en 12 matchs et donc meilleur buteur de cette C1 2021-2022. À 30 et 34 ans respectivement, les deux vétérans madrilènes sont les locomotives d’un club que tout le monde voyait éliminé dès les huitièmes de finale contre le PSG.

Un match qui a permis aux Merengues d’enfin prendre conscience des qualités d’un groupe au sein duquel beaucoup n’étaient que l’ombre d’eux-mêmes en début de saison. Il ne faut pas s'y tromper : le triplé de Karim Benzema face aux Rouge et Bleu a ranimé tout Madrid. Mieux, les hommes de Carlo Ancelotti ont aussi progressivement retrouvé un milieu de terrain qui s’était un peu éteint après son Ballon d’or : Luka Modrić. Auteur de plusieurs actions de grande classe - Liverpool n'y a pas échappé -, l'ancien des Spurs permet au passage à sa nation de s’affirmer en tant que talisman de la C1 : chacun des dix derniers gagnants comptait un ressortissant croate dans ses rangs.

« Le plus amusant a été le match contre le PSG. C'était 15 ou 20 minutes de folie parce qu'il est très difficile d'expliquer ce qui se passe les soirs de Ligue des champions à Bernabéu » , s’amusait d’ailleurs Modrić lors de la remise du prix de « Légende Marca » il y a dix jours. Un épisode « marrant » , qui a remobilisé les cadres et qui voit le Real Madrid activer le mode pilote automatique, avec la sérénité qu’apportent traditionnellement les machines. En quarts de finale, la Casa Blanca se rassure contre Chelsea avant de nouveau se qualifier au bout de la prolongation, sur un but de Karim Benzema. Cette fois-ci, dos au mur, le Real emmène avec lui tous ceux qui avaient tardé à monter dans le train lors des huitièmes, dans un Santiago Bernabéu désormais habitué à ces remontadas. Et ceux qui s’étaient montrés plus transparents lors du début de saison sont alors ceux qui replacent les minots à la 80e minute, ceux qui lancent les chants dans les tribunes à coups de grands signes des bras, et ceux qui sont les premiers à faire le tour du terrain pour fêter avec les supporters une nouvelle remontée, face aux Blues. Continuant sa leçon d’équilibrisme, le Real Madrid viendra même à bout du Manchester City de Pep Guardiola, en ayant mené seulement trois minutes face aux Sky Blues.

« Carlo Ancelotti a beaucoup de connaissances en psychologie »

« En regardant les matchs contre Chelsea et Manchester City, je pense que le Paris Saint-Germain a été le plus proche d'éliminer le Real Madrid en matière de contrôle, de domination et de jeu » , se targuait d’ailleurs Mauricio Pochettino dans une interview pour Marca ce dimanche. Difficile de donner tort au coach parisien. Cette nouvelle soirée européenne de mai a vu le plus grand club de Madrid poursuivre sur sa lancée de victoires ric-rac. Face à Liverpool, les hommes de Carlo Ancelotti n'ont tiré que trois fois, n'ont cadré qu'une seule fois. Mais cela a suffi. Devenu le coach le plus titré de la Ligue des champions avec quatre succès, son deuxième avec le Real, Carlo Ancelotti a sa part de responsabilité dans ce nouveau triomphe madrilène. Cela n'a pas échappé à Florentino Pérez : « Carlo connaît si bien les joueurs et le Real Madrid, il a beaucoup de connaissances en psychologie » , assurait-il après la victoire finale de son équipe au stade de France. Pérez le sait mieux que quiconque : les joueurs passent, les coachs aussi, mais depuis le nouveau millénaire, le Real a déjà remporté la C1 à sept reprises. Cela en dit long.

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