Publié le 29 Jan 2022 - 07:55
CAN 2021 - ADVERSAIRE DE LA GUINÉE ÉQUATORIALE

L’efficacité des Lions à l’épreuve de l’endurance du Nzalang Nacional

 

Face à la Guinée équatoriale, le Sénégal devra faire mieux que contre le Cap-Vert. Les Lions auront plus que jamais besoin de leur efficacité offensive pour venir à bout du Nzalang Nacional, qui a une défense difficile à manœuvrer.

 

L’aventure se poursuit pour l’équipe nationale du Sénégal à la 33e édition de la Coupe d’Afrique des nations. Les Lions avancent lentement vers leur objectif principal : remporter pour la première fois un sacre continental. Jusque-là, les résultats suivent et les hommes d’Aliou Cissé améliorent leur jeu. Après s’être sortis, avec beaucoup de circonstances favorables, du piège capverdien, ils doivent surmonter, en quarts de finale, l’obstacle de la Guinée équatoriale.

Dans cette confrontation, les Sénégalais partent favoris, certes. Mais attention au Nzalang Nacional. Ce n’est certainement pas un foudre de guerre, mais l’équipe équato-guinéenne sait gagner des combats. En atteste son parcours depuis le début de la Can-2021 au Cameroun. Tombés d’entrée face à la Côte d’Ivoire (1-0), les coéquipiers d’Ivan Edu se sont remis sur les rails, en s’imposant devant la Sierra Leone sur le même score. Les hommes de Juan Micha Obiang Bicogo avaient gardé le meilleur pour la suite. Opposés à l’ogre algérien, tenant du titre, avec 35 matches d’invincibilité, personne ne vendait cher leur peau. Contre toute attente, la Guinée équatoriale a renversé les Fennecs (1-0) grâce à Obono Esteban Obiang (70e) pour se qualifier en huitièmes de finale. Laissant sur le carreau les champions d’Afrique qui sont sortis de la compétition par la petite porte, avec une dernière place dans la poule E, un point et un seul petit but.

 Malgré cet exploit, la sélection équato-guinéenne est restée ce petit poucet du tournoi. Comme au premier tour, les pronostics la déclarent perdante face au Mali, leader de la poule F avec deux victoires et un nul. Les Équato-Guinéens vont une nouvelle fois briser les rêves d’un candidat au titre. Mais la Guinée équatoriale n’est pas en quarts de finale par hasard. Son succès, elle le doit à sa résilience. Avec son système du 4-4-2, l’équipe assure ses bases arrières grâce à son bloc bas. Ses joueurs, prêts à subir les assauts de l’adversaire, ne rechignent pas aux tâches défensives. Ils sont agressifs sur le porteur du ballon à qui ils imposent un marquage serré. Ce qui explique, entre autres, le nombre important de fautes commises et les avertissements écopés (31 fautes et 4 cartons jaunes contre le Mali). Cette stratégie leur a plutôt réussi, puisqu’en quatre rencontres, leur défense n’a concédé qu’un seul but.

Faire preuve de réalisme

Aliou Cissé et ses hommes sont donc avertis. En plus de savoir défendre son camp, le prochain adversaire du Sénégal a le potentiel pour jouer les contres. Il peut compter sur des joueurs véloces et entreprenants comme Edu et Hanza ou leur capitaine et attaquant expérimenté, Nsue (meilleur buteur du Nzalang Nacional, 13 buts). Sur ce point, le Sénégal n’a pas beaucoup de soucis à se faire. La défense des Lions, la seule de la compétition à n’avoir pas encaissé de but jusque-là, tient bon. C’est surtout au plan offensif que se situent les craintes.

Depuis le début de la compétition, l’équipe a montré des signes d’une inefficacité déconcertante. Même si elle a inscrit deux buts lors du huitième de finale, le doute persiste. D’autant plus que le Cap-Vert a joué en infériorité numérique pendant plus d’une heure (réduit à dix à la 21e puis à neuf à la 57e).

Face à la Guinée équatoriale, les Lions n’auront pas assez d’espaces comme ce fut le cas contre les Requins bleus. Ils devront faire preuve de réalisme, en concrétisant les occasions qu’ils auront créées pour ne pas se retrouver dans la situation de la seconde période du match contre le Malawi. A force de louper les opportunités de but, l’adversaire a pris confiance et essayé de profiter du doute installé dans la tête des Sénégalais. La Guinée équatoriale procèdera pareil.

L’Algérie l’a appris à ses dépens. Les Fennecs ont dominé largement la partie (69 % contre 31 %) sans concrétiser. Bien qu’ils fussent assaillis, les protégés de Micha ont su saisir l’opportunité pour asséner le coup fatal à la 70e mn. Ils ont  remis la même stratégie en huitième pour amener le Mali à l’usure et se qualifier aux tirs au but.

Rafraichir l’attaque

Face à la Guinée équatoriale, il faudra montrer plus de maitrise et de rapidité dans le jeu. Pendant les quatre dernières sorties, les Lions ont trainé des lacunes dont les nombreuses pertes de balle dues à une mauvaise passe, un mauvais choix. L’adversaire n’hésitera pas à sauter sur la moindre offrande pour faire mal, à moins qu’Aliou Cissé arrive à résoudre ce problème comme il l’a promis.

‘’Souvent, on fait de mauvais choix. Quand on doit jouer à gauche, on joue à droite. Quand on doit garder la balle, on la remet, ou l’on doit jouer en une touche de balle, on en fait deux. C’est des choses qui peuvent se travailler. Pour mettre nos attaquants dans de meilleures conditions’’, avait analysé le coach après la victoire contre le Cap-Vert.

L’autre aspect qui doit être revu, c’est le choix des hommes. Si le coach a rectifié le tir au milieu de terrain en intégrant Pape Guèye aux côtés de Gana Guèye et Nampalys Mendy, il reste les éléments de l’attaque. Contre les Requins bleus, il avait aligné Sadio Mané à gauche, Boulaye Dia à droite et Famara Diédhiou en pointe. Mais ces deux derniers ont presque le même profil. D’ailleurs, les centres du côté droit ont souvent été ratés.

Par contre, il y a eu un léger mieux, avec l’entrée de Bamba Dieng qui a bien combiné avec Diédhiou pour le 2e but. Aliou Cissé devra oser aligner le jeune attaquant de l’OM et mettre Famara ou Boulaye sur le banc. Quand il a fait son entrée en jeu, Bamba a pris beaucoup d’initiatives avec des frappes et des courses verticales qui ont fait beaucoup de bien à l’équipe. Pour une fois, Aliou devra mettre de côté sa ‘’politique protectrice’’ et donner aux jeunes joueurs plus de temps de jeu.

LOUIS GEORGES DIATTA

 

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