13 axes pour une ‘’privatisation réussie’’ de la Sonacos Sa

Dirigé par Habib Sy, le Comité de stratégie du Parti espoir et modernité (PEM)/Yaakaaru Réew Mi s’est penché sur la privatisation de la Sonacos Sa. Il propose 13 axes pour qu’elle se déroule dans les meilleures conditions possibles.
C’est connu. Le gouvernement du Sénégal s’est engagé auprès du Fonds monétaire international (FMI) à privatiser la Sonacos Sa, en 2018. Le Comité de stratégie du Parti espoir et modernité (PEM)/Yaakaaru Réew Mi, sous la houlette de Habib Sy, ‘’exprime sa préoccupation sur ce dossier, compte tenu des échecs précédents dans le secteur’’. Précisant d’emblée qu’il n’est pas un parti de critiques improductives, il suggère 13 points pouvant préserver les intérêts du paysan, de l’Etat et du personnel. ‘’Des axes pour une privatisation réussie de la Sonacos Sa’’, renseigne le document dont EnQuête détient une copie.
Habib Sy et ses camarades estiment que l’Etat et le repreneur doivent s’engager pour l’élaboration et la mise en œuvre d’une méthode d’évaluation de la privatisation, à la fin de chaque campagne de commercialisation, pour redresser et corriger d’éventuelles pratiques préjudiciables aux intérêts des paysans. Le ministère en charge de l’Agriculture, poursuivent-ils, doit être le maître d’œuvre des négociations avec le repreneur plutôt que le ministère en charge des Finances et que l’Etat doit susciter, encourager et soutenir une manifestation d’intérêt du secteur privé sénégalais. Le cas échéant, indiquent-ils, le gouvernement doit accorder une préférence nationale aux opérateurs privés sénégalais qui auront satisfait aux prescriptions du cahier des charges, voire favoriser une association entre un repreneur stratégique étranger avec un ou des opérateurs privés nationaux.
Il s’y ajoute que les organisations professionnelles faitières doivent être impliquées dans le processus de privatisation, considère le Comité de stratégie de PEM. Qui poursuit : ‘’Le repreneur doit s’engager à acheter la quantité d’arachide nécessaire et suffisante pour le fonctionnement progressif de toutes les usines de transformation. Avec le soutien de l’Etat, il doit commercialiser l’huile d’arachide produite par les usines sur le marché sénégalais et préserver tous les emplois de l’entreprise, à l’exception des postes dont le personnel souhaiterait un départ négocié’’.
Toujours dans les propositions, le PEM souligne dans le document que l’acquéreur doit souscrire un engagement ferme et irrévocable à participer à la promotion et au développement des cultures de l’arachide, en collaboration avec l’Etat et les organisations paysannes, notamment participer à la reconstitution du capital semencier par la signature de protocoles d’accord avec l’ISRA, l’ANCAR et les organisations paysannes compétentes, et commencer à temps utile les campagnes de production et de commercialisation, pour éviter que les paysans ne bradent leurs productions. Il doit également remettre à niveau tout le matériel d’appui à la collecte et à la commercialisation et concevoir un système d’achat au producteur permettant d’atténuer, voire supprimer définitivement l’intervention négative d’intermédiaires comme le modèle de la Sodefitex, en ce qui concerne l’accompagnement des producteurs et la commercialisation du coton, qui pourrait être une référence.
Au cas où la privatisation serait faite au profit exclusif d’un opérateur privé sénégalais, Habib Sy et Cie invitent l’Etat à s’engager à accompagner le repreneur pour la commercialisation de l’huile d’arachide sur le marché international et le protéger contre les lobbies de ce marché. ‘’Le gouvernement doit entreprendre des négociations avec le client pour affecter au prix au producteur une partie des subventions du secteur de l’agriculture. L’objectif sera d’amener le prix du kilogramme d’arachide à 500 F CFA voire plus dans un délai de trois (03) ans, après la privatisation.’’ De plus, ‘’l’acheteur doit s’engager à céder une partie des actions aux organisations de producteurs d’arachide, dans un délai à déterminer en fonction des investissements de départ, et l’Etat doit s’engager à accompagner le repreneur pour la professionnalisation de la filière, dans un délai de 2 ans, pour faciliter la coopération entre celui-ci, les producteurs et les autres acteurs de la chaîne de valeur’’.
AWA FAYE