Publié le 24 Jun 2013 - 08:44
COMMISSION NATIONALE DE RÉFORME DES INSTITUTIONS

Le Pds boycotte, Loum recadre

 

Sans surprise, le Parti démocratique sénégalais (Pds) a boycotté ce week-end les travaux de la Commission nationale de réforme des institutions (Cnri) qui rencontrait les partis politiques à Dakar. Mais, pour l'ancien Premier ministre Mamadou Lamine Loum, il y a nécessité de recadrer le débat pour éviter les confusions.

Les travaux de la Commission nationale de réforme des institutions se dérouleront en l'absence du Parti démocratique sénégalais (Pds). Oumar Sarr, Coordonnateur dudit parti et ses camarades ont tout bonnement pris la ferme décision de boycotter ces travaux. D'ailleurs, ils ont fait la politique de la chaise vide ce week-end lors de la rencontre entre la Cnri et l'ensemble des partis politiques. Motifs avancés : ''ces travaux de la Cnri sont une relecture des Assises nationales au profit de Macky Sall''.

De plus, déplore, Ali Guèye, du Front national (FN) et membre de la Coalition des partis de l'opposition, ''la composition de cette commission ne reflète pas la démocratie et n'épouse pas une démarche inclusive''. Partant de la, il exige que ''cette commission soit dissoute et qu'une personne indépendante soit mise à sa tête''. Pour les opposants, ''le Président de la Cnri, Amadou Makhtar Mbow, a déjà dirigé les Assises nationales qui sont une option politique clairement définie et dirigée contre les intérêts de l'ancien régime''. À cet égard, ''on ne peut pas admettre aujourd'hui qu'il revienne pour diriger la Cnri''.

Des mécontents, il n'y en a pas qu'au Pds et chez ses alliés. Plusieurs autres formations politiques dont Démocratie citoyenne de Samir Abourizk, Mouvance pour la République, membre de Bennoo Bokk Yaakaar, ont dénoncé la composition et la démarche de la Cnri. ''J'ai combattu le régime de Wade mais aujourd'hui, je vois pire avec le système Macky. À partir d'aujourd'hui, je rejoins l'opposition'', déclame Mor Fall, leader dudit parti.  

«Des axes et des lois pour une constitution»

Mais, pour Mamadou Lamine Loum, il y a lieu de recadrer le débat. «La commission travaille sur un sujet qui n'est pas en contradiction avec les Assises nationales qui étaient une instance et un moment de réflexion forte pour le pays sur tous les aspects de la vie politique, économique, sociale, culturelle,  alors qu'ici il s'agit d'une simple question liée aux institutions», explique l'ancien Premier ministre. «Il ne s'agit pas de discuter pendant un an ou six mois, mais plutôt de discuter pour les populations pendant une journée sur l'ensemble du territoire national et de continuer à discuter pendant quelques semaines entre les porteurs d'enjeu, la commission et les experts pour enfin sortir un texte, un produit final qui sera livré au président de la République», ajoute Loum. «Il s'agit de rédiger des axes et des lois pour un projet de constitution'', indique-t-il.

Au total, 134 sur les 212 partis politiques que compte le pays, ont pris part à cette rencontre avec la Cnri. Seuls 78 partis, dont les convocations sont revenues avec la mention inconnue à l'adresse indiquée, n'ont pas pu participer à ces travaux qui visent à collecter les sentiments les plus divers des Sénégalais sur la manière dont les institutions du pays doivent être organisées.

ASSANE MBAYE
 

 

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