Publié le 13 Jan 2012 - 18:59
CONGRÈS DU PEUPLE - MOBILISATION

Le coup de maître du M23

Une foule monstre à l'Obélisque

 

Les Sénégalais ont répondu massivement présents au ''Congrès du peuple'' organisé hier par le M23. Par petits groupes, militants et sympathisants ont rallié la Place de l’Obélisque par divers moyens de locomotion.

 

La forte chaleur qui a prévalu une partie de l'après-midi d'hier n'a pas ramolli l’ardeur des milliers de manifestants aux t-shirts diversement colorés à l’emblème du M23. ''Non à la candidature de Wade!''. Un slogan repris par dans les morceaux du dernier album du mouvement Y en à marre distillés du haut du podium..

 

A la différence des manifestations antérieures du M23, celle-ci est mieux organisée. Même si les leaders des grands partis de l’opposition ont par moment semé la cacophonie en arborant des t-shirts à la couleur de leur formation politique respective, en violation du règlement intérieur du M23. Ce qui a d’ailleurs créé des altercations entre les préposés à la sécurité et les militants de l’Alliance des forces de progrès (Afp).

 

 

A 17 H déjà, la Place de l'Obélisque est déjà pleine à craquer. Si certains leaders de partis sont arrivés plutôt, d’autres comme Macky Sall (APR), Idrissa Seck (Rewmi), Ousmane Tanor Dieng (PS), Moustapha Niasse (AFP), sont arrivés plusieurs minutes après en faisant une parade digne d’un meeting politique.

 

 

Mais la star du jour a incontestablement été Barthélemy Dias, le jeune socialiste dont l’apparition, contre toute attente, a éclipsé les différents orateurs qui ont défilé sur le podium. Revenu du Commissariat central après son audition relative au meurtre de Ndiaga Diouf, le maire de la commune de Mermoz, perché sur un pick-up gris, les bras en l’air, lunettes noires derrière le visage, s’est offert un bain de foule en standing ovation. ''C’est le vrai Roi des arènes'', lancent certains jeunes séduits par le ''courage'' du secrétaire général des Jeunesses socialistes.

 

 

En relaxant provisoirement ''Barth'', les autorités policières craignaient-elle des risques d’affrontement à la fin de la manifestation ? Selon certaines indiscrétions, les jeunes de l’opposition envisageaient en effet de ''mettre le feu au pays'' si leur camarade continuait d'être retenu. L’appel à ''la libération'' lancée par Me El Hadji Diouf a également dopé la foule surexcitée.

 

A quelque mètres de là, un imposant déploiement de forces de l'ordre est visible. Lourdement armés, la mine sévère, les éléments du Gmi sont appuyés par un char de combat et un camion à eau. Une ambiance électrique surveillée de près par un hélicoptère qui survolait les lieux. Mais la tension finit par baisser la nuit tombée, les ''congressistes'' ayant pris le parti de rentrer chez eux dans un calme digne, manifestement heureux d'avoir réussi un joli coup.

 

Daouda GBAYA

 

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