Publié le 15 Jun 2019 - 18:11
CONSÉQUENCES DU DÉFICIT PLUVIOMÉTRIQUE SUR L’AGRICULTURE A THIÈS

Des productions en baisse et d’autres en hausse

 

Des productions céréalières (mil, niébé, sésame) ont connu une baisse, lors de la dernière campagne agricole. Idem pour l’arachide. Mais celles du sorgho, du maïs et du manioc sont en hausse, dans la région de Thiès.

 

L’année dernière, le secteur de l’agriculture a englouti 62 milliards de francs Cfa. Cette année, il est encore prêt à absorber 59 milliards. En dépit de cet investissement, des baisses de productions sont constatées de part et d’autre. Dans une région aussi agricole que Thiès, les productions céréalières (mil, niébé, sésame) ont connu une baisse. Elles sont passées de 120 754 tonnes en 2017-2018 à 73 532 tonnes en 2018-2019, soit un déficit de 39 %.

Selon le directeur régional du Développement rural (Drdr), le déficit pluviométrique dans toute la région est un indicateur clé dans la baisse de productions agricoles. A son avis, c’est celui-ci qui a occasionné une baisse drastique de ces productions, surtout céréalières. ‘’L’année dernière, il y a eu une longue pause pluviométrique. C’est après la fête de Tabaski, vers le 23 août, que les pluies sont revenues dans la région. C’était vraiment une situation difficile. Donc, il ne peut en aucune manière y avoir une hausse des productions’’, soutient Mamadou Guèye. Il faisait la présentation du bilan de la campagne agricole écoulée.

Il a rappelé qu’excepté le manioc, le maïs (10 %) et le Sorgho (31 %), l’arachide a connu aussi une baisse de 17 %. Cependant, Mamadou Guèye précise que, pour la campagne 2019-2020, des stratégies efficaces sont en train d’être mises en œuvre, afin de booster les productions agricoles dans la région de Thiès. D’ailleurs, informe-t-il, les agriculteurs et les producteurs ont commencé, depuis longtemps, à recevoir les intrants agricoles. ‘’Pour l’arachide, 73 % ont déjà été reçus par les producteurs. On pense qu’on va boucler d’ici à la semaine prochaine’’, a-t-il fait savoir.

Retard dans la livraison et disponibilité des engrais et semences

Si, lors de la campagne écoulée, une baisse notoire des productions de céréales a été constatée dans la région de Thiès, pour celle à venir, le Drdr de Thiès annonce des mesures d’atténuation qui vont redonner le sourire aux agriculteurs et producteurs. Il faut, d’ores et déjà, dit-il, mettre à la disposition des producteurs des semences certifiées, mais aussi du matériel agricole de qualité.

‘’Pour les perspectives de 2019-2020, on attend en termes de semences d’arachide, pour la région, 2 632 tonnes. On espère aussi 1 065 tonnes d’engrais pour le 6-20-10. Pour les semences de niébé, on attend 665 tonnes. On prévoit également les autres spéculations tels que le maïs, le sorgho, sans compter le matériel agricole. Sur la traction animale, on attend 600 semoirs, 40 oursins, 60 charrettes équines et 20 charrettes asines. Voilà ce qui est attendu’’.

Mamadou Guèye souhaite aussi le complément des tracteurs. ‘’L’année dernière, on a attribué 22 tracteurs à la région et on n’en a reçu que 6. Donc, il nous reste 16 tracteurs à acquérir’’, renseigne-t-il, tout en affirmant que l’État est toujours disposé à soutenir les ‘’travailleurs de la terre’’.

Dans cette perspective, l’adjoint au gouverneur chargé du développement, Omar Ndiaye, a appelé à l’identification des forces et faiblesses, à renforcer les dispositifs et à corriger ‘’tous les éléments’’ qui ont entaché la campagne agricole précédente, pour une agriculture viable. ‘’L’État subventionne, mais, au final, on peine à atteindre les résultats escomptés. Pour 2019-2020, il faut penser aux mécanismes pouvant permettre de faire face aux changements climatiques’’, a ajouté le collaborateur d’Amadou Sy.

Prenant la parole, producteurs et agriculteurs ont soulevé des inquiétudes relatives au retard dans la livraison et la disponibilité des engrais et semences. Dans ce sillage, le président de l’Union des groupements et producteurs de Mékhé préconise le retour de l’engrais vert. Aussi, Fallou Digane soutient qu’il faut des mesures structurelles qui participent davantage à rendre les sols de la région beaucoup plus fertiles.

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

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