Publié le 18 Jul 2016 - 20:12
CONSEIL DES MINISTRES DECENTRALISE

Les attentes de la banlieue 

 

Avec Dakar, le gouvernement va boucler les conseils des ministres décentralisés. Dans la banlieue, ces rencontres prévues sur 4 jours suscitent beaucoup d’attente. Le Président Macky Sall et son  gouvernement y sont attendus sur les questions du chômage, de l’insécurité, de la création d’infrastructures sociales de base et de la professionnalisation du secteur de l’artisanat. A Guèdiawaye, le bradage du littoral inquiète.

 

Prévu du mardi au vendredi prochain, le dernier Conseil des ministres décentralisé sera une occasion pour passer au peigne fin les problèmes et les besoins des départements de Dakar, Rufisque, Pikine et Guédiawaye. Dans les deux localités de la banlieue dakaroise, on nourrit beaucoup d’espoir de ces rencontres. De Keur Massar à Malika, en passant par Ndiarème Limamoulaye, Pikine Ouest, Guinaw Rails Sud, Wakhinane Nimzatte, Médina Gounass, Dalifort et Golf Sud, les attentes des populations sont nombreuses et diversifiées. EnQuête est allé à leur rencontre.

La question qui taraude tous les esprits, est le chômage qui frappe de plein fouet cette partie de la capitale. Du gouvernement de Mahammad Boun Abdallah Dionne, les personnes interrogées attendent des solutions face au chômage. A défaut de régler définitivement la question, elles veulent des emplois durables et décents. Selon les derniers chiffres, 65% des jeunes de la région de Dakar vivent dans la banlieue dakaroise. ‘’Nous attendons beaucoup de ce conseil. Personnellement, la question de l’emploi me tient à cœur. Car ici, le taux de chômage est très élevé. On ne peut le régler, sans créer des usines, mais aussi donner des postes de responsabilités aux différents responsables qui habitent ici. Il faut qu’on finance aussi les groupements de jeunes, qu’on crée des structures de lutte contre le chômage, comme ce fut le cas durant le régime de Wade’’, déclare le vieux Mandour Fall qui habite à Pikine Nord.

Dans le lot des attentes figure aussi la création de routes, d’écoles et d’universités de métiers. ‘’Il y a certes un problème de foncier dans la banlieue, mais je pense qu’avec les espaces qui ont été libérés avec les inondations, dans plusieurs communes, on pourrait les utiliser pour la construction des universités de métier, de lycées. Car nous n’en avons qu’un d’excellence, alors que nous les parents avons plusieurs enfants en âge d’aller au lycée. Souvent pour l’orientation, c’est un autre problème’’, renseigne Mme Diallo née Rouguillatou Faye. Pour cette habitante de la commune de Dalifort, dans certaines parties de la banlieue, les routes sont exigües, au moment où d’autres n’en ont même pas. ‘’Il faut construire des routes, travailler pour le désenclavement de certaines zones qui sont difficiles d’accès. Car, on ne saurait développer la banlieue sans avoir assez d’écoles, d’université, mais aussi des routes. A Keur Massar, il a y assez d’espace pour la création de futures universités, de lycées techniques, et autres infrastructures sportives’’, poursuit ce professeur à la retraite.

Le secteur informel n’est pas en reste. Les artisans interpellés ont deux principales doléances : la professionnalisation et la dotation de matériels pour faire face à la concurrence étrangère. ‘’Le président nous avait promis une université des métiers pour le secteur informel, lors de la campagne électorale. Regardez les mécaniciens, ils sont chassés comme des malpropres. Il faudra que l’Etat règle cette question qui est une bombe à retardement. Nous les artisans, nous sommes fatigués par la concurrence étrangère. Il faut qu’on nous donne des moyens pour faire face à elle’’, déclare Mor Ndiaye un menuisier trouvé à Guinaw Rail Sud.

‘’Qu’on nous éclaircisse les conditions de l’octroi des parcelles des filaos’’

A Guédiawaye, la question du bradage du littoral est sur beaucoup de lèvres. ‘’Il faut que l’Etat s’intéresse à ce qui se passe sur le littoral. De gros bonnets s’y disputent les terres. Ce n’est pas ce qu’on nous avait dit. Il faut qu’on nous éclaircisse sur les conditions dans lesquelles les parcelles sont en train d’y être morcelées et vendues. Ce lieux devrait accueillir des hôtels, des écoles et des infrastructures sociales de base et non faire l’objet d’un partage de bouki’’, fulmine-t-on.

Il y a aussi la lancinante question de l’insécurité qui prospère dans quelques localités de la banlieue. ‘’Il y a trop d’insécurité à Guédiawaye. Dans certaines zones, vous ne pouvez pas circuler au-delà de 20h. Les agresseurs y dictent leur loi. La police est aux abonnés absents. Je les comprends car confrontés à un problème de personnel. Il faut qu’on augmente les commissariats de police. Qu’on érige des brigades de gendarmerie, à défaut, les malfrats vont continuer à dicter leur loi’’, alerte Rokhaya Ndiaye, trouvée aux abords de marché Boubess.

 L’ouverture de l’hôpital Dalal Jamm, la réfection du lycée Seydina Limamoulaye font également partie des attentes des habitants de Guédiawaye.

CHEIKH THIAM

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