Publié le 9 Jan 2012 - 19:22
CONTRIBUTION

C'est le sauve-qui-peut à Benno

 

Tel un multiplicateur de billets, Benno Siggil Sénégal a finalement choisi un candidat officiel et un candidat officieux. Les cartes sont redistribuées. Certains partis lilliputiens ont décidé de transhumer rapidement vers les vertes prairies de M. Tanor  Dieng, d’autres partis cabines téléphoniques ont opté pour le remorquage à l’AFP. L’essentiel est d’avoir un nid protecteur.

 

 

Il est vraiment dommage que l’opposition politique sénégalaise soit si peu conséquente. Ces messieurs qui n’ont de point commun que la critique légère envers les réalisations du Président Wade, qui assiègent les médias pour dénoncer de prétendus scandales, montrent aux Sénégalais le peu de sérieux qui les caractérisent. Aujourd’hui, les Sénégalais sont confortés dans leur choix entre la rigueur et l’ambition du Parti démocratique sénégalais (PDS) d'une part, et d'autre part à l’inconstance et à l’amateurisme des leaders de l’opposition et d’une certaine société civile. 

 

 

Le Parti au pouvoir aurait souhaité avoir un bon challenger capable de porter la contradiction. Or, tel n’est pas le cas. C’est d’ailleurs ce qui fait dire au Président Wade que le second tour de la présidentielle est une vue de l’esprit, que c’est une perte de temps d’en parler et qu’il est sûr de ses chances de victoire, vu l’engagement de ses partisans. Abdoulaye Wade a réaffirmé son engagement à tenir une élection présidentielle le 26 février 2012, dans la plus grande transparence, conscient que la coalition au pouvoir va remporter le scrutin dès le premier tour. Toutes choses qui montrent, par une simple analyse de la situation actuelle, que Me Wade va encore gagner comme en 2007 car l’on ne voit pas en face un candidat potentiellement à la hauteur.

 

 

La bousculade à la seconde place de l’élection de 2012 tient au fait que chaque candidat espère grignoter un peu moins de 15% des voix et souhaite un hypothétique report des voix des vingt (20) candidats qui ont dès à présent annoncé leur intention de briguer les suffrages des électeurs.  Au rythme où vont les choses, le folklore risque de prendre le pas sur les priorités du pays. Or ce folklore commence à prendre des proportions inquiétantes si l’on se prévaut d’un fan’s club de 20.000 internautes pour compter gouverner le pays, ou lorsque le seul message de campagne supposé audible se réduit à l’âge ou l’irrecevabilité de la candidature du Président sortant. Plus grave quand chacun distille secrètement la rumeur de constituer un plan B qui n’existe que dans leurs esprits.

 

 

''Un fan's club de 20 000 internautes ne suffit pas pour gouverner le Sénégal''

 

 

En onze ans de pouvoir, le bilan des libéraux est plus qu’élogieux. Combien d’universités et d’écoles nouvelles, de routes, de forages, de centres de santé et hôpitaux, d’infrastructures structurantes… ? Wédi guiss boku cii. C’est d’ailleurs toute la difficulté des prétendants actuels à l’élection présidentielle de 2012 qui n’arrivent pas à concevoir des programmes cohérents et une vision ambitieuse pour le Sénégal, le Président Wade ne leur ayant laissé aucune marge. Dès lors, on n’est pas surpris de voir que certains programmes se limitent à disperser 100 milliards de FCFA par région sans en déterminer ni la provenance ni les modalités d’utilisation. Une véritable alchimie pour leurrer.

 

 

Quels enseignements à tirer de la détresse des trois Benno et de l’infortune des récents convertis à l’opposition ? Le bateau de l’alternative à l’Alternance prend eau de toutes parts (démissions, absence de vision, guéguerre, scandales). Le Sénégal mérite mieux et les Sénégalais demeurent nostalgiques de la grande opposition menée durant des années par Me Wade, conscients qu’ils sont de la nécessité pour notre pays à forte tradition démocratique d’entendre des sons de cloche différents basés sur des propositions et politiques alternatives crédibles. Nous espérons que cela sera possible en 2019.

 

 

Me Fatima FALL

Saint-Louis

 

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