Publié le 1 Jul 2025 - 15:05

Les besoins et la revendication ne sont-ils pas les bases de l’activité syndicale ?

 

En effet, il est évident de constater le passage d’une aspiration que vit le salarié, à l’expression d’un besoin par le collectif, à l’image de se qui se passe à La Poste, par exemple au Sénégal ? En ce sens que le collectif s’exprime et recouvre des réalités différentes : l’aspiration, la catégorisation, la classification professionnelle, le secteur, l’organisation professionnelle de base et la centrale syndicale. Ce qui veut dire, qu’il est important de prendre en considération, le rapport de l’individu au collectif, sans pénétrer dans la nature de ce collectif. Ainsi, cela nous évitera, d’écraser la préparation des actions revendicatives.

Entendu que le syndicalisme, à la lumière des dispositions des articles C87 et C98 de l’Organisation internationale du Travail, demeure l’émanation des travailleurs-salariés qui militent dans un syndicat. De ce point de vue : «Les travailleurs et les employeurs, sans distinction d’aucune sorte, ont le droit, sans autorisation préalable, de constituer des organisations de leur choix, ainsi que celui de s’affilier à ces organisations, à la seule condition de se conformer aux statuts de ces derniers».

Que sous cet aperçu, le Sénégal reste à la charge de cet instrument juridique mais [que paradoxalement], impose aux syndicats de base professionnel, des limites à leur champ d’action. Une contradiction et une violation des dispositions réglementaires, depuis de nombreuses années ! Une négation des besoins (pure et simple), prise en compte dans un jeu de détournement et dans un fou tourbillon, au service de la stratégie de l’entreprise et du patronat voire de l’Etat ? D’où, le mécanisme du capital dans son ensemble, de permettre à un corps étranger dans le social [l’avocat], une considération inégalée dans les relations de subordination entre l’employeur et l’employé, au cœur de l’entreprise.

Sous cet angle, ma question est de savoir : comment dans de telles conditions, les besoins peuvent-ils évoluer ? Quelles parts existent entre lesdits besoins et le capital ? Par rapport aux investisseurs nationaux et internationaux, au partage des richesses, à l’équilibre économique, social, environnemental et aux relations patronales nationales et internationales… comme faisant partie de nos préoccupations syndicales [présentement et demain] ?

Ainsi, les théoriciens libéraux ont toujours limité les besoins à un simple désir. Est-ce le cas pour le monde du Travail sénégalais ? Non ! Cette approche libérale-là, reste d’actualité ; elle se transforme en une autocensure qui impacte sur l’expression des besoins et la construction revendicative du monde syndical du travail. En raison que les revendications qu’expriment les travailleurs-salariés, contredisent cette idéologie ; et concomitamment, la crise de productivité du capital doit pouvoir interpeller toute la conscience syndicale.

Attendu que la notion des besoins comme l’entend le capital, perd [c’est le cas en ce qui nous concerne] de sa vigueur pour le milieu syndical et une certaine classe ouvrière qui nécessitent d’y faire face avec intelligence… dans le cadre d’une lutte harmonieuse et complémentaire des syndicats comme des centrales syndicales.

Attendu que l’expression des besoins est vitale, dans la quête revendicative du milieu du travail. Cependant, une contradiction [gigantesque] s’illustre dans le comportement patronal comme gouvernemental, nécessitant d’une part pour le capital : le rejet quant à la prise en compte des besoins sociaux en lieu et place d’une rentabilité financière des entreprises sénégalaises ; et d’autre part, l’employeur et l’investisseur de reconnaître [indubitablement et indéniablement] les besoins, afin d’attacher le travailleur-salarié à l’entreprise et au mode de production capitaliste. Alors, comment et dans quelle condition devront réagir et les syndicats professionnels de base et les centrales syndicales, en toute harmonie ?

Attendu que le monde syndical doit faire bloc, aux fins de doter les salariés-travailleurs d’une conscience combattante, une diligence dans la prise en compte des besoins par anticipation dans les entreprises, une faculté organisationnelle et une culture syndicale dans les approches procédurales.

En raison que les tentatives contradictoires du capital de considérer comme une négation, les besoins du monde du travail et en même temps sa prise en compte, peuvent prospérer [en toute évidence] qu’à la seule condition que les syndicats et les centrales refusent de se battre et de s’unir… par des actions collectives.

IBRAHIMA KHALIL MENDY

SG SYNTIPS/CNTS

& PRESIDENT DU MOUVEMENT

DES PERMANENTS CNTS

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