Publié le 4 May 2021 - 14:27
COOPERATION SENEGALO-TURQUE

Le privé sénégalais pour plus de partenariat dans la transformation 

 

La transformation des produits agricoles dans les filières porteuses est l’avenir du Sénégal, selon le président de la Section pêche et agriculture de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar. Matar Cissé, qui s’exprimait hier, lors d’une conférence de presse en prélude au forum Turquie-Afrique de juin prochain, a plaidé pour plus d’investissement turc dans ce secteur.

 

Les entrepreneurs privés sénégalais sont attendus en Turquie dans deux mois, pour assister au Forum africain sur l’investissement qui aura lieu à Istanbul, du 10 au 13 juin prochain. ‘’Le forum vise à promouvoir les investissements entre l’Afrique et la Turquie. Nous voulons matérialiser la vision du chef de l’Etat concernant la transformation et l’industrialisation. Il y a un secteur privé qu’il faut accompagner pour qu’il puisse avoir des leviers solides. La Covid nous a donné des leçons. Nous devons nous améliorer, coacher les acteurs de ce secteur à travers les chambres consulaires, les projets structurels de l’Etat. C’est une nouvelle génération de secteur privé qu’il faut accompagner dans les 14 régions du Sénégal’’, explique le président de la Section pêche et agriculture de la Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture de Dakar.

Pour accompagner les acteurs du privé national, Matar Cissé, qui s’exprimait hier, lors du pré forum organisé en prélude à ce rendez-vous d’affaires, a estimé qu’on doit ‘’rajeunir’’ le secteur privé sénégalais. ‘’On veut aller vers la transformation. L’avenir, c’est la transformation dans les filières porteuses. Au fin fond du Sénégal, il y a le fonio, le mil, le maïs, le sorgho et le sel. Les entrepreneurs dans ces secteurs sont des gens qui n’ont pas assez de moyens et qui ont besoin d’être appuyés, coachés pour qu’on puisse avoir des championnes et des champions nationaux dans un secteur privé fort et émergent’’, souligne M. Cissé, par ailleurs Directeur du cabinet de Cimafrique.

L’attaché commercial à l’ambassade de Turquie au Sénégal a relevé qu’il y a beaucoup de choses qui sont en train d’être faites dans le domaine commercial, entre le Sénégal et la Turquie. ‘’En 2008, la Turquie n’importait que des peaux d’animaux. Mais aujourd’hui, avec des échanges, on est parvenu à ouvrir les yeux des investisseurs turcs. Maintenant, la Turquie importe du poisson, du bissap, des mangues, etc. Mais tout est une question de valorisation des produits afin que ceux qui sont de l’autre côté puissent savoir qu’il y a quelque chose qui existe ici. C’est vrai qu’avec ce contexte de Covid, il y a beaucoup de choses qui sont en stand-by, mais nous y travaillons. L’autre défi aussi est la transformation. Il faut transformer nos produits locaux, pour que la commercialisation puisse apporter plus aux producteurs’’, préconise Marcel Ndione.

L’attaché commercial de l’ambassade turc à Dakar rappelle d’ailleurs que beaucoup de noix de cajou sont exportés à partir de Ziguinchor et le déficit est comblé en Guinée-Bissau. ‘’Mais le vendeur y perd beaucoup. Parce que la coque et le prix ne sont pas vraiment bons. Il suffit juste d’avoir quelques machines dans le cadre de la coopération entre les deux pays, pour qu’avant les importations, de tout mettre en emballage. Il y a deux types d’interaction entre la Turquie et le Sénégal. Il y a celle publique, entre les deux gouvernements, et celle privée. C’est tout à fait normal que tous les yeux soient rivés sur les grands projets d’infrastructures, parce que c’est des projets d’Etat. Que Cela soit des infrastructures aéroportuaires, le marché d’intérêt national, le centre de conférences Abdou Diouf, etc. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’autres projets. Il y en a dans le domaine de l’agriculture, de l’énergie, etc.’’, précise M. Ndione.   

A souligner que 800 à 1 000 entrepreneurs africains sont attendus en Turquie pour cette rencontre et il y a 17 secteurs qui sont ciblés. Notamment l’agriculture, la communication, l’énergie, etc. Et pour une bonne participation des acteurs privés sénégalais, le directeur de Cimafrique a notifié qu’ils vont organiser un atelier dont les contours sont le renforcement de capacités des petites et moyennes entreprises (PME) sénégalaises.

‘’Il y a ainsi trois choses pour les gens qui participeront à ce forum. Il leur faut des outils de matérialisation du partenariat commercial. Il s’agit de permettre aux participants de comprendre les protocoles d’accord dans la relation commerciale, les intérêts d’un partenariat commercial. Le deuxième point concerne la coopération financière, parce que l’Etat et le secteur privé sont différents. Et le troisième point est le règlement du contentieux commercial. Il faut armer les gens pour qu’ils sachent ce qui les attend. C’est le défi que nous voulons relever avec votre engagement, pour avoir une participation de qualité du Sénégal’’, fait savoir Matar Cissé.

MARIAMA DIEME

 

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