Publié le 11 Nov 2021 - 04:17
COP26, JOUR 9

Les récents engagements des pays auront peu d’impact sur la hausse des températures, selon l’ONU

 

La neuvième journée de la COP26 était réservée à l’étude de la situation plus vulnérable des femmes face au changement climatique.

 

Ce qu’il faut retenir :

  • La COP26 s’attarde sur la situation des femmes face au changement climatique

La COP26 a réservé la journée du 9 novembre à l’étude de la situation des femmes face au changement climatique. Dans un communiqué de présentation, la Conférence rappelle ainsi que les femmes sont, dans tous les pays, « plus dépendantes des ressources naturelles pour vivre, et/ou sont aussi celles qui ont une moindre capacité à réagir face aux catastrophes naturelles, comme la sécheresse, les glissements de terrain, les inondations et les ouragans ».

Sur Twitter, la COP26 avance aussi que 80 % des habitants déplacés à cause du changement climatique sont des femmes et des enfants. L’inégale implication des femmes (par rapport aux hommes) dans les processus de prise de décisions et sur les marchés du travail « aggrave les inégalités et les empêche de prendre leur entière part » dans la lutte contre le réchauffement climatique, pointe encore la conférence.

Enfin, la COP26 « reconnaît l’importance d’une égale implication des femmes et des hommes dans le processus, et dans le développement et l’application de politiques climatiques nationales égalitaires ».

  • Impact limité des engagements des Etats sur la hausse des températures

Les tout nouveaux engagements des Etats sur le climat mèneraient toujours vers un réchauffement des températures de 2,7°C, au mieux 2,1°C en prenant en compte les promesses de neutralité carbone, selon la dernière estimation de l’Organisation des nations unies, publiée mardi. Le rapport annuel de référence du Programme des Nations unies pour l’environnement, publié juste avant la conférence pour le climat à Glasgow, mettait en garde contre un réchauffement « catastrophique » de 2,7°C, ou de 2,2°C.

Avec les engagements de 33 nouveaux pays pendant la COP26 – dont le Brésil, l’Argentine, et surtout l’Inde, qui a renforcé ses objectifs de réduction d’émissions pour 2030 et annoncé la neutralité carbone pour 2070 –, ces prévisions ne changent toutefois que de façon minime. Les engagements actuels de 152 pays, représentant 88 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, permettraient de réduire les émissions de 4,8 gigatonnes (gt) d’équivalent COsupplémentaires d’ici 2030, contre 0,7 gt lors de la précédente estimation.

« Quand on regarde ces nouveaux engagements, franchement, c’est la montagne qui a accouché d’une souris », a amèrement réagi la directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen.En termes de trajectoire de température, le monde se dirigerait toujours vers une hausse de 2,7°C d’ici 2100, très loin des objectifs de l’accord de Paris de limiter le réchauffement bien en deçà de 2°C, si possible à 1,5°C par rapport à l’ère préindustrielle. En ajoutant les nouvelles promesses de neutralité carbone, la hausse de température pourrait être limitée à 2,1°C, soit 0,1°C de mieux que la précédente estimation.

La déclaration du jour :

« Il nous faut une empathie climatique, c’est peut-être un terme nouveau mais c’est ce qu’il faut, l’empathie du Nord vers le Sud, et entre citoyens. Et l’empathie ne signifie pas pitié. »

Baomiavotse Vahinala Raharinirina, la ministre de l’environnement malgache, a fait entendre mardi la souffrance des habitants de son pays. La moitié sud de cette île de l’océan Indien est frappée par une sécheresse inédite depuis quarante ans, qui a précipité plus de 1,3 million de Malgaches dans une malnutrition aiguë. Trente mille d’entre eux souffrent désormais d’une véritable famine, la première provoquée par le changement climatique dû aux activités humaines, a récemment annoncé le Programme alimentaire mondial.

L’image du jour :

Le ministre des affaires étrangères de l’archipel des Tuvalu, Simon Kofe, a déclamé son discours à la Conférence internationale sur le climat COP26 de l’eau jusqu’aux cuisses pour dénoncer, un « changement climatique et [une] montée du niveau de la mer mortels », le 9 novembre 2021. « Nous sommes en train de couler mais le reste du monde aussi », a-t-il prévenu, au nom des huit îles et 12 000 habitants des Tuvalu. HANDOUT / AFP

Le tour du monde :

Le pays, aux marges de l’Arctique, subit un fort réchauffement qui entraîne un déclin accéléré des glaciers, pourtant emblématiques de cette terre de glace. Le changement climatique pourrait aussi multiplier les glissements de terrain à l’avenir.

Les mots pour comprendre la COP26 :

Adaptation

Même dans l’hypothèse d’une réduction draconienne des émissions mondiales de gaz à effet de serre, les sociétés humaines et les territoires vont devoir s’adapter aux conséquences inévitables du réchauffement. Les mesures permettant de limiter leur vulnérabilité touchent tous les domaines : protection des zones littorales menacées de submersion, gestion plus économe des ressources en eau, nouvelles pratiques agricoles et forestières, systèmes d’alerte contre les tempêtes, villes « durables »…

Certains pays ont adopté des plans nationaux d’adaptation au changement climatique. Mais, dans tous les cas, la planète n’évitera pas des crises majeures et des flux massifs de réfugiés climatiques (en provenance des Etats insulaires victimes de la montée des océans ou des régions frappées par des sécheresses), d’autant que les pays du Sud, les plus menacés et les plus pauvres, sont les moins bien armés pour mettre en œuvre des politiques d’adaptation.

Le chiffre :

1 million

C’est le nombre d’espèces animales et végétales qui risquent de disparaître de la surface de la Terre et des océans dans les prochaines années. Ce constat alarmant s’appuie sur un rapport de plus de 1 700 pages, fruit de trois ans de travail mené par plusieurs centaines d’experts, sur l’état de la biodiversité mondiale. Selon cette étude, 75 % de l’environnement terrestre est « gravement altéré ». Et 66 % de l’environnement marin est touché. Dans ce désastre, la part de responsabilité des humains est immense. Pour Franck Courchamp, écologue et chercheur au CNRS, tout n’est pourtant pas perdu. Les Etats doivent prendre immédiatement les mesures qui s’imposent, et les citoyens changer de comportement.

Des solutions pour la planète :

Commander un tee-shirt à 10 euros livré chez soi en vingt-quatre heures dans un colis aux trois quarts vide, et le renvoyer gratuitement trois jours plus tard. Et alors, où est le problème ? Même sensibilisés aux enjeux climatiques, on évalue mal l’impact de nos commandes.

Le Monde avec AFP

 

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