Publié le 25 Nov 2012 - 00:15
CRISE AU MALI

Gadio pour une intervention militaire

«Ce qui se passe au Mali est une tragédie». Cheikh Tidiane Gadio, ex-ministre des Affaires étrangères du Sénégal en veut aux chefs d’État africain qui, selon lui, sont responsables de cette crise pour avoir laissé faire les islamistes. «En juillet, rappelle-t-il, un minuscule groupe s'est installé au Nord du Mali. Il s’ est armé, s’est organisé, a développé un trafic de drogue, au nez et à la barbe de l’Afrique». Procédant vendredi, au lancement de l’Institut panafricain de stratégies (IPS), M. Gadio pense que cette crise n’est pas une affaire sous-régionale mais plutôt africaine, qui appelle une solution africaine.

 

Et la seule action efficace, à ses yeux, c’est une intervention militaire. «Je suis pour une riposte africaine fulgurante. Si on veut attendre septembre pour intervenir, c’est parce qu’on ne veut pas régler la crise», martèle M. Gadio. «Autant on peut travailler pour le renforcement des Institutions, autant on peut renforcer les moyens de l’armée malienne», ajoute l’ancien chef de la diplomatie Sénégalaise. A cet effet, l’IPS propose ses services aux États Africains.

 

Centre de réflexion et de promotion de la paix, de la sécurité et de la gouvernance, l’IPS a pour rôle de conseiller les chefs d’États, les acteurs du terrain, en proposant des plates-formes de sortie de crise, par la mise en place de task-force pour résoudre les conflits. Quid du financement des activités de l’IPS ? Le leader du Mouvement Politique Citoyen-Luy Jot Jotna(MPC-L) répond : «Nous allons actuellement fonctionner sur fonds propre, mais nous sommes ouvert à toute personne privée éprise de paix pour l’Afrique. Mais nous voulons de l’argent propre».

 

Membre du conseil d’administration, Landing Savané, leader d’AJ-PADS a présenté l’organigramme de l’IPS. Il est constitué d’un département de paix, de sécurité, de bonne gouvernance, de réflexion et de stratégie, de formation et d'édition. En plus du Comité des sages dont la mission est de faire de la médiation. Charité bien ordonnée commençant par soi même, M. Gadio et Cie comptent aussi s’investir dans la résolution de la crise Casamançaise qui, selon eux, «est une tragédie pour notre pays».

 

Gadio réitère son appel à l’unité africaine

 

Partisan du panafricanisme, M. Gadio a par ailleurs dénoncé le morcellement de l’Afrique en 54 micro-États sous l’influence de l’Occident. L’ex-chef de la diplomatie Sénégalaise a même assimilé la situation au Soudan divisé en Soudan du Sud et en Soudan du Nord au partage de l’Allemagne Nazi au lendemain de la seconde guerre mondiale.

 

Aujourd’hui, constate-t-il amer, «certains sont pressés de morceler la République démocratique du Congo à cause de ses richesses  minières». «Depuis que Lumumba Patrice, (père de l’indépendance de l’ex-Zaïre) est mort, l’Afrique vit une tragédie», regrette M. Gadio qui pense que l’unité de l’Afrique ne doit plus «être un idéal, mais une réalité».

 

DAOUDA GBAYA

 

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