Publié le 16 Oct 2019 - 12:44

Crise politique Guinée 

 

La Rencontre africaine des Droits de l’homme (Raddho) invite le président de la République de Guinée, garant de l’ordre constitutionnel et de l’unité nationale à ‘’veiller au respect’’ de la Constitution. Mais aussi à ‘’abandonner’’ tout projet révisionniste et de tripatouillage de la Constitution visant à conserver le pouvoir de ‘’manière anticonstitutionnelle’’. La Raddho s’est exprimée, hier, sur la crise socio-politique qui secoue la Guinée ces derniers jours, à travers un communiqué de presse reçu à ‘’EnQuête’’. Dans la note, l’Ong met également en garde les autorités guinéennes contre les ‘’arrestations arbitraires et l’usage excessif’’ de la force contre les manifestants.

Attachée aux principes universels des Droits de l’homme, aux instruments nationaux et internationaux auxquels la Guinée est partie, notamment la Charte africaine sur la démocratie, les élections et la gouvernance, le Protocole additionnel de la Cedeao sur les élections et la démocratie, la Raddho appelle les autorités au respect de la liberté d’expression et de manifestation reconnue par la Constitution et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques dont la Guinée est partie prenante. Les droit-de-l’hommistes exigent en même temps ‘’la libération sans condition’’ de toutes les personnes arrêtées dans le cadre de ces manifestations.

Ceci en demandant, à travers leur communiqué, à l’Etat guinéen de respecter des libertés notamment d’expression dont la marche constitue un des aspects. Du côté de la Communauté économique et monétaire ouest-africaine (Cedeao), de l’Union africaine et des Nations Unies, la Raddho prône des efforts pour éviter une dégradation de la paix civile en Guinée.

...Au fait, à travers son communiqué, la Raddho indique qu’elle est ‘’vivement préoccupée’’ par la dégradation de la situation socio-politique en Guinée. ‘’Depuis quelques mois, la République de Guinée est confrontée à une tension politique marquée par une cristallisation des positions autour du projet de modification de la Constitution. Ce projet viserait à créer les conditions permettant au président en exercice de briguer un troisième mandat’’, rappelle la note.

Ce ‘’coup d’Etat constitutionnel’’, selon la Raddho, est ‘’fortement contesté’’ par la société civile, plusieurs syndicats et une bonne partie de la classe politique, regroupés au sein du Front national pour la défense de la Constitution (Fndc). Ces derniers ont décidé d’organiser, le 14 octobre 2019, une manifestation pacifique sur toute l’étendue du territoire, pour marquer leur opposition. ‘’Les forces de sécurité ont procédé à l’arrestation de plusieurs personnes présumées meneurs, à 48 heures de ladite manifestation. Ce lundi 14 octobre, outre l’arrestation de dizaines de personnes, les affrontements entre les forces de l’ordre auraient causé la mort de 5 personnes dont 4 civils et 1 gendarme et fait plus de 70 blessés dans les rangs des manifestants’’, regrette la Raddho.

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