Tu séquestres mon souffle !

L’heure est grave ! J’interpelle ici tous les acteurs de l’espace démocratique, citoyens d’abord, mais surtout partis politiques, Sociétés civiles, Syndicats, Média, sous l’emprise de l’adage « Magui waxonna ko moo gueun magui xamoon na ko ». La Démocratie telle qu’elle est perçue et comprise par bon nombre de compatriotes et telle qu’elle est déroulée par les acteurs essentiels à savoir les Partis politiques et les Médias est grosse de périls pour la paix et la stabilité du Pays et nourrit un doute existentiel pour non seulement les non initiés mais pour bon nombre d initiés. La question qui taraude alors les esprits est où va-t-elle nous mener ?
Le parapluie de l’angoisse s’ouvre autour de moult questions subsidiaires qui sont les suivantes :
Avons-nous conceptualisé la Démocratie pour nous approprier les principes universels et les valeurs spécifiques, tous les variables ? Autrement dit sommes nous posé la question « Qu’est-ce que la Démocratie ? Quelle Démocratie pour notre pays ? A ce titre les modélisations, importées et inspirées d’autres civilisations, d’autres contextes, de valeurs (liberté, Droits de l’homme) ou de systèmes, qui procèdent d’entreprises subtiles d’implantation de l’impérialisme occidental, méritent réflexion et adaptation.
Comment doit fonctionner une Démocratie ? Quelle est la place et le Rôle de chaque partie prenante de la Démocratie dans la Société (Gouvernants, Opposition, Presse, Société civile, Syndicats)?
L’opposition politique même nécessaire est elle suffisante pour la vitalité de la Démocratie ? Au lieu de cracher sur tout ce qui vient des gouvernants, n’est-il pas temps pour elle de jouer sa partition dans le processus de Développement sur la base de son programme qui ne saurait se réduire seulement à des critiques tous azimuts, à des tentatives de déconstruction de ce que l’autre fait, mais par des actions programmatiques, contributives.
La vitalité de la Démocratie se mesure-t-elle seulement au niveau des compétitions électorales, des alternances démocratiques et des joutes oratoires au niveau des sphères de représentation (Assemblée) ou des Médias ? Alors n’est il pas envisageable d’avoir une Démocratie fermée, sans opposition, avec tout un peuple en communion ? Autrement dit l’unanimisme, délibéré n’est-il pas la plus grande consécration démocratique ? Plaider pour une opposition forte dans un pays en Développement, une nation en construction inachevée, au nom d’une démocratie de façade, me semble problématique et ne pas être la voie royale car cela toujours une fracture sociale ouverte et donne plutôt l’air d’un jeu de massacre perpétuel.
Est-ce que la Démocratie signifie absence de régulation, ou liberté de tout faire et de tout dire ? Autrement dit est-ce que Démocratie rime avec Anarchie, désordre ? Non, Organisations de la Société civile, Médias ont un devoir d’informations objectives, d’éducation de Formation et d’encadrement des masses, de mobilisations sociales pour la mise en œuvre des programmes, de relayer des doléances, de faits avérés en intégrant toujours dans la présentation l’impact positif. A mon humble avis leur mission n’est pas de se glorifier de faire des Rois ou d’installer ou de chasser des régimes comme elles tendent à s’en réclamer aujourd’hui..
Est-ce que Démocratie signifie la mise entre parenthèse des lois et règlements ? Pou s’accommoder ensuite de catégories de personnes à statuts sociaux ou professionnels, spéciaux, qui confèrent à ces dernières, l’impunité et l’immunité devant la loi quelque soit le délit causé ?
Est-ce- que dans une Démocratie, cadre idéal pour la séparation des pouvoirs, il est décent qu’à chaque fois que le pouvoir judiciaire se met en branle, on l’accuse d’être manipulé par l’exécutif, en l’occurrence par le Chef de l’Etat ou on demande à ce dernier d’intervenir et de libérer des gens qui sont les liens de la justice. N’est-il pas là vouloir une chose et son contraire ? La dérive est incommensurable car le plus souvent ce sont les Organisations en charge de la défense de Droits de l’homme ou de la séparation des pouvoirs qui sautent les premières dans le manège.
Derrière tout ce bourdonnement de questions que suscite la marche de notre Démocratie, s’érigent donc des lacunes, des insuffisances, des dérives qui si on n’y prend pas garde, nous mènent droit au mur. La Démocratie étant par essence le pouvoir de la majorité, ce pouvoir étant évalué de manière séquentielle, définie au préalable, une fois cette majorité dégagée et ce pouvoir installé, toutes velléités d’entraves à l’exercice de ce Pouvoir dans le respect des règles et Lois, constitue une entorse à la Démocratie et une atteinte à l’ordre social, Républicain. IL urge donc que nous ramenions chaque chose à l’endroit
Waly C.Ndiaye wandiaye@gmail .com Analyste politique Village de Kalom/Niakhar