Publié le 9 Jul 2014 - 01:27
DEPART DE MIMI TOURE DU GOUVERNEMENT

Un coup de frein à la traque des biens mal acquis ?

 

Après 10 mois passés à la tête du gouvernement, Mme Aminata Touré, figure de proue de la traque des biens mal acquis, est partie. Laissant derrière elle un chantier important sur lequel Macky Sall est attendu.

 

La traque des biens supposés mal acquis, Aminata Touré en avait fait une grande affaire de la République. D’abord en tant que ministre de la Justice, ensuite comme Premier ministre, elle a joué un rôle remarquable dans la mise en œuvre au Sénégal du principe de la reddition des comptes, affichant une détermination sans faille visible contre tous ceux qui auraient détourné le plus petit centime.

‘’La justice ira jusqu’au bout’’, avait-elle déclaré en réaction à la décision de la Haute Cour de Justice de la CEDEAO jugeant illégale, le 22 février 2013, l’interdiction de sortie du territoire frappant d’anciens ministres du PDS. Devant l’Assemblée nationale, Mme Touré clamait haut et fort au sujet de la traque des biens : ‘’c’est mon travail et je le ferai en mettant en avant la foi et la détermination. Ce ne sont pas les menaces ou les maraboutages qui nous feront reculer (…)’’.

A côté de la parole, l’ex garde des Sceaux avait posé des actes notamment en procédant à des remises de chèques à son collègue en charge du Budget. L’argent aurait été recouvré dans le cadre de la traque des biens mal acquis. Si sa démarche avait été fortement décriée pour dénoncer le flou qui entourait ces recouvrements, sa détermination est restée la même.

Lors de la cérémonie d’ouverture d’un atelier sur le Plan Sénégal émergent (PSE), elle disait : "Le Sénégal est un pays paradoxal où ceux qui doivent le moins parler sont ceux qui parlent le plus. Malheureusement, ce sont souvent les voleurs qui crient au voleur. Ceux qui parlent d'acharnement feraient mieux de faire profil bas et de se trouver de bons avocats".

Cette constance affichée par Aminata Touré durant son passage dans le gouvernement a vite fait penser, surtout au Pds, qu’elle serait la pièce maîtresse de la traque. Celle qui prônerait comme unique solution, la poursuite judiciaire. Avec son départ du gouvernement, certains responsables du PDS voudraient bien croire que la fameuse traque contre les « délinquants à col blanc » de l’ancien régime finisse par se dégonfler.

Quoi qu’il en soit, la libération de certains dignitaires de l’ancien régime incarcérés dans le cadre des procédures judiciaires en cours justifieraient l’optimisme de certains libéraux. Celle qui devait accélérer la cadence étant hors-circuit, l’Etat va-t-il poursuivre la même politique au nom de la bonne gouvernance ? Ou  appuyer sur la pédale pour apaiser un climat politique en détérioration constante ?

 FATOU SY

 

 

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