Le retrait d'Idrissa Seck de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY) clarifie progressivement le jeu politique national marqué ce week-end par le départ officiel d'Oumar Guèye de Rewmi. M. Guèye a décidé de créer son propre mouvement politique appelé Vaste rassemblement pour le progrès du Sénégal (VRPS).

Mais à Rewmi, on considère ce départ comme un non événement. ''Nous considérons que le départ d'Oumar Guèye du parti est un non événement qui ne mérite pas nos commentaires'', a servi d'emblée le porte-parole de Rewmi, Dr Abdourahmane Diouf, joint hier par téléphone. Selon lui, ''le seul événement qui s'impose, c'est le retrait de Rewmi de la coalition BBY''. ''Pour nous, l’événement, c'est notre sortie de la coalition Benno Bokk Yaakaar (BBY). Une décision que nous avons prise et assumée'', a-t-il déclaré non sans minimiser les conséquences du départ de Oumar Guèye. ''Nous sommes dans une dynamique de massification pour garantir à Rewmi une participation plus que honorable lors des prochaines élections locales. Tout le reste n'a pas d'importance'', a soutenu M. Diouf.

Ce clash politique intervient quelques jours après le remaniement ministériel qui a porté Aminata Touré à la tête du gouvernement en remplacement d'Abdoul Mbaye. Il a été marqué par la reconduction de deux ministres, Oumar Guèye et Pape Diouf, en rupture avec Rewmi au nom duquel ils ont été nommés ministre dès le premier gouvernement du régime Macky Sall. Alors qu'Oumar Guèye s'était emmuré dans un silence, Pape Diouf avait réitéré qu'il avait gelé ses activités dans Rewmi.  

A en croire le Dr Abdourahmane Diouf, l'une des raisons qui motive la sortie de Rewmi de BBY, ''c'est la totale incapacité de l'équipe en place à prendre en charge les préoccupations des Sénégalais''. Se positionnant désormais comme une alternative crédible au régime de Macky Sall, ''Rewmi s'est toujours gardé de se battre pour garder des postes ou des strapontins'', à en croire le Dr Diouf, ex-directeur général de la Sones.

En tout cas, la sortie d'Idrissa Seck de BBY ne sera pas sans conséquence à l'Assemblée nationale où le parti totalise 11 députés. Jusqu'ici membre du groupe parlementaire BBY, ces élus auront deux choix à faire à la prochaine rentrée parlementaire prévue en octobre : soit créer leur propre groupe parlementaire, soit rejoindre le groupe parlementaire de l'opposition dirigé par le Parti démocratique sénégalais (PDS).